Les intervenants de Triathlon Québec ont décidé de ré-évaluer le dossier de Marc Antoine Christin. On les remercie de leur réactivité.
Avertissement: Je suis l’agent/conseiller/ami de Marc Antoine Christin, c’est donc à vous de faire une opinion sur ma subjectivité sur cette décision. J’avais le choix de ne pas parler de cette histoire, mais puisque je trouve la situation injuste, garder tout cela sous le silence n’aiderait personne et Trimes est justement reconnu pour dénoncer certaines situations.
Cette semaine Triathlon Québec a publié la liste des athlètes qui sont identifiés comme faisant partie de l’équipe du Québec. Cela signifie que l’athlète reçoit des aides afin de couvrir leurs frais pour les déplacements à des camps d’entrainements ou à des compétitions ciblées. C’est aussi un accès à des services importants comme psychologues du sport, physios, masseurs… soit des personnes qui sont encore plus utiles quand les choses vont mal.
Suite à la réforme, on ne sait plus s’il faut vraiment parler d’équipe du Québec. On parle d’un groupe identifié. D’après notre compréhension, un athlète non-identifié n’est pas éligible à des aides occasionnelles pour certaines courses ciblées.
Depuis plusieurs années, Triathlon Québec octroie les statuts en fonction d’un classement excellence. Cette méthode permet d’appliquer le fameux « les règles sont les règles ». Malheureusement, il existe toujours des cas qui nous poussent à les faire évoluer. Comment fonctionne le classement excellence? Il impose à l’athlète de faire certaines compétitions comme les coupes du Québec ou pénalisera un athlète préférant faire une course WTS plutôt que les Championnats canadiens. De ce fait, certains athlètes, ont couru avec ce fameux classement en tête. Tout cela est discutable mais cela bloque leur développement puisque cela impose à certains athlètes de faire des courses domestiques alors qu’ils pourraient tenter leur chance dans des courses ITU européennes qui seraient nettement plus formatrices.
Revenons à notre cas, Marc Antoine Christin étant blessé pour toute la saison en 2012, vient de perdre sa place sur l’équipe du Québec et les avantages qui vont avec. Étant encore un U23 qui souhaite courser en coupe du monde, cela signifie qu’il doit accumuler les courses Pan Am et de coupe du monde avant d’accéder en WTS. Sans financement, cela devient pratiquement impossible à son âge d’être en mesure de couvrir ses frais. Cela ne signifie pas qu’il ne fera plus de courses, mais cela lui met une pression additionnelle sur le résultat à tout prix.
Petit retour dans le temps. En 2010, Philippe Bertrand devient l’entraineur de triathlon Canada, étant aussi celui de Marc Antoine, il décide de déménager à Victoria. Malheureusement, les choses se compliquent et Philippe démissionne et retourne au Québec. Marc Antoine décide de rester à Victoria, il s’entraine avec l’équipe développement canadienne. Les règles étant les règles, Triathlon Québec ne lui offre aucun support et l’isole indirectement. C’est d’ailleurs à cause de cette situation que Trimes décide de s’impliquer et créera l’équipe Trimes. À cette époque, il est ironiquement considéré comme le seul espoir pouvant se qualifier pour les jeux olympiques de Rio selon certains intervenants de TQ.
Début 2011, Marc Antoine devient vice champion nord américain junior à Clermont. Il obtient un meilleur résultat que les titulaires de l’équipe de développement, le reste de sa saison à des hauts et des bas. Des podiums dans la série Junior, mais une grande malchance au Patco ne lui permet pas d’exprimer son talent et toujours dans la logique de la règle est la règle, Triathlon Canada ne le sélectionne pas pour les championnats du monde de Bejing. Conscient de l’injustice, la fédération lui propose d’aller faire une course ITU en Europe et de faire les championnats du monde (élite) à Lausanne ou il courra contre les Brownlee & Co. Entre temps, il devient champion provincial en gagnant la course à Magog sur la distance olympique. Il confirme qu’il est a le potentiel pour cette distance, chose que certains juniors ne réussissent jamais.
À cette époque, Simon Whitfield dont Marc Antoine est devenu l’un des rares partenaires d’entrainements fait l’éloges du jeune athlète, avouant sur son twitter être impressionné par « l’engagement » de Marc Antoine et jalouse son jeune âge.
Triathlon Canada lui trouvera finalement une place pour les championnats du monde Junior.
Il prend finalement le choix de revenir au Québec pour s’entrainer à nouveau sous la direction de Philippe Bertrand. Malheureusement, il se retrouve trop souvent seul et fini par se blesser. Avec le passage du sprint (Jr) à Olympique (U23), le volume augmente et son corps fini par casser. Dans ces cas-là, il est souvent très difficile de trouver les bonnes personnes, il accumule les va-et-vient entre entrainement et blessure. Suite à un mauvais diagnostique, cela le met hors jeu pour le reste de la saison. Il participera tout de même à quelques courses ou il doit abandonner en course à pied. Il prouve par contre que ce soit à Clermont ou à Magog qu’il est en mesure de faire le premier pack. Si on prend Magog qui était une course Pan AM, seul Antoine Jolicoeur Desroches était aussi du groupe.
Être en mesure d’être front pack en T2 en PAN AM est une garantie très importante qui selon Trimes une assurance à ne pas négliger.
Il en demeure que la saison de 2012 de Marc Antoine est frustrante, il ne faut pas oublier qu’il n’a que 20 ans et qu’il paye fort un manque de support stable. Ces déceptions sont la preuve qu’un athlète qui a un grand potentiel à besoin d’être très bien épaulé pour ne pas répéter des erreurs.
Marc Antoine écrit tout de même une lettre à Triathlon Québec expliquant sa situation, puisque qu’il existe une clause le permettant puisqu’il est considéré comme un blessé à long terme.
L’ironie demeure la suivante;
Marc Antoine parce qu’il n’a pas été en mesure de trouver les bonnes ressources au bon moment, et la fédération lui répond par un silence total. La fédération n’a jamais communiqué avec lui pour lui annoncer sa non-sélection. Elle ne lui a fait aucune recommandation et n’a jamais répondu à sa lettre.
Marc Antoine à sans aucun doute des torts puisqu’il s’est blessé et qu’il est responsable de son corps, mais en le laissant sans réponse, il serait facile d’interpréter très négativement ce silence comme si il n’en valait même pas la peine.
Chez Trimes.org, on se questionne sur le message qu’on essaie ainsi de lui communiquer et on doit avouer qu’on se questionne sur une certaine compétence. Tout cela est encore plus choquant puisque j’en avais parlé à plusieurs intervenants de Triathlon Québec et que le nouveau directeur technique nous avait justement parlé de ses grandes lignes et qu’il fallait arrêter d’être impatient avec les jeunes puisque le système faisait qu’ils abandonnaient tous très rapidement et que le Québec n’avait pratiquement aucun athlète entre 20 et 27 ans…
Évidemment, la balle est dans le camp de Marc Antoine puisqu’il aura l’opportunité de s’exprimer par ses performances. Ironiquement, on ne pense pas que cela surprendra les spécialistes si on le revoit en avant.
Pour finir, voici les mots de Simon Whitfield envers Marc Antoine, Choice now, whether or not 2rise 2challenge. #getafterit
J’aime bien TQ. Et s’il fallait qu’ils accomplissent l’impensable, soit de montrer un visage humain dans ce dossier, là vraiment, je deviendrais fan fini à vie!
Bravo Alex, je salue ton implication, ta délicatesse mais en même temps le risque que tu cours dans ce dossier au profit d’un athlète. Ça démontre clairment dans quel camp tu campe, soit celui des athlètes et plus particulièrement des jeunes espoirs – groupe auquel M-A appartient toujours.
Bravo M-A, lâchez pas les gars. Et TQ, on vous aime! Continuer comme ça!
Charles
Juste quelques précisions, marc antoine ne m’a pas demandé d’aller au front pour lui. Disons que je connais bien sa situation, son potentiel et ses difficultés.
J’ai aussi la chance d’avoir des relations avec triathlon québec, et je n’ai jamais été décu par leur écoute et leur temps de réaction.
je crois que dans ce dossier, il y a pas mal de facteurs dont le fait que plus la fédération devient grosse plus elle doit traité dans la généralité et des cas spéciaux risquent d’apparaitre.
Je suis certain que Luc Morin, le nouveau dit HP va créer des nouveaux critères pour écarter moins d’athlètes.
Évidemment, il y a une question de résultats mais des standards pourraient aussi être une réponse dans l’avenir. TQ veut « identifier » des athlètes et les aider aux résultats, et je suis totalement pour cela.
Tout cela pour dire que même si marc antoine est un jeune que je défendrais si la cause est valabe, je souhaite aussi défendre la fédération, mon but n’était pas de parler négativement de la fédération.
Encore une fois, je souhaite ne discréditer personne, je condamne plutôt le processus et j’ai confiance qu’il sera ajusté parce que dans l’absolu, les réponses sont déjà là et je sais que Luc Morin les a déjà suggéré.
Pour le cas de la blessure, effectivement, une fédération devrait surement imposer certaines ressources et faire un suivi plus important.
J’espère juste que si tout ça débute par une exception, que la suite suivra, soit l’implantation de normes à suivre dans le cas du support d’un jeune talent ayant besoin d’un extra de nature médicale à son package.
M-A a non seulement besoin du support plein et entier, mais il aurait besoin (comme d’autres dans son genre) qu’on lui trace un chemin vers les meilleures ressources disponibles en ce moment (médical) pour par exemple des IRM (à $750/pièce), traitements (incluant chirurgie au besoin)et autres, tout ça dans le privé. Pas de niaisage.
J’espère qu’on aura un jour un système permettant de passer par dessus ces obstacles *ensemble* (donc avec le coach de l’ahtlète, le head coach de l’équipe du québec, + équipe médicale).
Le Québec me semble sur la voix d’être une des meilleures provinces de triathlon au Pays.
Maudit que c’est réjouissant!
Charles
Je trouve cela très ironique que Triathlon Canada investisse pour faire de la pub de recrutement et incité les jeunes a faire du triathlon pour développé le sport et qu’il ne soit même pas capable de fournir de l’aide à des talents qu’ils ont déjà entre leur mains… c’est quoi déjà leur slogan… win 200000$ in 2h… (haha…)
Julien, il faut aussi faire attention dans les différences entre triathlon canada et les fédérations provinciales. Dans le cas de Tri it, le but est avant tout de récupérer des jeunes qui étaient compétitifs dans d’autres sports.
Tout cela est un peu brouillon parce que cela donne aussi l’impression que cela sert a promouvoir le sport aux jeunes alors que cela est de ressources des fédérations provinciales.
Il y a par contre un chevauchement étrange puisque des triathlètes peuvent avoir un niveau superieur qu’un athlète venant juste de la natation ou de la couse à pied. Et du coups, aider plus un athlète en développement sans garantie de réussite sur les trois sports demeure incertain. Reste que c’est une initiative que triathlon canada peut faire sans doubler les fédérations provinciales.
Le programme de Usat a prouvé que cela fonctionne avec des jeunes en NCAA Gwen Jorgensen est un bon exemple, en a peine 2 ans, elle s’est retrouvé à Londres.
Autre fait, tout comme triathlon Québec, TriCan a desormais un directeur technique et on devrait rapidement voir des changements, parce que oui, d’après ce que j’ai compris, ils veulent suivre un plus grand groupes de talents identifiés au lieu de se limiter a 4-5 athlètes par an.
Oui TQ et TC sont 2 organismes distinct, par contre ils doivent travailler ensemble s’ils veulent former de nouveaux Simon W. car ça prend du temps et des efforts pour se rendre a ce niveau et des sacrifices (beaucoup…). Sans aides, beaucoup de talent se lasserons avant d’atteindre leur plein potentiel, c’est dommage. Une perte de financement a cause d’une blessure peux très facilement décourager un athlète au point de racrocher. Mais bon, d’après ce que tu dit cela devrait changer, c’est une très bonne chose!
Pour ce qui est des US, je pense qu’ils ont une sacrée longueur d’avance pour ce qui est de dénicher et encourager les talents sportifs… il n’y a qu’a penser aux Scolarship.
I’m glad to see there’s been some movement. I know in Athletics, the « injury card » allows an athlete to keep their support after a year of injury. Hopefully such a thing will be part of any new procedures that develop as a result of this situation. And certainly MAC is a great kid and competitor, so no doubt he will prove any support he gets to be quite justified.
To play devil’s advocate, however, the whole idea of state sponsored funding deserves to be examined. It’s not a given that this is the best use of funds to support the project of high performance sport. In the past, many records were broken and medals won by amateur athletes who managed to work and train. Ultimately, it is the athlete’s job to support him or herself, and I don’t think any athlete, in any sport, should expect to be funded. You take it if it is given, but it is always a privilege, not a right. Triathlon might seem to be different because of the variety and kind of training involved, however, to be the best in any sport, you’ll need to spend a good amount of time on it.
I truly believe that any athlete will best achieve his or her goals by shooting for the best performances possible. Get in the best shape you can and race against the best and win. Don’t shoot for money, don’t shoot for points. Just win when it counts. Yes, I know that those hoops are sometimes required, but I believe if you just train your ass off, and race your ass off, all that other stuff will fall into place when needed.
Hi John, to be honest I’m quite agree with you.
This year, the funding is supposed to be quite different. it’s no more a check for the year but more, ok prove you can race and you have the standard then we will pay for your travel etc… I really prefer that direction.
In running, the organisation of an important event is going to help you to come for an competition, for triathlon is totally different and they require to travel a lot so yes, funding is quite important because some of them can’t justify to spend at least $1000 for one pan am race in the US.
@J, I didn’t know that there were rules specific to injury cases. I think our Federation would win in discovering how other federations are managing these cases.
I tend to agree that a full year should normally be enough to fix a problem, given that the solutions deployed are the right ones.
Chaque année, il y a des malheureux, des délaissés. Cette année c’était mon cas. Bien que mes performances de cette année soient bonnes, je n’ai reçu aucun support face à l’équipe du Québec en raison d’une blessure (crash de bike) l’année d’avant. Je crois qu’il devrait forcément avoir un fonds spécial de triathlon Québec qui peut aider ces athlètes puis que le cas de MAC n’est pas isolé. Je suggère que lors de la blessure, l’athlète à exemple x nombres de mois pour prouver qu’il est en forme en participant a une course ou en fessant des standards de natation et course a pied.
Salut alexis, en fait il y a des réformes qui arrivent. Le nouveau système devait justement permettre à des athlètes blesses d être considérer. Effectivement, ton cas est encore plus costaud que celui de Mac. Je n y avais d ailleurs pas pense.
Selon mon expérience avec triathlon Québec, ils ont toujours été à l écoute. Pendant un temps, tout le monde critiquait sans vraiment vouloir s impliqer et je pense qu elle a vraiment evoluer. Pour le cas de l excellence, je suis certain que Luc Morin a déjà les solutions, et honnêtement, avec la nouvelle application du financement à l événement spécifique, je crois que TQ peut s permettre d identifier beaucoup plus d athlètes qu avant et de créer un statut, on te donne une change et tu dois confirmer à nouveau.
Il est à peu près certain que triathlon Canada ne va pas lui couper son aide faute de rEsultats en 2012!