Grand Prix Montreal ProTour > Goodbye Lenine

Premièrement, ce texte n’est pas contre l’organisateur, d’ailleurs je crois que tout a très bien exécuté. Le site web était très complet, le graphisme très bien, le plateau parfait, enfin tout était là pour créer un évènement important. Sauf que la réalité, c’est que Montréal n’a pas la culture du cyclisme, désolé mais durant les deux courses, j’ai vraiment eu l’ impression que les coursiers étaient content de se trouver là, dans un cadre qui diffère à la campagne… La preuve, Voeckler qui dit avoir gagné alors qu’il a négligé sa préparation dernièrement, il est venu comme cela (comme un touriste). En fait, si on y réfléchit vraiment, si dans un Paris-Roubaix le vainqueur disait, bah j’ai gagné alors que je n’ai pas eu une excellente hygiène de vie, croyez moi que cela ferait scandale, cela démontrerait aussi un manque de respect face au peloton. Exemple parfait, Cavendish saute sur la ligne et cela fait polémique actuellement. Son geste est interprété comme un manque de respect…

Pourquoi je parle de cette course en la comparant au film Goodbye Lenine. Il y a quelques années lorsque c’était les femmes qui occupaient le Mont-Royal le temps d’une course, certaines coureuses disaient que les routes étaient dans le même état que le tiers-monde. Disant que même en Russie, les routes étaient mieux entretenues…

Alors voilà, dimanche la ville de Montréal a mis le paquet. Elle a même payé  pour nous dire que Montréal était une ville sportive, ah oui? Dans ce générique, on y voyait, du hockey, du football, du soccer, de la formule 1. Ah oui, toujours ce fameux sport professionnel… Travaillant dans les communications, si Montréal sent le besoin de faire ce style de publicité, c’est justement parce qu’elle a des choses à se reprocher… la mauvaise utilisation des infrastructures? Montréal, c’est un peu comme un pétrolier qui fait des publicités pour dire qu’ils sont verts et qu’ils ont plein de projets prométeurs…

En fait, ma femme me faisait remarquer, c’est drôle, ils ont refait les routes juste pour le parcours, deux mètres derrières la barrière, la même asphalte pourrie.. et ses nids de poules. On avait aussi l’impression qu’ils avaient repeints les lignes piste cyclable juste pour la course… Ok, je suis de mauvaise fois.

En fait le grand désarrois face à tout cela, c’est le traitement médiatique, on entend des « ce fut un très grand évènement », « une course magnifique » etc. En gros, lorsque j’entends parler les journalistes, cela me fait peur, parce qu’on se rend compte qu’ils peuvent dire n’importe quoi sur tout. Même Evasion qui avait l’aide de Jalabert, ils disaient n’importe quoi… Ils ont commencé à s’exciter sur une échappée pendant 5 minutes alors que c’était des retardataires qui essayaient de revenir… Jalabert les a repris, d’ailleurs, si j’étais commentateur, croyez moi,  Jalabert je l’aurai fait parler pendant toute la course! pas à 3-4 reprises!

Alors, oui, tout donnait l’impression qu’on avait une belle course, mais si tu regardes bien, il y avait surement moins de spectateurs que de Bixi en ville.

Demain, tout recommencera, on continuera à se battre pour avoir un accès au circuit GV… les cyclistes en lycra se feront regarder étrangement par des jeunes en Civic.

Disons que nous avons beaucoup beaucoup de chemin a faire. Exemple parfait, cet éditorial lu sur la presse de Ronald King.