Été 2011, Specialized a surpris tout le monde avec un nouveau design très distinct des chaussures habituelles à la discipline. Il y avait un statu quo sur les besoins de triathlètes. Une grande sangle, une languette arrière et des aérations pour évacuer plus rapidement l’eau et la transpiration et tous les besoins semblaient comblés. Et pourtant, la marque avec au grand S est arrivée avec quelque chose de radicalement différent.
Alors pourquoi changer quelque chose qui marche? C’est une question qui est primordiale à se poser. Si vous regardez les nombreux pros commandités par Specialized comme dans l’exemple si dessous (Macca). Les pros privilégiaient la chaussure S-Works (version route) à la Trivent (adapté au triathlon). Cette chaussure est reconnue par le milieu de cyclisme comme une référence en matière de confort, légèreté et rigidité.
Les chaussures S-Works sont dotés du système de fermeture à boucles nommé Boa. C’est un système de serrage qui est intéressant pour un ajustement précis. Par contre, les chaussures qui n’offrent pas ce système ne sont pas obsolète.
La grande force de cette chaussure est dans la façon que Specialized aborde le problème de la pronation dans le cyclisme. Vous êtes sûrement très familier avec ce problème en course à pied. Il a pourtant un effet encore plus grand en vélo puisqu’il détermine le bon alignement de votre genou et pied, si cela n’est pas le cas, vous risquez de souffrir du genou (mouvement latéral de vos articulations). Vous pouvez d’ailleurs faire rapidement le test en vous mettant a genou sur votre canapé et en observant la position naturelle de vos pieds. Un grand nombre de nous ont besoin d’un angle qui est présent par défaut dans la Chaussure S-Works. La chaussure est d’ailleurs adaptée pour recevoir des dispositifs pour en ajouter – le volume de l’avant de la chaussure le permet.
Ayant dans ma garde-robes plusieurs chaussures de Mavic, Lake et Bont, la S-Works est celle qui me procure le plus de confort sans modification (ajout de cales avec angle). Même si certaines de ces chaussures (Bont) sont thermo-formables, elles ne corrigent pas totalement votre pronation puisque votre pied se positionne différemment entre votre position assise et debout – le moulage étant fait lorsque vous êtes debout.
Une autre façon de remarquer cette problématique est si vous avez l’impression que votre pied est surtout en contact avec la chaussure sur l’extérieur quand vous pédalez – zone de pression. Cette pronation est souvent dictée par une jambe plus longue.
Certains triathlètes préfèrent utiliser la version S-Works de route même si cela leur fait perdre du temps dans la transition. D’ailleurs le champion de Ironman Mont Tremblant, Romain Guillaume utilise la version S-Works de route.
En cette année Olympique, Specialized devait donc se pencher sur cette problématique puisque la marque au grand S a décidé d’investir beaucoup en triathlon. Avec pratiquement tous les meilleurs triathlètes (ITU, 70.3 et Ironman) portant ses couleurs, ils ont pu développer un produit selon leurs exigences.
Selon notre perception, Specialized s’est donc basé sur la version route pour développer la version triathlon de sa chaussure avec comme objectif de trouver un système facilitant l’entrée/sortie, sans compromettre le confort.
Comparons les deux modèles S-Works. Les deux semelles sont rigoureusement identiques. Cela signifie que vous pouvez vous entraîner à l’année longue avec la version route et utiliser la version triathlon en course et avoir exactement les mêmes sensations et les mêmes appuis.
Concentrons nous sur l’empeigne. Cette chaussure surprend par son système. À première vue cela peut sembler très gadget puisque Specialized offre un produit et une solution là ou personne ne réclamait vraiment (à l’exception des adeptes de la S-Works route).
Fait très important, une chaussure comme la Bont Sub-8 s’enfile très rapidement avec une sorte de chausse-pied intégré à la chaussure et offre un excellent maintient du pied. Il serait donc faux de penser que l’entrée par en arrière du pied dans la chaussure est une évolution qui rend les autres chaussures obsolètes.
D’ailleurs, on doit vous avouer que dans les premières utilisations ont été plutôt décevante à cause du Boa. On avait tout simplement l’impression qu’il m’était impossible de serrer assez la chaussure. Je pensais que mon pied était tout simplement trop fin pour cette chaussure. D’ailleurs nous vous recommandons de faire très attention dans votre choix pour la taille et vous devriez éviter cette chaussure si vous avez un pied vraiment plus grand que l’autre.
Contrairement aux chaussures de route où il est possible de rouler avec une chaussure trop grande sans en subir les inconvénients, l’ajustement de la S-works est primordiale à cause du serrage par en arrière. Il y a un certain ajustement à obtenir avec la chaussure. La fermeture Velcro situé à l’avant de l’empeigne permet de serrer adéquatement le pied et de s’assurer que le serrage en arrière ne pousse pas le pied trop en avant. Par la suite, vous n’aurez plus besoin d’ajuster ce Velcro. D’ailleurs, Specialized a très bien réussi à limiter sa taille. Mais si cela est minime, cela permet de ne pas rajouter de drag pour rien.
Donc, dans nos premières utilisations, j’étais incapable de serrer la chaussure afin d’obtenir un bon serrage puisque le Boa semblait être à fond. Puis j’ai découvert qu’il était préférable de ne pas utiliser mes bouts de doigts mais d’utiliser plus ma paume et mon pousse. Cela m’a permis de serrer la chaussure plus fort et d’obtenir un maintient parfait. À partir de ce moment là, ces chaussures sont devenues ma référence.
Contrairement aux impressions. La chaussure ne serre pas uniquement l’arrière du pied mais entoure le pied puisque le fil du Boa entoure intégralement le pied. Son système permet un ajustement parfait selon la forme de votre talon. C’est une partie de l’anatomie qui est très spécifique à chacun. Si vous avez des mauvaises expériences avec certaines marques à cause de votre talon, voici la solution parfaite. D’ailleurs, chez Trimes.org on aimerait bien voir ce système se transporter sur des souliers de course à pied (NDL : Comme s’est déjà le cas avec la Chaussure de triathlon de Scott)
Comment ça marche?
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Le seul point faible de la chaussure est que le BOA nécessite au moins deux tours pour serrer le pied alors que la sangle unique permet un serrage plus rapide. Donc, il serait faux de penser que la S-Works révolutionne l’enfilage rapide sur le vélo. Par contre, nous pensons qu’elle est la chaussure la plus efficace, sécuritaire et confortable sur le marché.
En ITU, savoir bien sauter sur son vélo et mettre ses chaussures rapidement peut être une question de vie ou de mort puisqu’un mauvais enchaînement peut vous faire perdre un pack et votre course est finie. Certains vivent très bien avec des chaussures traditionnelles, par contre les S-Works facilitent énormément le processus. Généralement, un athlète saute et pédale en plaçant ses pieds par dessus la chaussure. Les S-Works Trivent permettent de rentrer les pieds directement. Si cela n’est le cas, l’enfilage se fait beaucoup plus facilement que les autres.
Avec de la pratique, une chaussure classique ne pose pas de problème. Mais on a récemment vu des athlètes perdent leurs chaussures. Par contre, si le système n’est pas encore fermé, il faut faire attention parce que les obstacles peuvent faire sortir le pied par en arrière. Le fait que le pied soit déjà dans la chaussure à tendance à faire oublier d’être vigilant.
Pour ce qui est des triathlons longues distances. Les 70.3 nord américains permettent encore les groupes d’âges de sauter sur leur vélo, avec les chaussures déjà en place sur les pédales. La chaussure facilite vraiment l’opération pour ceux qui sautent sur leur vélo de façon occasionnelle.
Malheureusement, sur le circuit Ironmans, les organisations ne veulent plus laisser les athlètes sauter sur leur vélo. De ce fait, le système perd de son intérêt. Mais comme nous l’avons stipulé précédemment, le serrage permet un ajustement serré si adapté à son pied que nous les trouvons même plus confortable que les S-Works version route.
La chaussure s’ouvre très facilement, il suffit tout simplement de tirer sur la roulette Boa pour le relâcher. Cela permet de pouvoir garder les pieds plus longtemps à l’intérieur de la chaussure. D’ailleurs, certains élites ne placent jamais leur pied par dessus la chaussure.
Aussi, c’est une expérience globale avec le BOA. Si vous êtes du style à faire beaucoup de vélo à l’intérieur. La transpiration peut endommager le système rapidement. Il est important de faire un bon entretient en le nettoyant souvent à l’eau et en utilisant du silicone. Si le système lâche, il est facilement remplaçable.
Dans les détails très bien pensés.
- La semelle à une texture qui est assez agréable.
- Il y a un système sur le coté de la chaussure afin d’y placer un elastique. Généralement, cela marche très bien avec la boucle en arrière, mais avec ce système, la chaussure bouge moins quand vous courez avec votre vélo, vous avez donc moins de chance de casser l’élastique avant de monter sur votre vélo.
- La chaussure est très bien aérée, mais on a surtout remarqué que tout a été fait afin qu’elle soit la plus accueillante possible pour les pieds nus. Aucune couture exposée et présence d’une doublure.
- La sangle est menu d’un aimant afin de maintenir le talon rétractable de la chaussure en position ouverte. Malheureusement, il faut vraiment que le Boa soit très ouvert pour que l’aimant fonctionne et de ce fait, vous aurez toujours à tourner plusieurs fois la roulette pour serrer votre chaussures.
Les améliorations que nous souhaitons : un plus grand choix de couleurs. La chaussure est uniquement offerte dans le fameux rouge olympique de Specialized. Deuxième point : le système BOA étant le même pour la chaussure gauche et droite, cela signifie que la chaussure de droite se sert en tournant vers l’avant et celle de gauche vers l’arrière. C’est une habitude qu’on a du mal à prendre.
Et la question qui tue. Est-ce que cela vaut les 400$.
On a de la difficulté à être unanime sur ce fait surtout si vous n’êtes pas un compétitif obnubilé par le soucis du détail. Ce que nous pouvons affirmer est que cette chaussure n’est pas aussi gadget que son apparence semble le faire croire. Contrairement aux perceptions, son fonctionnement permet d’atteindre un confort que nous n’avons pas su trouver avec d’autres chaussures traditionnels. Son système ancre le talon comme aucune chaussure n’est en mesure de faire.
Même si 400$ peut paraître excessif, une bonne paire de chaussure fera bien plus la différence que certaines autres pièces d’équipement qui coûtent vraiment plus chères.
Note très snobe > L’auteur a fait 4:57 en vélo à IM Tremblant avec cette chaussure. 6e temps overall.
I like. Super bien détaillé comme article. On va attendre les futurs couleurs et pourquoi pas un Spe ID…
lol, video avec Simon Whitfield… ironie!
Y a effectivement une certaine ironie, j’espère que tu as noté le passage approprié dans l’article… :p
Bravo pour ton bike split. Quelle cassette as-tu utilisée?
Red, 11×27.