Sarah-Anne Brault est une triathlète du Manitoba qui a récemment été couronnée championne canadienne élite en Triathlon (devant la redoutable Paula Findlay). Elle étudie présentement à l’université West Virginia – faculté pour laquelle elle court le cross-country pour le fameux championnat universitaire NCAA. Elle a gentiment accepté d’écrire un compte rendu pour Trimes.org.
Nous tenons a remercier Sarah pour sa générosité. Note: Le français n’est pas sa langue maternelle.
Comme pour plusieurs triathlètes, lorsque l’automne se montre le bout du nez, je change mes habitudes. On range le vélo, moins de piscine mais surtout, beaucoup, beaucoup de course a pied.
Ma saison de cross-country s’est terminée lundi passé, lors du championnat national de cross-country NCAA à Terre-Haute, Indiana. C’était la fin de ma troisième saison (en 4 ans, j’ai « redshirt »-é année numéro un) où je courais pour West Virginia University.
J’ai manqué le début officiel de la saison, le camp d’entrainement qui a lieu avant que les cours commencent; j’étais occupée avec un triathlon à Kelowna. Les coureurs américains cours des miles et des miles et des miles tout l’été alors la plupart des filles reviennent en ville impatientes de commencer les entrainements. Mon été est évidement un peu différent, avec moins de miles et plus de variété. Je reste en contact avec mon entraineur à WVU et il sait exactement ce que j’ai fait tout l’été. En fait, même si je m’entrainais à Guelph ou à Victoria ou avec le Rouge et Or, c’est lui qui dictait certains de mes entrainements. Les trainings de début de saison sont longs. Tempos, progession runs, 10 x 1000 sur la piste, 2 heures le dimanche… C’est une progression graduelle pendant quelques mois vers des temps plus vite, des entrainements plus courts.
Les compétitions sont rares au mois de septembre et d’octobre. Le système de qualification pour les championnats nationaux est assez complexe. Le pays est divisé en 9 régions. Deux équipes se qualifient automatiquement. Les autres 13 équipes sont sélectionnées par un système de points qui dicte notre horaire de compétition. Notre entraineur, Sean (also known as Master of our Destinies), est plutôt conservateur au niveau des courses et préfère ne pas trop courir avant les courses importantes. Après 2 courses en début de saison sans incidents, les Conférences (Big East, 29 octobre), les Regionaux (mid-atlantic, 12 novembre) et les Nationaux (21 novembre) s’enchaînent. Ça ne laisse pas beaucoup de temps pour respirer. Encore moins pour vraiment s’entrainer comme du monde.
Notre équipe a commencée la saison en 24e position (approximative) au classement du Coach’s Poll. Mais on se doutait bien que ce classement n’allait pas fairte long feu. Après une quatrième position à la rencontre Big East, suivit d’une troisième place au régionaux, WVU s’est qualifiée pour les nationaux de justesse; 27e équipe à se qualifier. J’ai eu une saison de courses très constante en terminant troisième au sein de l’équipe et m’accrochant au coureuses de tête pour quelques miles à chaque course. Ma pire performance de la saison, malheureusement, était aux championnats nationaux (68e). Kate est arrivée 8e.
WVU s’est classée au huitième rang, ce qui est phénoménale! De plus, il n’y avait qu’un maigre 16 points qui nous séparaient du cinquième rang. Dans une course avec un total par équipe de 200 points, 16 points représentent quatre secondes pour une fille – donc difficile à avaler.
Même si la fin de saison était un peu décevante pour moi, je ne regrette rien! Plusieurs vont le dire, rien ne peux vraiment remplacer l’esprit d’équipe et de camaraderie qu’on retrouve sur une équipe de cross-country. Et les tempos de 8 miles passent pas mal plus vite quand on est quatre à les faire!
Ce n’est pas tout les entraineurs et toutes les universités qui me conviendrait. Mais Sean est flexible et a vraiment le bien-être de ses athlètes à cœur. Dernièrement on a beaucoup parlé du cas de Lucas Verzbicas, autant dans le monde de triathlon que dans le monde de la course à pied. J’ai trouvé sa situation fascinante; je ne le connais pas mais je sais que la transition au niveau collégial n’est pas facile, surtout pour quelqu’un qui vient du monde de triathlon. La marge d’erreur est beaucoup plus mince lorsque tout le monde est tellement bon et il faut rapidement apprendre où se trouve sa place. L’entrainement nécessaire est un peu plus monotone, pas nécessairement plus facile mais demande définitivement moins d’heures de travail. J’ai l’impression que LV a eu de la misère à s’adapter à tous les changements en si peu de temps. Je ne connais pas sa situation personnelle, mais je connais assez bien le milieu universitaire pour avancer que laisser tomber son équipe à deux jours des championnats régionaux – c’est inexcusable comme comportement.
Il est concevable que Lukas excelle sur le circuit ITU. Abandonner la course au niveau collégial pour le circuit de triathlon s’avèrera peut-être comme étant une bonne décision. Honnêtement, j’aurais été surprise qu’il reste quatre ans à Oregon après avoir gagné les championnats du monde. Mais deux semaines de plus – ce n’était pas la mer à boire.