Chapeau aux organisateurs du Giro! Jusqu’à présent on ne s’ennuie pas du tout, les étapes sont bien équilibrées et tous ont eu la chance de s’exprimer, tant les sprinteurs, que les grimpeurs, que les puncheurs, que les GC-eurs, que les spécialistes du clm. Les fins d’étapes sont excitantes et on ne sent jamais une mainmise sur le pouvoir.
http://youtu.be/GjFEy0vTXTM
On a vu à la 3e étape un Hesjedal très agressif tenter de secouer l’hégémonie Sky avec des accélérations dans les deux dernières montées, ainsi que dans l’ultime descente, cette dernière ayant sorti de la route certains Colombiens qui espéraient possiblement se la couler douce jusqu’aux Alpes Pennines. Ces attaques en descente ont d’ailleurs générée une petite « twitter war » entre Thibault Pinot (FDJ) et notre chouchou Romain Bardet (AGR) (les 2 coureurs ne participent pas au Giro) :
Sky préfèrerait évidemment une course étouffée pour que son diesel (méconnaissable sans ses gros favoris) puisse venir faire son numéro en fixant son powemetre dans les semaines 2 et 3. Mais les équipes qui en ont les moyens et même celles qui ne les ont pas semblent déterminées à ce que ce scénario ne puisse prendre vie. Hesjedal, plus défiant dans ses déclarations qu’à l’habitude, tente évidemment de mettre Sky sur la défensive et surtout de les faire mal paraitre, et on connait l’importance pour cette équipe de l’image et de l’apparence d’être en contrôle. Ses 8 secondes de bonification au sprint de cette étape lui donnent le beau rôle, pour l’instant.
Dans les derniers kilomètres l’étape 4, les attaques fusaient de partout. Un Nibali très nerveux a chuté pour ensuite se faire donner une roue par son coéquipier chez Astana, Agnoli, et remonter les voitures d’équipes en prenant (inutilement?) des risques. Au final Uran passait 4e la ligne d’arrivée bien devant son coéquipier Wiggins qui n’était plus là, et tous de se demander, Wiggins décroché, est-ce possible? Brailsford, son manager a bien tenté de blâmer un accident qui serait arrivé devant lui dans les 3 derniers km (ce qui aurait annulé la perte de temps selon le règlement). Les commissaires sont toutefois catégoriques, il y a bien eu une chute mais le leader de la Sky avait déjà été décroché du premier groupe alors cette chute n’a pas modifié son temps. Les gains sur Hesjedal et Nibali dans le contre la montre par équipe sont maintenant complètement effacés avec ce nouveau déficit de 17 secondes.
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Brailsford minimise, « I think the big gaps will appear in the TT and the big mountain stages. That’s where this race will be won and lost, not with seconds here and there on these stages. » Il répondait aussi par là en quelque sorte au directeur de la Garmin, Charly Wegelius, qui la veille affirmait exactement le contraire, “Let’s look at last year’s Giro; it was won by 16 seconds, so you don’t win these races with big panache displays, but by sneaking things in here and there. I think that’s the best way to do it. There are 21 stages, and every one of them has to be raced.”
Si Wiggins faiblit, on peut sincèrement se demander si Uran l’attendra pour lui servir de béquille comme Froome l’a fait au TdF l’an dernier. Et on peut se demander également si certains jeux de coulisses entre coureurs Colombiens ne commencent pas déjà à s’établir. Mais bon, méfiez-vous de l’animal blessé …