J.O-Paris-partie-1 > La sélection Française masculine passée au crible

À un peu plus d’un mois de J.O, il peut être intéressant de faire un petit point sur la sélection française.  Amusons-nous un peu et passons au crible chacun des quatre sélectionnés Français.  

Pierre Le Corre :

À tout seigneur tout honneur, j’ai envie de dire ! Pierre est donc le premier qualifié «  indiscutable » puisqu’il a en même temps respecté puis validé les critères de sélection. C’était loin d’être évident il y a un an et demi pour le Morbihannais qui n’a jamais vraiment joui des faveurs de la DTN. De fait, Le Corre devait chercher sa qualif’ en évitant absolument le choix discrétionnaire sous peine de se voir possiblement encore une fois écarté comme lors de la dernière olympiade. Mon petit doigt me dit qu’il avait tout intérêt à y arriver comme ça d’ailleurs… 

Il y sera parvenu avec une saison 2023 énorme avec comme point d’orgue sa première victoire en WTCS. Blessé cet hivers, sa rentrée 2024 à Cagliari dans ces conditions et sans « Joker » en cas d’échec et tout aussi impressionnante ! 

Avec Le Corre, c’est la quasi-certitude d’avoir un gars à l’avant dès la sortie de l’eau. Toutefois, il n’est pas réputé pour dynamiter les parties cyclistes, mais son sens tactique est indiscutable ainsi que sa pointe de vitesse en cas d’emballage final… Je perçois aussi depuis l’année dernière une très grande force qui vient peut-être d’une certaine forme de résilience après la déception de Tokyo. Il revient de nulle part finalement, car personne ne le voyait là il y a peine un an alors qu’il semblait s’être orienté vers le long, n’ayant que peu de dossards sur les WTCS. Pierre à de grandes chances de mon point de vue d’être finaliste au minimum… Je lui souhaite mieux évidemment. Il en est capable… Honnêtement je n’aurais jamais dit cela, il y a encore deux saisons, mais c’est mille fois mérité et franchement, ça fait plaisir ! Kudos Pierre !  

Dorian Coninx :  

Champion du monde en titre, Dorian semblait parti pour valider presque « tranquillement » son billet en terres Japonaises. Un fait de course l’en a empêché, mais il passe tout de même et très logiquement de mon point de vue, grâce au choix discrétionnaire. Une des inconnues est sa capacité à récupérer de sa blessure qui est loin d’être anodine mais a priori cela parait très bien se passer et Coninx devrait être « à l’heure » pour le rendez-vous Parisien.  

Dorian, c’est avant tout une force de la nature. Extrêmement puissant, il est quasiment imbattable sur des arrivées au sprint.  

Si on analyse un peu plus finement, depuis deux saisons, il semble s’orienter sur une stratégie où il gère son allure en cap en essayant dans un premier temps de faire abstraction des autres ce qui lui a permis quelques belles remontadas sur les dernières saisons alors qu’on le croyait largué sur les premiers km de la CAP. S’il pose devant en comité réduit, le podium, voire mieux lui tend les bras… Avec un gros groupe et tous les « Uber runner », j’ai plus de doutes en ce qui concerne la victoire car je me dis qu’il en restera toujours au moins un ou deux devant… Par contre, pour le relais… De mon point de vue, c’est l’un des plus forts, voire le plus fort !  

Léo Bergère

Le « golden boy » du triathlon français récupère donc le dernier dossard tricolore chez les hommes. On le sait tous, Bergère, c’est probablement techniquement et physiquement le meilleur cycliste du plateau. Cela lui permet d’être à tous les coup très vite à l’avant et c’est assez impressionnant à chaque fois d’ailleurs. Léo annonce avoir passé un cap en course à pied cette année. C’est effectivement absolument nécessaire car s’il suit sans difficulté à chaque fois les meilleurs coureurs, son finish et sa pointe de vitesse n’était pas, encore l’année dernière, son point fort. Sa chute à Yokohama nous a empêché d’observer ses réels progrès dans ce domaine. En Italie, il était malade… Bref, c’est un peu l’inconnu… (sûrement plus pour nous que pour lui en vérité !).  

Pour la gagne, de mon point de vue, il faudra une course « relentless » et de mouvement en vélo… qui se termine en petit comité de préférence à T2. Léo champion olympique, c’est possible, mais à mon avis à une condition… De l’audace sur le deuxième acte !  

Vincent Luis

La star Française de ces dix dernières années hérite donc du rôle de remplaçant. Cela montre la force de la sélection française car à 35 ans, Vincent Luis avec deux top 10 sur les deux premières WTCS de la saison, a montré qu’il faisait encore partie du top niveau mondial. Luis est sans doute encore aujourd’hui le meilleur nageur du circuit. Sur ce début de saison, sa stratégie vélo a été moins agressive que part le passé pour attendre la course à pied en étant le plus frais possible. Il est malheureusement clairement un ton en dessous dans ce domaine par rapport à ses meilleures années et c’est sans doute ce qui lui a couté une place de titulaire sur cette olympiade. D’aucuns pensent que c’est injuste mais c’est la dure loi du très haut niveau : Il faut faire des choix et face aux trois autres, Luis même de retour en forme cette année, est réellement en dessous des deux autres. 

Quelle stratégie française ?

A priori, nos trois Frenchis devraient se situer à l’avant de la course à la sortie de l’eau ou en tout cas très rapidement au début de vélo. De mon point de vu, seul Léo bergère à les caractéristiques et la capacité pour dynamiter la course. Ses deux compatriotes peuvent à ce niveau être très précieux en pourrissant et contrôlant derrière tout en continuant à jouer leur carte en cas d’arrivée groupée à T2. 

Bien sûr, Bergère peut faire une course de folie en étant plus conservateur en bike… Je serais cependant déçu par une course d’attente… On a vu ce que cela donnait à Tokyo..  Yee et Wilde me paraissent dur à battre sur un scénario de ce type et il y en a quelques autres qui courent aussi comme des lapins.. et là, on est à la maison… Je serais tellement triste de voir trois Français finalistes, mais aucun sur le podium à l’arrivée… Et ce risque est réel !  

Quel choix pour le relais ?

A mon avis, il doit être déconnecté du résultat de la course individuelle et entérinée avant celle-ci justement pour permettre à nos Français de courir sans arrière-pensée en se disant : si j’explose et que je fais troisième français, je perds ma place sur le relais et par là même une chance sérieuse de médaille…  

« Ma » sélection : Coninx et Bergère. Ils sont tout les deux extrêmement forts sur ces formats  où le nombre d’athlètes réduit, rend la partie cycliste prépondérante. Sur les fois où je l’ai observé en relais, je n’ai jamais vraiment senti Pierre Le Corre hyper à l’aise non plus sur ce genre de course, ceci explique cela !  

Demain, j’ai encore Quatre heures de surveillance BAC… Promis, je fais les filles !  

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