Critiques d'organisation + Impressions > Syracuse 70.3

Après Mooseman 70.3, parcours de vélo intégralement sous la pluie et assez accidenté, je me dis que j’en ai raz le bol de ces parcours cassants. Je veux faire un parcours rapide. Petit coups d’oeil sur le calendrier des 70.3, il existe une nouvelle course, Syracuse, c’est pas loin, la parcours vélo n’a pas de gros pourcentages, en fait il parait très plat, et la course à pied est en descente.

Alors, oui, j’essaye de convaincre plusieurs amis, je leur réfère la course comme rapide, ils adhèrent. Premier hic, le parcours n’arrête pas de changer depuis l’inscription, ils semblent essayer de trouver quelques bosses en dessous du tapis vert, le parcours semble un peu plus dur. Je me trace le parcours pour le faire en virtuel, ce n’est pas du tout ce qui est annoncé sur le site web. Une côte maximale de 4%… Pour votre information, les directeurs de course sont très fort pour mentir sur la difficulté, il ne faut pas effrayer les participatifs. Enfin bon, me voilà a devoir annoncer à mes amis que finalement, le parcours vélo est un peu plus difficile que les normes (D+870m). Premier malaise.

On se cherche un hôtel, fait étrange, ils ne sont pas sold-out, et les tarifs ne semblent très respectables. Cela semble étrange de dire ça mais vous allez comprendre.

Syracuse c’est où? Dans l’état de New York, pas très loin des magnifiques villes de Rochester et Buffalo… En fait, le très grand avantage de cette destination, c’est que le chemin est très direct, 4h d’autoroutes. Le voyage se fait très bien. D’ailleurs, je vous conseille de partir le samedi matin, sachant que le bike check se fait jusqu’a 9h du soir et que moins de temps vous passez à Syracuse moins vous regretterez de ne pas avoir pris une assurance voyage… (vous comprendrez).

Nous arrivons à l’hotel. Le EconomoLodge Downtowon de Syracuse à 95$ la nuit pour 4… Dans les entourages, tous les environs semblent être désaffectés. Pour entrer à la réception, ils faut sonner. Ah? Nous prenons possessions de notre suite. Le reste confirme qu’il faut être naïf pour payer ce prix et s’attendre à avoir de la qualité dans un centre-ville… On aimerait se promener, mais tout semble louche aux alentours…

Le samedi matin nous allons à l’expo. Ils ont eu l’intelligence de la faire en dehors de la ville, loin de l’arrivée, loin du départ… dans un hotel. L’expo est petite et très prévisible avec le fameux monopole imposé par Ironman. Toujours le même sac, le même type de poster, etc… durant les années 2000, on nous a sans cesse parlé de globalisation des cultures, cela n’ai jamais arrivé, mais en ironman, on peut dire que oui… les courses n’ont plus de spécificitées, c’est navrant.

Toujours le même type de participants, 40% de nouveaux, 10% de compétitifs, 10% de m’a tu vu, 10%  d’habitués et 10% d’ironman for life…

À titre d’info, cette course était organisé par PME, ils font aussi Augusta 70.3 et St-Louis 70.3. Cette organisation fait certaines choses très biens et certaines choses sans  logique.

On apprend que les vagues de groupes d’ages (2 par AG) ont été décidées par un tirage au sort? Le problème de tout cela, ce que cela vient créer des situations étranges. Comme je vous l’ai déjà dit, je crois réellement que WTC néglige les participants plus compétitifs et oublie que c’est une course. En lançant 2 vagues par groupe d’age, il est impossible de savoir contre qui ont court… 4 min avant ou derrière… La solution serait de mettre des compétitifs dans une vague, ou sinon, marquer l’age et la vague sur le molet, mais personne semble y avoir pensé encore… Et alors, un ami pensait avoir gagné son AG, en fait il est même arrivé le premier amateur à la ligne d’arrivée, sauf que le vainqueur se trouvait dans la deuxième vague partie 4 minutes derrière. Il le bat de 1 minutes alors il ne l’a jamais vu… Il aurai pu faire sa course en fonction de lui… Si on ne donne même plus le moyen aux compétitifs de faire des courses…

Nous allons au site, à Jamesville. Le site semble être fait pour accueillir un triathlon. Parking énorme, très belle nature environnante et un joli lac. Par contre, pendant toute la semaine, j’avais peur que cela soit trop trop tard. Un triathlon lorsque la saison de cross commence…

 Ironman 70.3 Syracuse

Jour de course, on arrive au site, pas trop de traffic, énorme parking. Cela annonce bien, sauf qu’il pleut, encore (Mooseman, Timberman…). Particularité du site, les toilettes chimiques sont drôlement décorées. Le Trimeux junior me dit qu’il y a des roses, je ne suis pas naïf! Et oui, il y a vraiment des roses, du sent bons, et un cadre avec un rappel que le triathlon que c’est bien natation, velo, et course à pied. D’ailleurs, l’illustration méritait sa place dans les toilettes.

 Ironman 70.3 Syracuse

Début de la course, la natation, l’eau semble propre mais très peu claire, on ne voit strictement rien, et il y a malheureusement des algues qui finissent toujours par s’accrocher aux mains. Enfin cela reste du domaine du détail lorsque l’eau est à 62F (16,6°C). Pratiquement impossible de trouver plus froid sur le circuit…

Les vagues sont assez petites, durant la natation, petit hic, très peu de secouristes sur l’eau, c’est le style de détails que je n’aime pas, et autre très gros hic, sur le chemin du retour, il manque des bouées, alors tout le monde nage beaucoup à l’extérieur, on est tous un peu perdu…

Aussi, particularité du parcours, il y a une chicane tout à même pas 50 m de la fin de la natation. Je ne sais pas si c’est pour le spectacle…

Transition, un 300m à courir sur de l’asphalte, on a déjà vu pire mais bon. La transition est dans l’herbe et heureusement.

 Ironman 70.3 Syracuse

Parcours de vélo, dès le début, je remarque une idée de génie de l’organisation, du ruban fluo pour marquer les distances, les directions et les trous dans la route! C’est le style de petit geste qui font la différence.

Le parcours vélo a changé plusieurs fois depuis l’annonce du parcours. Alors, c’est un bon parcours, légèrement plus difficile de Timberman. En fait, je crois que sa difficulté est dans le fait qu’il est très difficile de conserver un rythme.

Autre fait étonnant, beaucoup plus de spectateurs que je l’aurai pensé. Tout le monde est sympathique. La police et l’armée m’encouragent, une première. Enfin cela montre une véritable fierté dans la tenue de cette évènement.

Petit problème, après 10-15 kilo, on tombe totalement dans le brouillard. On roule à l’aveugle. Cela monte et crée l’ angoisse de trop pousser si jamais ça monte plus que l’on pense.  Ironman 70.3 Syracuse

Le décor est un peu surnaturel. On a l’impression d’être dans la Space Mountain sur une rampe de lancement…

Les groupes d’age en profite pour faire du drafting comme à l’habitude.  Ironman 70.3 Syracuse

En fait, je n’ai jamais vu d’arbitres, le seul que j’ai vu me bloquait le passage justement.

On alterne montée et descente, la grande qualité de cette course réside dans le parcours de vélo. Il n’est peut-être pas la plus beau du circuit, mais il est le plus calme et surtout le plus secrétaire, le parcours était parfaitement balisé, et la route magnifique. D’ailleurs, j’ai réalisé rapidement que je regardais la route cent mètres devant au lieu de 10m pour surveiller toutes les irrégularitées.  Ironman 70.3 Syracuse

On passe de forêt à champs de mais, de fermes à lacs.

 Ironman 70.3 Syracuse

Là j’ai un petit coup de gueule. C’était la première course que je faisais en partant de l’avant (2ieme vague amateur). Disont qu’après 1:20 de vélo, cela devient pour moi plus difficile de doubler du monde. Par contre, tout d’un coup je suis confronté à un nouveau phénomène. Tu doubles du monde et au lieu de se rétracter et prendre leur distance, ils accélèrent dans votre roue pour vous suivre et finissent par vous redoubler. À un certains moment, j’ai passé 4 cyclistes que j’ai du doubler 2 fois pour les semer. Je ne sais pas si c’est une nouvelle tendance, mais cela n’est pas réglementaire.

 Ironman 70.3 Syracuse À la fin des 90 kilomètre, début de la course à pied. La grande particularité de la discipline finale est que c’est un parcours en ligne droite. Je trouve cela amusant de se dire que tu cours pour sortir de la campagne et rentrer en ville… Ironman 70.3 Syracuse

Intéressant dans les premiers 500m, il y a un U-turn. sur 200m cela permet de pouvoir vérifier qui est derrière toi. Cette partie a surement du être ajoutée pour bien obtenir la distance. C’est un geste que je trouve brillant parce qu’il y a un grand nombre de directeurs de course qui ne se seraient pas pris la tête.

Les 4 premiers miles sont dans la campagne et on rentre progressivement dans la ville. En fait, on occupe le boulevard commercial de la banlieue de Syracuse. Une longue ligne droite de 10km. Je sais que certains n’ont pas trop aimé.

En fait, la petite histoire, c’est que même avant le début de la course, le directeur de course a annoncé que la course à pied reviendrait dans le site du départ et n’irait plus à Syracuse. Alors pourquoi, ils ont fait cela? Tout simplement parce que la ville a payé pour avoir cette course et qu’elle l’utilise comme arme touristique. D’ailleurs le journal local commercial avait comme couverture une photo de triathlon. On aurait du emmener le maire Labeaume.

Toujours sur le même principe, je suis assez étonné par le nombre de spectateurs, la route est bariolée de messages d’encouragement marqués à la craie. Fascinant!

 Ironman 70.3 Syracuse

Les derniers kilo passent par la vieille partie commerciale de Syracuse, c’est à peine si on ne se fait pas donner de la coke au ravitaillement (évidemment, j’exagère!). Mais les sexshop et les cinémas XXX, et des jeunes avec des pitbulls, c’est vrai…

 Ironman 70.3 Syracuse

Les 2 derniers kilomètres sont totalement en descente, on court, on court, un virage et tient l’arrivée est juste là! Course terminée et pas de casquette. Autant, je n’en veux pas, autant celui qui les collectionne est frustré. Pourquoi? parce que c’est encore une coupure qui fait un autre gain pour l’organisateur. Malheureusement, c’est rendu habituel qu’à chaque course on nous redonne de moins en moins. Ironman 70.3 Syracuse

L’après course, un site agréable, un massage ok, de la bouffe assez bonne. Il y avait une scène avec de la musique, l’organisation  devait faire la cérémonie dans ce set up… avec en arrière plan, des quais industriels et l’un des lacs les plus polués en Amérique du nord… Enfin, il ont préféré la déménager… faute de courant…  En fait, si tu regardes bien au tour, c’est rempli de bâtiments désaffectés.

Remise des prix, en les voyant, je me dis, c’est joli, du verre… dans mes mains, non c’est du plexiglas… le budget a du être coupé encore…

En conclusion, c’est une compétition à faire, mais surtout ne prévoyez pas plusieurs jours à Syracuse! La communauté a vraiment fait de beaux efforts pour cette compétition et même si le cadre de la course à pied est étrange, je pense bien y retourner. Enfin, si je ne suis pas déjà rendu malade par le mercantilisme d’ironman, ce qui est proche malheureusement.

Un exemple parfait…

 Ironman 70.3 Syracuse

4 commentaires
  1. Super texte alex.

    C’est vrai que tout était impeccable mais la nage était vraiment nul. J’ai pas fait la meilleure natation de ma vie, mais j’ai quand même rattrapé 3 vagues. Des murs et des murs de personnes qui ne savent pas nager et qui te ruent de coup en nageant à la brasse et en crawlant tout croche. J’ai rattrapé les oranges fluos qui étaient de la même couleur que les bouées au retour et je peux te dire que j’ai perdu minimum 30 secondes à essayer de me diriger convenablement. J’ai aussi perdu les 3 personnes de mon groupe d’âge que je draftais à cause de la course a obstacle nautique. Je suis pour le départ collectif. C’est ridicule de faire un tel système de vague tant qu’a moi. Tu met quelques kayak de plus pour la sécurité, tu enlève le ponton qui te fait respirer 400g de rebus d’essence et tu fait partir tout le monde ensemble.

    C’était ma montée de lait de la semaine…

    sincèrement

    Hugo

  2. Hmmmmm Hugo Hugo… La natation était assez tranquil en fait… Moi le petit hic c est le connard qui a vole mes lunettes sable a 50$. Il a beau avoir bon goût ça fait…. Parait que c est une nouvelle tendance….

  3. Bah j’ai parlé a une autre québecoise qui est élite au québec qui était la et qui a nagé un peu plus vite que moi et elle a eu la même impression: Tu ne peux pas éviter les derniers qui ne savent pas nager et tu te fait bloquer et frapper. Faut dire que j’étais dans une des dernières vagues aussi.

    Hugo

  4. oui mais c est toujours comme cela sur les courses 70.3. De memoire, il y a juste a muskoka où les vagues sont plus grosses et donc les écarts. Enfin tout cela pour te dire que c’est une affaire d’expérience en fait.