Il existe un paradoxe dans la nutrition sportive, les spécialistes s’accordent pour dire qu’il faut consommer au maximum des aliments dans leur forme naturelle, pourtant les gels et barres énergétiques s’éloignent de cette notion. Elles multiplient les saveurs artificielles et agents conservateurs. Leurs compositions sont très énigmatiques, on recherche rarement à comprendre ce qu’il y a réellement dans nos gels. Quelle est l’origine de la protéine, mystère… D’ailleurs, ces produits sont rarement des plaisirs gastronomiques. On les consomme pour remplir une fonction.
Des athlètes montréalais se sont justement penchés sur le sujet. Leur insatisfaction face à l’offre actuelle les a poussés à imaginer leur propre barre. Elles correspondent à leurs besoins (multiples allergies, gouts, faciles à consommer durant la course), mais aussi à leurs valeurs (alimentation saine, performante et respectueuse de l’environnement).
L’un des fondateurs a tout de suite pensé à inclure de la poudre de grillon. Si consommer un insecte reste atypique pour l’occident, plus de 80% de la population mondiale en consomme déjà. Son grand avantage est son apport en protéine, il est complet contrairement à la protéine végétale. Est-ce suffisant pour être une alternative pour les végétariens, cela est un autre débat.
Pour avoir gouté la poudre, il n’y a rien d’effrayant, au contraire, cela goute le chocolat amer.
Le grillon est probablement l’aliment du futur, il contient 2 fois plus de protéine complète que le boeuf, 1,6 fois plus de calcium que le lait, 2 fois plus de fer que les épinards. Les insectes sont élevés dans une ferme en Ontario et donc à proximité.
Ce choix est aussi viable puisqu’ils produiront 100 fois moins de gaz à effet de serre et nécessiteront 12 fois moins de nourriture. Tous ces chiffres sont évidemment en comparaison le poids de viande/insecte.
À partir de cette base, l’équipe de Naak a collaboré avec Julien Schoenborn, nutritionniste et Louis-Philippe Breton, chef du restaurant le Pastaga (qui comme par hasard, est probablement notre restaurant préféré en ville) afin de développer un produit répondant aux besoins de l’athlète sur l’aspect apport énergétique. Mais la force de la barre Naak vient aussi de sa texture.
On se retrouve avec une barre facile à manger et avec une texture nettement plus agréable que les autres barres sur le marché. On n’a pas cette impression qu’il faudra une éternité pour mâcher le tout.
Comme la majorité des produits pour le sport, Naak applique la règle du 1/3 entre les protéines et les glucides (dattes et sirop d’érable). À cela s’ajoutent des aliments très simples comme le chia, le beurre de tournesol, du cacao du jus de pomme et de la fleur de sel.
La compagnie québécoise recommande son produit autant pour la course pour la récupération. Maintenant, on a pu gouter les deux saveurs, soit choco-bananes et choco-orange. Dans les deux cas, les saveurs sont nettement plus supérieures à ce qui se retrouve sur le marché, on n’a pas cette sensation de goût trop intense ou trop riche.
Si manger de l’insecte n’est pas particulièrement quelque chose qui nous attiraient, il se fait totalement oublier. La barrière psychologique tombe rapidement. D’ailleurs, c’est une barre que l’on consommerait même si cela n’était pas pour une activité sportive.
Naak est une compagnie à dimension humaine qui fabrique elle même ses barres.
Il faut compter entre 3 et 4$ pour une barre (dépendant par le nombre commandé). Si cela reste un budget important, cela n’est pas forcément beaucoup plus cher qu’une barre d’une autre marque établie et industrielle. Est-ce que la barre Naak est plus efficace que les autres, difficile de le dire, mais il y a quelque chose de plus satisfaisant à la consommer sachant que la compagnie s’efforce aussi d’aider les triathloniens émergents du Québec.
Pour en savoir plus, naakbar.com