Le matin avant la course, je me sentais en super forme, comme jamais. Je me sentais fort, mes tests pré-course étaient excellents et je n’étais pas trop nerveux, mais très excité de finalement commencer la compétition.
Tout a bien commencé, j’étais (je pense) dans un bon groupe en natation jusqu’à ce que je me fasse couper le chemin par deux nageurs sur la bouée du retour tout juste au moment ou j’allais prendre une respiration. Au lieu de prendre une bonne bouffée d’air, j’ai du avalé un bon litre d’eau salée!
Ça m’a déconcentré sur le coup, mais je suis reparti aussitôt.
Le retour devenait de plus en plus laborieux et j’ai commencé à avoir la nausée. J’ai fini la natation dans un temps plutôt médiocre de 1h04, soit plus lent que ma dernière présence ici en 2004!
Évidemment quelque chose clochait. La transition fut laborieuse. En débutant le vélo, j’ai commencé à sentir mon ventre se gonfler et j’ai commencé à avoir de la difficulté à digérer. Je régurgitais immédiatement après chaque gorgées. Du coup, mon programme de nutrition a complètement déraillé.
C’est pourquoi, j’ai pris la première partie du vélo « facile » en essayant de me relaxer. Je dis relaxe car même a 300W (trop haut sur ma moyenne cible) je me faisais dépasser comme si j’étais un statue!
J’ai essayé de me concentrer tout de même sur mon « pacing » et mes problèmes. Même si les ballonnements s’estompaient et que je commençais à prendre de plus en plus de calories, je savais déjà que j’étais en déficit et que mon marathon alliait être difficile.
J’ai fais ce que je pouvais sur le vélo, mais contrairement à mes habitudes en finissant le vélo fort, j’ai commencé à sentir mon énergie se dissiper.
J’aurais pu mettre cela sur le dos de la chaleur (sur le vélo), mais j’étais en réalité très confortable. C’est mes problèmes de nutrition qui m’ont été fatale par la suite.
La transition(T2) s’est bien déroulée. Le premier kilo du marathon, quoique étouffant, je l’ai parcouru avec l’espoir que mon frère puisse prendre une photo de moi avec un sourire.
Très rapidement, je me suis mis à marcher. C’était d’ailleurs avant la première station de ravitaillement.
J’avais excessivement chaud. En arrivant au ravitaillement, je me suis tout de suite couvert de glace et j’ai pris deux vers de gatorade que mon estomac ne voulait pas…Disons que je m’y attendais.
Le vélo est beaucoup plus doux que la course à pieds sur l’estomac et je me suis dit que j’étais mieux d’essayer de diminuer mon rythme cardiaque au maximum en marchant pour mieux assimiler et récupérer. Je voulais me réhydrater et reprendre enfin les calories nécessaires pour mieux finir le marathon.
Malgré le temps, les choses ne se sont pas réellement arrangées et j’ai franchi les 10 premier km en un temps record approximatif de 1h!
À ce moment là, je voulait réellement abandonner, je trouvais inconcevable de courir encore 32 autre km! Mais je ne voulais pas laisser tomber. J’ai donc couru quand je me suis senti capable et j’ai à nouveau marché pour récupérer lorsque je le sentais nécessaire.
J’ai essayé de me concentrer sur des but alternatifs pour finir la course dans un temps relativement respectable. C’était infernal psychologiquement, tous mes objectifs s’écroulaient.
J’étais dans un inconfort total et en plus, ma course durait plus longtemps que prévu. C’était un vrai défi.
Je suis allé à la tente médicale, j’ai appris que je souffrais de déshydrations et d’hyponatrémie.
Le fait bizarre était que je pesais 4 livres de plus, j’avais les membranes légèrement enflées et mon rythme cardiaque était pris dans la zone 1 (même couché).
D’après le médecin, l’eau salée de la mer a créé un choc à l’estomac ce qui m’a empêché d’absorber normalement ma nutrition et a causé ma fameuse nausée.
De plus, la haute concentration de sel dans l’eau de mer a favorisé la sécrétion d’eau dans mon corps et dans mon estomac et explique pourquoi je me sentais si gonflée au début. J’ai finalement appris que le simple fait de me faire vomir en finissant la natation aurait éliminé l’excès d’eau de mer dans l’estomac et aurait pu éviter tous ou la plupart des problèmes que j’ai eu.
Tout compte fait, je n’ai pas pu me tester physiquement mais ce fut une réelle victoire psychologique et une superbe expérience!