Chez Trimes, notre rêve est de commenter le triathlon aux Jeux Olympiques de Rio. Même si on n’aura surement pas le mandat, on se prépare comme si cela allait arriver et on se questionne justement comment on pourrait faire mieux puisqu’on a toujours cette impression de déconnection entre ce que nous décrivent les commentateurs et nos connaissances élites qui animaient la course.
Au Canada, il y a deux offres, celle de la CBC qui reprend la diffusion mondiale de l’ITU avec comme commentateur Barrie Shepley qui est une sorte d’encyclopédie du sport et qui base surtout ses propos sur sa proximité avec les athlètes. Malheureusement, leurs descriptions sont souvent basées sur des événements extérieurs – les récents succès d’un athlète, sa préparation avant la course, son nouveau squad, ses attentes.
Et il y a RDS qui diffuse les résumés des courses en français. Dans ce cas, le commentateur se concentre en décrivant l’action, qui est devant sans jamais s’attarder sur le pourquoi. Avec un résumé très concentré, on est avant tout dans le commentaire et non l’analyse. Par ce fait, on regarde le spectacle sans y comprendre son fonctionnement et on se retrouve avec une génération qui dans sa majorité, n’a toujours pas comprise les spécificités actuelles pour réussir dans ce sport.
Dans les deux cas, on n’est malheureusement pas dans le spéculatif ou le commentateur essaye d’imaginer à l’avance la dynamique de la course. Lorsque vous regardez une course en endurance, que cela soit du ski de fond, du vélo ou encore un marathon, un commentateur pertinent doit être capable de prévoir la signification d’une attaque et des conséquences. Savoir saisir le moment clé.
Dans les deux styles de commentateurs, l’ITU ne s’aide pas puisque rien n’est fait pour corriger son problème d’image avec le grand publique puisque sur écran, on ne perçoit pas à quel point le début de la natation est primordial pour le reste.
Que sur la bicyclette carbonisée, les virages sont attaqués pour faire sortir les touristes du train et que les pelotons adoptent différentes vitesses en fonction de la dynamique de course. Heureusement qu’il existe quelques athlètes généreux pour nous montrer leurs données de puissance.
C’est de même en course à pied, on a souvent l’impression qu’un athlète se fait décrocher parce qu’il a ralenti, mais la réalité est plutôt que les autres font du sur-régime dans une sorte de coup de poker psychologique.
Alors oui, chez Trimes.org nous croyons que la diffusion des courses de WTS doit être totalement repensée. Un exemple parfait est l’évolution des infographies en formule 1 et en ProTour. C’est un effort qui est encore plus necessaire en triathlon surtout que le triathlète moyen à sans aucun doute le besoin de se mesurer face aux élites ITU. La dominance médiatique des Ironman/70.3 est sans doute bonifier par cet aspect.
Alors qu’est ce que devrait faire l’ITU?
Désigner clairement qui sont dans les packs.
On ne devrait jamais attendre la fin d’un tour pour le savoir. Cette une information qui est primordiale surtout qu’elle est le meilleur indicateur pour prévoir la dynamique de course.
Que cela soit durant la natation ou en vélo, dès que des packs sont créés, on ne devrait pas attendre que le commentateur souligne le fait qu’un favoris s’est fait décroché.
Plus d’infos sur les paces.
L’ITU se contente de donner les temps à chaque tour. Malheureusement, un temps reste un temps. Pour l’amateur, il veut surtout connaitre leur vitesse en instantanée puisque cela permet avant tout de déchiffrer si certains sont en mode « overdrive ».
Si on prend la natation. Il pourrait être interessant de savoir à quel rythme s’est nagé les premiers 300m. En donnant une vitesse au 100m.
Pour le vélo, c’est la même chose, idéalement, on aimerait avoir une idée de la puissance en instanné, l’ITU pourrait tellement promouvoir le talent de ses athlètes en prouvant à quel point ces athlètes collectionnent les accélérations et montent des côtes comme des hommes. Malheureusement, les athlètes ont encore une culture du secret, et il faudrait sans aucun doute affiché une puissance estimée.
De plus, les parcours étant sur des circuits, on devrait donner des temps aux tours. Être en mesure de dire celui là est le plus rapide. Cela permettrait de montrer les différents rythmes, premiers tours ultra-rapides, derniers tours très lents etc… avec cette information, il devient facile de savoir si le groupe de chase à abandonné ou pas.
La course à pied est surement le sport qui en profiterait le plus. Il est très difficile à l’écran de se rendre compte de la vitesse d’un coureur. Avec les motos qui suivent les coureurs, il serait très facile d’avoir une vitesse instantanée. Encore une fois, cela permettrait une meilleure compréhension dans les changements de rythmes.
On pourrait dire, Jonny Brownlee est à 2:45 pour les 2 premiers kilomètre… ou encore Gwen Jorgensen, court en ce moment à 3:10 alors que toutes les autres filles en avant sont à 3:25. Il y aurai aussi une certaine excitation à comprendre qui maintient son rythme sur les 10k et aussi de se rendre compte de la vitesse finale durant un duel sur le dernier kilomètre.
Alors oui, nous croyons que l’infographie pourrait aider la compréhension de notre sport surtout que l’acquisition de ces données existent déjà.
L’ITU est généralement pointé du doigt par les triathlètes à cause d’un manque de spectacle mais elle est plutôt victime par son manque d’effort à retransmettre et déchiffrer les dynamiques.
Excellentes suggestions Alex!
Je m’inéresse peu, comme tu le sais, à l’ITU.
Ces mesures augementeraient énormément mon intéret.