Il y avait plus de 100 athlètes Québécois à Ironman Mooseman 70.3.
Soit pratiquement le triple des participants que l’on peut trouver durant un évènement de cette distance au Québec à l’exception du triathlon Esprit de Montréal. Cela peut paraitre un peu étonnant puisque une course aux États-Unis est assurément plus chère et que dans le cas de Mooseman, c’est à plus de 4h de voitures de Montréal.
Alors pourquoi autant de Québécois font le voyage?
Est-ce pour pouvoir arborer le logo ironman par pur vanité?
Ou simplement parce qu’on y trouve des conditions de course sécuritaires, un plateau d’athlètes compétitifs, une organisation pratiquement parfaite à chaque course et l’impression de faire partie d’un évènement sportif important pour une communauté et non des parasites qui ont prit en otage une ville. Y a t-il une compétition où on peut trouver ces qualités là? non!
Le problème semble être profond puisque très souvent j’entends d’autres athlètes me dire qu’ils sont allés s’entrainer à Jay Peak ou à Lake Placid. C’est devenu un automatisme, triste mais fréquent. On ne me dit jamais, je vais à Tremblant m’entrainer et non, ce n’est pas juste à cause des routes.
La fédération québécoise ignore totalement les athlètes de longue distance.
Exemple flagrant, à Mooseman, deux québécoises pro ont terminées à la première et troisième place, soit Magali Tyssere (3ieme au dernier championnat du monde 70.3) et Samantha McGlone (vice-champion du monde Ironman) et elles sont pourtant des totales inconnues dans la communauté du triathlon québécoise. Par contre, tous les résultats de Kathy Tremblay vous seront abondamment communiqués…
Alors oui, Triathlon Québec n’a pas de gros moyens, mais elle devrait se questionner sérieusement sur la fuite des athlètes parce que rien ne semble être fait pour les retenir et cela réduit son financement. Difficile d’avoir des courses de qualité lorsque les athlètes ne courent plus au Québec! Et je ne jette pas la pierre sur ce point à Triathlon Québec.
Autre exemple flagrant, un ami résident Québécois me disait justement qu’il était membre de l’USAT (fédération US), il a sa carte, reçoit son magazine et tous les avantages. Oui je vais faire la même chose.
Alors, il faudrait peut-être faire quelque chose.
le Québec pourrait-il avoir son Ironman ou Ironman 70.3?
Avec la prolifération des courses 70.3 il parait difficile de croire que Ironman refuserait la licence au Québec. L’Ontario, la Colombie Britannique et l’Alberta ont toutes leur course. Imaginez une course comme Ironman 70.3 Mont-Tremblant ou Ironman 70.3 Québec, cela aurait vraiment du potentiel. Bien placé dans le calendrier pour permettre aux athlètes de se préparer pour Lake Placid.
Il existe deux possibilités qui empêchent la tenue d’un tel évènement:
Les municipalités refusent d’accueillir une course chez eux. C’est possible, mais lorsque l’on sait le nombre d’athlètes et de famille qui vont remplir les hotels et les restaurants pendant un week-end. J’ai du mal à croire que cela n’intéresse pas des infrastructures sous-utilisées comme Le Mont-Tremblant durant l’été.
Aucun organisateur n’a les reins assez solides. C’est fort possible par contre une organisation comme Gestev (coupe du monde UCI Mont-Ste-Anne) pourrait très bien l’organiser. Et si ce n’est pas le cas, pourquoi la course ne pourrait elle pas être organisé par des Canadiens. Muskoka a une organisation irréprochable.
Je n’ai aucune idée si Triathlon Québec peut intervenir dans ce cas, mais je suppose que non, alors je ne lui reproche rien la dessus. Par contre lorsqu’elle ne tire aucune fierté face à des athlètes Québécois qui ont été formés dans des clubs québécois et qui gagnent régulièrement leur catégorie de groupe d’age dans des courses ironman 70.3 ou se qualifient pour Kona… je me demande de plus en plus si on ne devrait pas rebaptiser Triathlon Québec courte distance.
Alors, si vous me demandez qui est ma fédération, je n’en ai aucune idée. Triathlon Québec ne me représente tout simplement pas et je sais que ces propos ne sont pas uniques à moi.