Regarder le tour de France reste un incontournable et aussi reflète cruellement où le sport se place dans notre société.
Exemple flagrant…
TSN2 (couverture américaine diffusée au Canada), les 30 premières minutes font un recap de la course d’hier, on se faufile dans le bus des Radioshacks etc… on essaye de nous montrer plus la course de l’intérieur, image de Horner à l’hopital, des images à l’intérieur des voitures des directeurs sportifs, des interviews… etc. On vous rabâche sans cesse les enjeux, c’est fatiguant mais cela reste dans le sportif.
Evasion (couverture made in Québec), les 30 premières minutes on attend et on attend… on nous montre quelques images d’hier et des chateaux et encore plus de chateaux. Nos chers commentateurs nous lisent quelques citations trouvées sur l’internet et voilà. Durant l’étape d’hier, ils ne parlaient pas des échappés mais de la récolte du blé, du manque de grandes villes dans la Loire. Ils se sont même demandés qui fournissaient des casques et des lunettes aux couleurs des maillots, l’organisation ou l’équipe? Pendant ce temps là, il y avait une échappée qui ne semblait pas vraiment les préoccuper…
Si au moins, ils connaissaient la loi Chapatte. Ce principe est ultra simple, il faut 1 minute au 10km pour qu’une échappée puisse survivre. Cela signifie que si les hommes en avant ont 3 minutes sur le peloton à 30km, Il y a d’excellente chance qu’elle se concrétise. Se fut d’ailleurs le cas avec l’étape de Super Besse.
En fait, la plupart des français connaissent cette loi, pourquoi, parce qu’il y a une culture du vélo et son vocabulaire qui s’y rattache. Je vous invite à écouter Guimard sur rmc.fr à tous les jours, il y a un débat. On refait la course… Ils pourraient nous parler pendant des heures, alors qu’au Québec on continue a essayer de nous vendre les deux manches du World Tour de Montréal et de Québec comme les 2 courses de l’année, et soyons honnète, ce sont des évènements qui ont encore beaucoup de chemin à faire et on ne crache pas sur la chance de recevoir le ProTour non plus. Par contre, la pub est assez stupéfiante et mensongère, les 22 meilleures équipes au monde, les meilleurs coureurs au monde de l’univers, la plus important course de l’année… Paris Roubaix, Milan San Remo, Le tour des Flandres?
En fait, la grande problématique de cette couverture est le nivellement par le bas. On dirait que Evasion est incapable d’avoir un propos cohérent pour tous, les élites comme les nouveaux venus.
Pour résumer, on nous prend pour des cons. Bernard Vallet qui nous explique c’est quoi un braquet…. Le problème, c’est que même nos publicités sont insignifiantes. Exemple parfait, il y a cette pub pour ce manufacturier Québécois. Un pub avec David Veilleux et une avec Voeckler. Les deux athlètes disent exactement la même chose… avec LG je peux compter sur des vêtements techniques. AH? Cela aurait été bien si les deux ne disaient pas la même, témoignage scripté…
Je vais faire mon rédacteur publicitaire, David Veilleux > je remercie LG de m’appuyer tout au long de ma carrière et de m’avoir permis d’accéder à mon rêve soit de courir pour une équipe du Protour, c’est pour moi un honneur d’être un ambassadeur pour la marque qui a coeur le développement du vélo au Québec ». = discours émotionnel, appartenance… j’achète! et surtout arrétez cette fameuse enflure verbale. Si tu me dis, vêtement technique, je te réponds, bah oui comme les autres.
Et oui Trimes est très reconnaissant que Louis Garneau aide des athlètes québécois, on trouve simplement leur service de communication boiteuse.
Mais pourquoi cette culture du sport (vélo)au québec est si faible? À qui la faute?
On est tous responsable de cette lacune, voici un exemple flagrant, la publication electronique SDV*Mag tente de fournir une ressource pour le milieu du vélo depuis fort longtemps. Le problème est qu’au Québec, on fait face à un manque de soutien incroyable de la part de la communauté. Ils ont récemment instaurés un abonnement à 20$, c’est même pas le cout d’une longue sortie en gel pour certaines connaissances… Certains diront que c’est à la publicité de payer, on vous répondra qu’on aimerait bien cela.
Parce qu’en matière de publicités, c’est le même phénomène, le nivellement par le bas. Les publicitaires préfèrent investir dans des journaux gratuits imprimés qui publient à tous les 2-3 mois… Malheureusement avec ce format de périodicité, il est impossible d’avoir du contenu plus spécialisé et on continue à être en surface. Manque de réaction face à l’actualité et un contenu très porté sur la vente de matériel.
Alors, il y a quelques âmes charitables comme la Flamme Rouge. Mais pour combien de temps? A tous moments, ce style de publication peut disparaitre par une manque de temps ou une perte de motivation ou des commentaires déplacés. Récemment, j’ai parlé avec des créateurs de contenu… ils étaient choqués parce qu’il venait de recevoir un email qui leur disait que leur contenu était trop porté sur les élites! Qu’il fallait parler plus des athlètes « normaux »…
Cela prouve une incompréhension des sportifs, récemment un groupe s’entrainait à vélo et un piéton les a fait délibérément tombé. 4 triathlètes à l’hôpital, on ne connait pas sa motivation pour avoir porté ce geste, mais puisqu’on se fait klaxonner sur la route pour aucune raison (de faire du vélo ailleurs que sur la route…). C’est une conviction personnelle, mais je me pose souvent la question, comment est-il possible de permettre aux utilisateurs de bixi de faire n’importe quoi, les utilisatrices de bixi ne se font jamais klaxoner… alors que nous? Y-a-t-il réellement un racisme face au spandex? Avec notre société avec de plus en plus d’obèses, il y a une forme de jalousie.
Mais le sport, c’est quoi ici?
On se le demande trop souvent! Je suis effrayé par le défi Pierre Lavoie. La cause est juste, malheureusement lorsqu’on voit toutes ses compagnies qui s’inscrivent à 10 000$ l’équipe, il devient difficile à comprendre pourquoi ces compagnies n’aident pas toutes ces publications à développer le sport, parce que cela passe par elles! Peut-être parce que le sport ici, c’est juste des défis où les intervenants puissent dire j’y étais, voyez comment on est généreux!
Rassurez-vous, on est têtu.
Bravo!
Je t’ai inspiré ?
Malheureusement, la culture c’est ancré et je pense qu’on est trop peu à avoir cet avis pour pouvoir la changer. Le nivellement par le bas c’est une réalité ici et pas seulement en sport, regarde l’éducation, faut surtout pas de classement, ne surtout pas confronter les enfants à la compétition, c’est pourtant ça qui fait avancer et se dépasser. Écoute à partir de 4:00 cette émission avec l’avis de Jacques Villeneuve sur la question http://www.radio-canada.ca/emissions/cest_bien_meilleur_le_matin/2010-2011/chronique.asp?idChronique=159167
Bref, on peut faire une émission de sport en parlant autant des paysages parcourus que de la technique et des leaders, des échappées quand il y a de l’action et on n’a pourtant pas besoin d’être un féru de cyclisme pour aimer ça. Exemple qui n’est pas unique : ma voisine en France a plus de 75 ans et elle n’est jamais montée sur un vélo et elle ne manquerait pas une étape même avec tous les détails stratégiques, elle adore ça. Elle a la culture de la grande boucle et la culture du sport en général sans pourtant en faire mais en appuyant les participants et en sachant ce que c’est leur réalité. Ce n’est pas elle qui aurait lancé son bras sur un peloton en pleine course pour les faire tomber !! Là est la différence de culture…
So, ca fait longtemps que je pense ca, j’ai surement du ecrire exactement le même article l’année dernière.
Mais tu as tout a fait raison sur cette culture de non compétition. C est un fait qui est très profond.
Mais, je crois que le problème vient aussi d’un manque d’initiative puisqu’elle sont découragé par un manque d’investissement et d’entre-aide, moi je crois que le web peut faire changer tout cela si justement…
Aussi si tu prends la communauté triathlétique, il y a ce manque d’ouverture qui est fachante, ce que je veux dire par la, c’est qu’il y a beaucoups de personnalités au Québec, entraineur, medecin du sport etc… et ce savoir reste dans leur sphère intime. Il y a manque de partage qui n’aide pas le sport a prendre plus de place…
Je ne dis pas que personne n’essaye, mais la perception du sport est très dicté par les enjeux financiers. Tant que nos médias couvriront le sport d’endurance de façon marginale… ce type de sport restera dans l’ombre.
Et la couverture est tres dependante de l industrie en arriere!
Si tu prends le cyclisme américain (post Lemond), il s’est développé avec son industries, Trek, Specialized, des médias se sont développés avec Armstrong. Et maintenant, c’est toute une machine.
Si on regarde le triathlon, Ironman et ITU ont compris qu’ils devaient forcement etre des generateurs de contenus pour grandir.