Analyse ITU > Quelle dynamique de course pour ITU Kitzbühel WTS

Si vous ne le savez toujours pas, la brise autrichienne sent la fraîcheur. L’ITU a créé une course fantasque cassant tous les protocoles avec une distance assez étrange, 750m de natation, presque 867m de dénivelé positif sur 12km en vélo et 2.55 km de course à pied avec 136m d’élévation, sans oublier que cette course à pied devra être faite à 1750m d’altitude. Et oui, la T1 et T2 ne se font pas aux mêmes endroits.

Contrairement à notre sentiment lors de l’annonce de cette course, les athlètes masculins ont très bien répondu à l’appel. La course affiche complet et à peu près tous les ténors sont là. Et oui, nous aurons un rare truel (duel à 3) entre les Brownlees Bros et Gomez.

Même si les rejetés du Big 3 (Brownlee Bros et Gomez) ne le disent pas, ils n’ont pas le sentiment de pouvoir renverser le pouvoir sur un parcours normal. Avec Kitzbühel, les choses sont totalement différentes parce que nous sommes dans l’inconnu.

Il n’ en demeure pas moins que tout le monde à très peur du Big3 puisqu’ils ont toujours été dominant à vélo et quelque soit les parcours. Pour la première fois, l’ITU consacrera un grimpeur et non un grimpeur en puissance. C’est un peu comme l’équivalent en cyclisme, Cancellara est très fort sur le plat (Paris Roubaix) ou sur une succession de collines (classiques belges), et il n’est pas en mesure de suivre les meilleurs dans la montagne.

La spécificité de l’ITU n’exige justement pas le type d’effort constant qui est requis pour monter un col HC. Sans conteste, certains triathlètes ITU les utilisent pourtant à l’ entraînement et d’autres pas, ça ne s’improvise pas, la course sera favorable pour celui qui l’aura vraiment préparé. Que cela soit dans le matériel (roues très légères, cadre de route et non aéro, cage longue etc…).

Aussi, avec autant de dénivelé dans la course à pied, il faudra avoir de la puissance et on peut s’attendre à voir des athlètes exploser totalement même sur un parcours aussi court.

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Puisque nous sommes dans l’inconnu, quel sera la dynamique de course?

Voilà, la course devrait durer 65 minutes environ, avec seulement 750m de natation soit moins de 9min de natation et seulement 2.55km de course à pied et sûrement un autre effort de 9 minutes. Le vélo devrait représenter presque les 2/3 de la course.

Dans la logique , les Brownlees et Gomez ou même Moya et Murray étant les plus forts, un coureur ITU qui prendra une trentaine de secondes en T2 devrait être en mesure de résister.

Sur papier, on s’attend à voir une natation assez tranquille  et un début de vélo raisonnable sur le plat. Le rythme devrait augmenter progressivement surtout que le dernier kilomètre est entre 17 et 22%. Il y aura donc une sorte de peur chez les athlètes de craquer tout juste à la fin.

Il existe donc plusieurs scénarios selon nous. Si vous connaissez bien Alistair Brownlee, vous devez savoir qu’il ne veut pas juste gagner, il veut le faire avec la manière et avec le plus d’écart possible. Contrairement aux apparences, nous sommes certains qu’il ne veut pas être accompagné par d’autres en T2. C’est pourquoi, il va continuer à faire sa stratégie à l’élimination et on s’attend donc à ce qu’il dicte le rythme avec une aide timide de Gomez. C’est d’ailleurs l’un des rares athlètes dont Alistair ne criera pas dessus si le rythme ne lui convient pas.

À partir de là il y a deux possibilités. Certains trouvent le rythme trop élevé mais dans le cas contraire, un athlète aura tout l’avantage d’attaquer. Certains de ces triathlètes auraient rêvé de faire le tour de France, on ne serait pas étonné que certains appliquent les mêmes tactiques, profitent d’une mauvaise relance dans un virage, d’un mauvais changement de vitesse etc…

Encore une fois, la course à pied étant relativement courte, elle encouragera une attaque en vélo. La question demeure. Est-ce que les Brownlees peuvent vraiment être en difficulté quand on sait que ce sont sûrement ceux qui roulent le plus sur le circuit… Même dans ce cas, il nous reste un Gomez dans les barrages.

Aussi, il ne faut pas oublier ce fameux dernier kilo durant le vélo puisque les athlètes n’auront pas ce luxe de mouliner pour préparer leurs jambes pour la T2. En partant avec les jambes pleines de lactate on imagine très bien les terminators russes Alexander Bryuhankov  et Ivan Visiliev partir en mission suicide. Il y a aussi le suisse Sven Riederer,  presque un local (du point de vue des conditions) qui devrait être présent.

On pense aussi que Laurent Vidal à le profil pour cet effort et on a cette impression que cet événement est haut dans sa motivation. Dans le même registre, la bande à Filliol soit Murray, Mola et même Jones pourrait très bien faire.

Et les femmes?

Évidemment tout le monde voit Anne Haug comme très grande favorite puisqu’elle est présentement ce qui se rapproche le plus d’une Spirig et d’une Norden, surtout que la natation de 750m devrait lui permettre de limiter les dégats.

Il en demeure qu’il existe la fameuse usine du Yorkshire et que Non Stanford et Felicity Abram sorte du même moule de l’athlète complet à la Brownlee.

Gwen Jorgensen essayera de nous faire mentir encore une fois, mais on ne pense pas qu’elle sera dans le mix.

Si chez les femmes, le vélo semble beaucoup plus distinct et prévisible que chez les hommes, on pense aussi qu’on aura plus de surprise. Chez Trimes.org, on a misé un 2 sur Kristen Sweetland. Elle est très sous-estimé sur vélo.

Au point de vue de la dynamique de course, on s’attend à une course très différente ou les filles seront isolées et chacune à leur rythme très rapidement.