Il est très étonnant que certains déconseillent la prise de cet apport glucidique ; je justifie mon conseil dans un article : je suis nutritionniste du sport, j’ai participé il y a quelques années à une étude scientifique (sujet de thèse d’un étudiant en médecine, donc travail structuré, dans un laboratoire de physiologie du sport, il ne s’agissait pas d’une simple publication) sur un nombre statistiquement valable de cyclistes (et non pas sur quelques étudiants), l’étude a été la suivante : 2 groupes de cyclistes ; un groupe sans prise de concentré de glucose avant l’effort ; un groupe avec prise d’un tube de concentré de glucose 10 minutes avant le début d’un effort sur home-trainer ; dosage très régulier avec un cathéter veineux du taux de la glycémie entre 10 minutes avant et 20 minutes après le « départ » de l’effort. Chez le groupe sans apport glucidique 10 minutes avant le début de l’effort, a été objectivée l’apparition environ 10 minutes après le « départ » d’une chute de la glycémie ; pourquoi : quelque soit l’intensité de l’effort le muscle a besoin très vite de glucose, où peut-il trouver « tout de suite » ce glucose ? : bien évidemment dans le sang et non pas dans les muscles ou le foie (où le glucose est stocké sous forme de glycogène ; ce glucose sera libéré progressivement dans le sang, mais pas avant une bonne vingtaine de minutes après le départ car des mécanismes complexes vont se mettre en place, que je ne détaille pas), d’où très logiquement une baisse du taux de sucre dans le sang, que le coursier ne ressentira peut-être pas, mais ses récepteurs cérébraux capteront cette chute de sucre et vont alors réagir par un « coup de moins bien » (je ne détaille pas, le processus est complexe) Dans cette étude, chez les cyclistes qui avaient consommé le concentré de glucose 10 minutes avant le début de l’effort, la glycémie s’est élevée juste avant le « départ », puis bien sûr le taux de sucre dans le sang a baissé 10 minutes après le départ, mais pour atteindre évidemment un taux moins bas que dans le groupe qui n’avait pas consommé ce concentré de glucose. Et bien évidemment que cela est tout à fait logique.
Certains qui déconseillent cet apport glucidique « rapide » à 10 minutes du départ argumentent qu’il y aurait un risque d’hypoglycémie réactionnelle (je ne détaille pas), ma réponse est claire : ce risque n’est absolument pas présent puisque lorsqu’on consomme un sucre rapide, il ne parvient dans le sang qu’au minimum 10 minutes après sa prise, et à ce moment là l’effort a débuté, l’insuline ne peut pas monter, il n’y a donc AUCUN risque d’hypoglycémie. Et si je conseille cette consommation d’un tube ou sachet de glucose c’est que de plus en plus le départ des courses est un véritable feu d’artifice pendant la première demi-heure avec des tentatives d’échappées et des coups de feu dès le kilomètres zéro, les coursiers qui lisent cet article ne démentiront pas !! Je tenais à justifier ce conseil car les critiques semblent de plus en plus fréquentes.