Ce que la victoire d’Amélie Kretz à ITU Edmonton WC signifie.

Évidemment si vous lisez les médias généralistes, nombreux sont ceux qui s’exclament des succès canadiens à Edmonton. Une victoire est une victoire, mais il faut être réaliste, cette course qui était aussi le championnat canadien élite et U23 n’avait pas le niveau d’une WTS , il faut donc avant tout voir cette réussite collective comme un pas en avant.

Pour les spécialistes, cela ne fait aucun doute, il y a un noyau très fort en ce moment au Canada. Ces athlètes ont déjà le potentiel à faire des top 20 en WTS. Kretz, Sweetland, Brown, Pennock, Brault sans oublier les autres filles qui ont besoin du petit déclic. La problématique est la suivante, il est impératif  de bien les développer sans sauter les étapes. Le cas de Sweetland qui a passé pratiquement 4 ans blessée est un exemple parfait.

Avec ce noyau, le Canada est sur le chemin du retour pour faire oublier Londres. Surtout que Paula finira par redevenir Paula, Sarah Anne Brault va de nouveau mettre le triathlon à l’avant (NCAA), Sweetland est encore sur le retour et on espère avoir d’autres surprises.

Dans notre cas, la victoire d’Amélie Kretz est une étape primordiale pour le triathlon Québécois parce qu’elle signifie l’ajout de plusieurs pierres aux fondations de la connaissance pour développer des talents pour du long terme. Chose dont le Québec à encore beaucoup d’étapes à franchir.

Amélie est en coaching partagé entre Kyla Rollinson et Craig Taylor de RTC. L’année dernière après Auckland elle à fait le choix de déménager à Guelph pour s’entrainer avec le Squad de Guelph. À l’époque, ce choix pouvait être interprèté comme un refus de construire quelque chose ici, mais le temps lui donne raison.

Avec du recul, Guelph est entrain de devenir une sorte de Leeds. Il y a déjà une sorte de culture de l’excellence avec leur programme en cross-country/Piste dirigé par Dave Scott Thomas. Les triathlètes du RTC on donc la chance de partager des sessions avec eux et de partager avec des élites dans d’autres sports.

Tout comme les Brownlee qui veulent être des nageurs, cyclistes et coureurs, on a vu nos triathlètes de RTC partager cet état d’esprit et prendre part à des meetings d’athlétisme. On est donc pas surpris que ces athlètes là soient sur la bonne voie.

Mais tout cela revient au fameux squad d’entrainement. Il est souvent difficile pour des athlètes de s’entrainer avec d’autres puisque cela alimente une insécurité chez certains.

Mais lorsqu’un squad fonctionne, cela permet aux meilleurs de se sentir constamment poussés par les nouveaux et pour les autres d’avoir des exemples et d’avoir une sorte de garantie au succès en complétant les mêmes sessions.

Dans le cas d’Amélie Kretz, il ne fait aucun doute que les succès de Joanna Brown à Auckland (Bronze) lui a permis de s’assurer des pré-requis et d’accorder toute la confiance requise à son entourage.

La réalité est la suivante, les coachs ont le besoin de créer des champions pour se faire connaitre. À certains moment, on a l’impression qu’ils sautent des étapes ou que ce sont les athlètes qui sont impatients. Dans les deux cas, ce manque de temps  fera tomber l’athlète au combat.

C’est d’ailleurs pourquoi en WTS, on retrouve sans cesse les mêmes coachs derrière les champions. Ils ont le savoir et les athlètes ont confiance en eux parce qu’ils savent qu’ils ont déjà eu du succès.

Il est donc impératif d’avoir au Québec des coachs qui ont ce savoir. Kyla Rollinson qui est la coach qui a formé Amélie est donc en train d’accumuler tout ce savoir et il n’est pas étonnant de voir que d’autres de ses athlètes comme Xavier Grenier Talavera et Emy Legault qui vient justement de gagner la course junior à Edmonton connaissent du succès.

Dans tout cela, il est important de comprendre que le succès d’Amélie Kretz doit avoir des répercutions positives sur les autres jeunes. Elle est désormais l’exemple à suivre puisqu’elle suit un développement très équilibré et elle montre aussi aux autres québécois que tout cela est possible.

Il n’en demeure pas moins qu’il est nécessaire de créer une culture au Québec et d’encourager la création d’un squad qui a la possibilité de côtoyer d’autres sports d’endurance. À l’exception de l’université  Laval (rouge et or), tout est encore à faire et on ne doute pas de la bonne volontée de Chuck Perreault qui a déjà un noyau junior très fort.

Contrairement à d’autres sports, ils ne faut jamais sous estimer l’importance de la connaissance au triathlon et il n’y a pas de champion sans grand coach derrière.

Avertissement > Amélie Kretz est l’une des membres de la TrimesTeam  

5 commentaires
  1. Superbe article Alex,

    Tous derrière Amélie, tous derrière Kyla!

    Bravo!
    Charles

  2. Très bon article.
    Encore une fois avec votre article, vous montrez une très bonne connaissance et une grande visibilité de ce qu’est (ou devrait être) le triathlon de haut niveau.

    1. Ca sent le parent d’athlète :p. Merci Joel! D’ailleurs, cela serait très interessant si Trimes pouvait avoir votre témoignage… on ne parle jamais des parents, mais ils sont pourtant à l’origine du meilleur et du pire.

      1. Avec plaisir.
        En l’occurrence: Parent…et entraîneur (et j’en suis pas peu fier) de l’un… et de l’autre aussi d’ailleurs. 😉

  3. Beau texte Alexandre. Edmonton a été une belle démonstration du potentiel de chez nous…….