De Sportcom
Les cyclistes québécois prennent leur place dans le peloton international
Québec, 10 septembre 2010 (Sportcom) – Le Français Thomas Voeckler (Bbox Bouygues Telecom) a enlevé la première édition du Grand Prix cycliste de Québec, vendredi. Premier Canadien, Ryder Hesjedal (Garmin-Transition) a terminé au pied du podium, non sans avoir tenté de l’emporter alors qu’il faisait partie d’un groupe de quatre coureurs à un tour et demi de l’arrivée. Keven Lacombe (à 20 secondes, équipe canadienne) a été le meilleur Québécois en prenant le Edvald Boassen Hagen (Team Sky) et Robert Gesink (Rabobank) ont complété le podium.
Invitée par les organisateurs, l’équipe canadienne formée de sept coureurs québécois n’a pas à rougir de sa performance. En plus de Lacombe qui a terminé dans le groupe de tête, François Parisien s’est illustré en faisant partie de l’échappée du jour qui aura marqué cette froide journée automnale où des milliers de curieux s’étaient massés le long du parcours de 12,6 kilomètres que le peloton devait parcourir 15 fois.
Le film de la course
Un groupe de 13 coureurs a pris la fuite dès le premier tour. François Parisien (équipe canadienne), qui aime bien les échappées au long cours, s’est glissé dans ce coup. Le groupe des fugitifs a creusé un écart allant jusqu’à 3 min 45 s avant que celui-ci n’explose à la fin du dixième tour sous l’impulsion de Laurent Didier (Saxo Bank) et de Valerio Agnoli (Liquigas). Parmi les principales victimes, Parisien et le champion finlandais, Jussi Veikkanen (Française des Jeux), qui allaient être avalés par le peloton un demi-tour plus tard.
« Faire des longues échappées, c’est un peu ma réputation. Aujourd’hui (vendredi), je courrais pour être agressif et dimanche (à Montréal), j’aimerais courir pour gagner », a commenté le Repentignois, qui croit que le parcours de Montréal sera davantage fait sur mesure pour lui.
Le peloton, par Team Sky en tête, a commencé à organiser la chasse des sept survivants de l’échappée matinale. Quelques instants plus tard, le Canadien Hesjedal prenait les choses en mains. À ses trousses, Damiano Cunego (Lampre-Farnese Vini) et Robert Gesink (Rabobank), qui ont toutefois laissé le Britanno-Colombien assumer le gros du travail. Exaspéré, Hesjedal a demandé aux autres de mettre l’épaule à la roue et pendant que tous s’observaient à savoir lequel d’entre eux allait prendre les commandes de l’épreuve. L’expérimenté Voeckler a profité de ce léger flottement pour se sauver à 1 kilomètre de l’arrivée et filer avec la victoire.
« Je pensais au top-10, mais pas la victoire, car je n’ai pas eu une bonne hygiène de vie depuis le Tour de France », a avoué Voeckler, champion de France, ajoutant qu’il ne croyait pas être aussi connu au Québec après avoir entendu la foule scander son nom.
Quatrième, Hesjedal avait des sentiments partagés. « J’étais proche de la victoire. La foule était incroyable et j’avais les jambes pour gagner. Je suis déçu, mais content en même temps. En fin de course, j’étais à la limite dans mon effort. »
La tête haute
Keven Lacombe (Amos) et David Veilleux (31e à 29 s, Cap-Rouge), tous deux membres de l’équipe canadienne, n’avaient pas à rougir de leur performance, d’autant plus qu’ils sont parmi les rares membres du peloton à poursuivre des études universitaires.
« Nous étions bien préparés, c’était vraiment dur, mais nous avons quand même vraiment bien fait », a déclaré Lacombe, qui étudie aux HEC Montréal. « Pour des gars qui ne sont pas dans le Pro Tour, nous avons cogné à la porte et nous sommes compétitifs. Je me sentais bien, mais pour se mesure aux meilleurs des meilleurs, il faut être dans une bonne journée. À 1 km, le check engine s’est allumé. »
Pour sa part, Veilleux n’avait que de bons mots pour l’appui que la foule a offert au peloton pendant toute l’épreuve.
« Nous passons un peu inaperçus pendant toute la saison, alors d’avoir tous ces gens qui nous encouragent, c’est vraiment exceptionnel », a soutenu celui qui est déjà de retour sur les bancs de l’École Polytechnique de Montréal depuis déjà deux semaines.
« C’est une très belle journée sur le vélo et c’est le genre de parcours qui me convient bien. Je suis encore un peu jeune pour disputer la victoire et les gars sont une coche au-dessus. Il me manquait juste un tout petit quelque chose pour finir dans le premier groupe. »
Steve Bauer, directeur sportif de l’équipe canadienne était fier de l’équipe canadienne, dont faisait partie quatre membres de son équipe professionnelle, Spidertech-Planet Energy. L’ancien maillot jaune au Tour de France n’était toutefois pas surpris du rendement de la formation de l’unifolié.
« François a très bien fait, mais il aime pousser fort et peut-être que s’il s’en était gardé un peu plus sous la pédale, il aurait pu rester un peu pus longtemps en avant. N’empêche, il a fait un travail formidable. Nous avons démontré que les Canadiens sont là et ils sont prêts pour la danse. »
Le peloton sera de retour en action dimanche, à Montréal, sur le circuit du mont Royal.
Autres résultats québécois
36- Charles Dionne (à 29 s, Saint-Rédempteur)
43- Dominique Rollin (à 29 s, Boucherville)
69- Guillaume Boivin (à 29 s, Longueuil)
106- Bruno Langlois (à 10 min 43 s, Rimouski)
Abandon – François Parisien