Critiques d'organisation > Timberman 70.3

Timberman est la course de l’année pour un grand nombre de Québécois. Un magnifique cadre, une organisation qui aime son travail et surtout une communauté qui s’implique. Chrissie Wellington l’appelle même le Woostock du triathlon. Si vous lisez régulièrement Trimes, vous devez savoir que l’on apprécie énormément son travail, sauf que… petit détail important, même si il est toujours  directeur de course, il n’est plus propriétaire de ses courses. Et alors? Cela change tout.

Je pensais qu’avec le rachat d’Ironman (la course était déjà brandée ironman les années précédentes), la course allait perdre sa personnalité. En fait, j’ai tort. Le problème est tout autre. L’année dernière la course avait 1800 athlètes, en comptant les relais et les aquathlons. Disons qu’Ironman n’a pas été capable de résister à l’appât du gain sachant que cette course affiche généralement complet au mois de Janvier. Je trouvais cela étrange… au mois de Mars, la course offrait toujours des places…

En fait, pendant tout le week-end, il a été impossible de connaitre le vrai chiffre des inscrits, 1800, 2200, 2400, 2800 et même 4000 selon Andy Potts… (enfin non mais quand même).

Résultat 19 vagues de départ. Les derniers partaient 1:20 après, sachant que l’ordre de départ est soit disant un système ingénieux pour éviter le drafting. Les 30-34 partaient dans la 18 et 19ieme vague… résultat, quelqu’un comme moi qui fait son vélo en 2:19, vous n’imaginez pas le nombre de dépassement que j’ai du faire. Le problème dans tout cela c’est la sécurité.

À plusieurs reprises, des pick-ups (toujours eux) ont carrément bloqué toute la voie, obligeant les gens de décliper, 50 cm pour passer. Disons que cela fait désordre. Être forcé de doubler dans la voie de gauche un camion qui n’avance pas alors qu’une voiture peut-arriver de l’autre bord. C’est pas exactement le style de conditions auxquelles on s’attend pour 225$.

Autre point, dans le guide des athlètes, il est fortement spécifié « Always ride on the right side of your lane ». Vaste blague.

Pour résumer, j’ai eu l’impression de remonter la caravane du tour de France en vélo, et j’ai eu l’impression d’être un parisien qui se dépêche d’attraper son train qui doit zizagger entre des touristes.

Ceci est un discours très élitiste, mais je crois de plus en plus qu’en offrant ce style de conditions aux meilleurs, ironman y perdra. Enfin peut-être pas finalement, c’est peut-être même ça le problème.

Cette course n’est plus une course, c’est juste un défi et voilà. Disons que Ironman est intéressé par les demandes des participatifs mais, elle est entrain de négliger totalement les compétitifs.

Je veux dire c’est rendu impossible pour les compétitifs de savoir où ils sont dans la course. Et pourtant, il aurait été facile d’accompagner avec un tampon de couleurs le chiffre pour l’age sur le molet, afin de savoir si la personne est 5 minute en arrière ou pas.

Il serait peut-être intéressant de créer une vague pseudo élite « sub 5 ». Un système comme vous avez déjà fait moins de 5h, bah vous pouvez vous inscrire dans cette vague. Sachant que moins de 10% sont compétitifs, cela marcherait. Elle offrirait des conditions équitables pour tout le monde.

Et alors, tout cela va vous surprendre, mais cela me donne le gout d’aller faire des courses au Québec. Les conditions de sécurité ne peuvent pas être plus mauvaise… Le grand avantage, c’est que durant une course au Québec, vous savez vraiment où vous êtes dans la course.

J’ai toujours considéré que Mooseman et Timberman étaient deux parcours très similaire même trop. Je dois vous avouer maintenant que Timberman n’offre plus des conditions sécuritaires. Si vous souhaitez faire d’autre 70.3, Rhode Island est vraiment une magnifique alternative, de même pour Muskoka 70.3.

AJOUT: la nourriture était excellente, comme à son habitude, par contre, sur tout le reste, ils ont été très radin. Fini le gatorade à l’arrivée. Un sac a été donné, disons que plus cheap que cela c’est difficile. Aussi, mais je me demande toujours comment un organisateur peut se permettre ce style de geste. Sachant que le sac de Mooseman est nettement plus beau, que c’est le même prix, le même organisateur… et qu’il y a le double de participants à Timberman…  disons que quelqu’un a des poches plus lourdes.