Sky Comédie Centrale

Bon soyons parano, juste un peu, juste assez … car comme disait Henry Kissinger, même les paranoïaques peuvent avoir de véritables ennemis. Alors c’est quoi le scénario de l’étape 9? Vu le tollé soulevé par la performance « quasi-mutante » de Chris Froome et celle « miraculeuse » de son co-équipier Richie Porte (à ne pas prononcer à l’Italienne svp), certains, et ils sont nombreux, croient que ce dernier a levé le pied dimanche, sachant que Froome n’était pas en danger et pouvait répondre aux différentes attaques des Movistar en continuant de respirer par les narines.

Pour ce qui est de certains autres coureurs de la formation, les résultats sont plutôt intrigants : Siutsou qui est habituellement une locomotive à éjecter des coureurs vers l’arrière dans les étapes de moyenne montagne a terminé dans le groupe Cavendish, aux côtés de son coéquipier Lopez qui lui aussi est là pour imposer un tempo rapide dans les premières montées; Kiryienka qui avait pourtant très bien roulé la veille a fini carrément hors-délai, exit le Bélarusse. Difficile d’expliquer ces multiples contre-performances.

Mais bon, si on pousse la logique paranoïaque en ce qui a trait à Froome , cette logique selon laquelle Sky tente de se donner un visage plus humain, de se défaire de cette aura de Skyborg qui les entoure, il se passe quoi au contre-la-montre mercredi prochain? Froome laisse carrément filer du temps, sachant très bien qu’il pourra le reprendre dans les grosses étapes à l’Alpe-d’Huez et/ou au Ventoux? Il laisse quelqu’un comme Kreuziger ou Mollema revêtir le maillot jaune? Il fait une crevaison a un moment opportun?  On a bien vu au Giro comment la faille Wiggins était au final réelle et non-simulée, alors il faut faire très attention dans ce genre d’interprétation.

On parle beaucoup de Quintana en ce moment et c’est vrai que c’est probablement, une coche sous Froome, le coureur le plus fort en montagne présentement. Il fait de plus partie de l’équipe qui a été la plus constante sur ce terrain. Mais quelque chose nous fait croire que pour battre Froome dans cette course, il faudra faire preuve davantage de ruse que de force, et pour cela nous croyons que deux coureurs qui se tiennent présentement en retrait, soit Alberto Contador et Rui Costa, présenteront pour le Britannique le plus grand danger.

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Bel article de fond de l’Équipe sur le contre-la-montre comme discipline :

http://www.lequipe.fr/explore/chasseurs-de-temps/

 

Tu veux ressembler à Hesjedal, alors vas-y suédois all the way avec Poc (oui les casques de vélo horrible c’est eux aussi), par contre dépêche-toi car l’an prochain un coureur sur deux dans ton peloton les portera :

http://www.pocsports.com/en/product/1726/do-low

 

Kennaugh a joué de malchance et a pris le fossé après n’avoir pas suivi sa ligne (« toujours suivre sa ligne ») et être entré subséquemment en contact avec Hesjedal, il n’a jamais pu revenir par la suite.

[youtube width= »500″ height= »300″]ZmzT9YWailU[/youtube]

16 commentaires
  1. « Christopher Froome a développé une puissance de 446 watts dans la dernière ascension vers Ax 3 Domaines. »

    Ref:
    http://www.20minutes.fr/sport/cyclisme/1185333-20130707-tour-france-2013-antoine-vayer-christopher-froome-presque-developpe-puissance-mutant-a-ax-3-domaines

    Probablement faux, comme la plupart des merdes de ce genre qu’on lit un peu partout. Froome n’a pas publié ses chiffres, personne en ce moment au monde ne peut estimer avec précision, le wattage produit à partir de la vitesse et du poids total coureur/vélo.

    Impossible.

    Charles

    1. Enfin le vrai incertitude est sur le poids dans le calcul. Mais juste pour ton info charles.

      Froome etait dans bikepure avant… la regle est d’accepter de donner les chiffres de son powermetre pour etre un ambassadeur. Il le faisait avant…

      Quelques mois avant le tour de france, Bikepure a demandé d’avoir ses chiffres, il n’a jamais répondu.

      http://velonews.competitor.com/2013/06/news/bike-pure-removes-froome-ahead-of-tour_292019

      Cela ne fait pas de lui un coupable, mais cela n’aide pas non plus

      1. Alex, je ne porte aucun jugement sur l’état de Froome, j’ai mes idées sur un podium au GC d’un grand tour.

        Ces juste la pseudo petite science toute croche qui m’énerve. C’est toi qui parle de dérives de temps en temps? Serait pas pire de contribuer à mettre fin à celle-ci, plutôt que de l’alimenter.

        Le poids du coureur n’est qu’une variable, tu peux lire ma réponse à Olivier pour connaître les autres.

        Allez sur Analyticcycling, on l’a tous fait. On s’est tous cassé la tête au moins une fois pour faire de la plannif.

        En plus. Faut vraiment pas connaître grand chose dans l’entraînement d’un coureur stage race pour tenter de détecter des traces de dopage dans une seule performance.. que dis-je. Dans un extrait de 20min d’une seule performance.

        Les voir dominer jour après jour, sans défaillance, année après année, c’est ça qui devrait mettre la puce à l’oreille. Ça fait donc du bien de voir Ryder sur le cul plus souvent que sur le podium. On a presque envie d’y croire (en son honnêteté).

        Charles

      2. Je m’excuse un peu pour ma réaction excessive. Voici par quoi elle est motivé mon ami:

        Ça fait la toute première fois en 100 éditions qu’on place un coureur sur ce Tour. On est environ 100 ans en arrière sur les Brits pour le développement de contre-la-montreurs au Québec.

        J’ai pas lu qqe part que la Fédé songe à signer une série de CLM dans la région de Montréal pour l’an prochain, des 10k et moins je crois, et qu’à date, il est question de ne pas accepté les bike de TT?

        Au UK mon chum, ça race du 10miler, du 25miler, et du 50miler à chaque weekend, en amateur, en élite et en pro aux 4 coins du pays sacrement. Et en plus, ils ont une excellente école de développement sur piste, parmi la meilleure au monde.

        Donc ça me dérange énormément que la première chose qui vous vienne en tête pour expliquer leur domination en cyclisme, soit le dopage. Je m’en sacre de Froome. Moi c’est le modèle britannique qui m’intéresse. Et j’aimerais bien que les dinosaures du cyclisme amateur au Québec, 1) débarquent de là et 2) soient remplacé par des gens qui commenceront immédiatement à améliorer les chances de nos jeunes de se rendre là un jour.

        Voilà.

        Charles

        1. Oui mais Charles tu devrais comparer ce qui se fait en Angleterre avec les autres pays europeens et non le Québec.

          Aussi, l’aspect assez étonnant de Froome est son développement assez tardif.

          Je ne suis pas dans ceux qui pensent qui est convaincu qu’il est dopé à 100%, je suis juste sceptique.

          Quand tu vois les Evans, Contador, Schleck etc… en arrière, cela donne une impression qu’il y a juste un fou qui prend encore le risque de se doper.

          Mais le problème est que dans la comparaison avec les temps d’Armstrong & co, il faut se dire que le matériel a progressé, roues moins lourdes, chassures plus légères, pneus avec un meilleur rendement, maillots aéro, casque etc….

          Aussi, un truc fascinant est que Froome a vraiment le physique du grimpeur contrairement à Armstrong… enfin tout cela est un long débat et d’une certaine facon, cela rend le cyclisme si spécial…

    2. Charles,

      Antoine Vayer a mis au point une méthode de calcul de la puissance développée dans les ascensions qui est d’après lui assez précise. Il avoue 2% d’erreur.

      C’est un entraîneur, préparateur physique de Festina (à l’époque), qui a mis en place une structure pour les athlètes qui refusent le dopage parmi lesquels des coureurs sur ce tour de France.

      Pour la comparaison entre les coureurs il utilise un coureur-étalon avec son vélo, 78kg en tout, comme ça on peut comparer les gros et les petits. Il s’affranchit ainsi de la variation du poids sur le vélo (bidon, cycliste qui perd de la masse au cours de l’étape). C’est très crédible au contraire.

      Il fait grincer des dents tous les ans comme les gens qui dénoncent. Il a été plusieurs fois menacé de procès qui n’ont jamais eu lieu : pourquoi à ton avis ?

      Pour comparer à l’an dernier Froome tout en se contenant pour ne pas lâcher Wiggins aurait grimpé à 415w de moyenne avec une pointe à 467w(planche des belles filles).

      Enfin je pense que la meilleure preuve que les calculs fonctionnent c’est que les coureurs mis en cause ne diffusent pas leurs véritables valeurs de puissance, tout en disant que Vayer, Grappe ou autres se trompent.

  2. Arrete de t’énerver charles, rien ne permet de lutter contre la pente a par la puissance brute. Autant prédire la puissance sur un TT est délicat, un vent trés léger, l’état du revetement, la température la pression de l’air peuvent tout changer. Sur une ascension l’énergie est trés bien connue, c’est meme pas une question de déclinaison, c’est altitude d’arrivée-arrrivée de déparg * masse * gravité. Bon ok il faut ajouter un peu de frottement par ci par la pour l’air les pneu mais la vaste majorité de l’énergie necessaire pour l’ascension est fixe. Quand aux autres facteurs effectivement avec quelques modèles inverses c’est pas compliqué d’avoir une marge d’erreur faible. Dire « c’est impossible de connaitre la puissance des coureurs » ce serait comme dire « il est impossible de connaitre le carburant a mettre dans une fusée pour se mettre en orbite » C’EST TOUT A FAIT POSSIBLE il y a une marge d’erreur, c’est tout, et je pense que pour ce probleme elle est plutot faible. Avec SRM et trainingpeaks on connait aussi les puissance de nombreux coureurs, 400 watt est assez commun donc pour « sécher » tout le monde 445 watt est tout a fait logique. De toute manière froome himself a annoncé dans une interview avoir une FTP entre 430 et 450.

    Cela dit tant qu’il n’y a pas de preuves on ne peut que se poser des questions, on ne peut pas accuser un coureur de dopé parce qu’il gagne une course ou ses concurrent sont déja allé vite.
    Mon point de vue, qui ne dit rien sur le fait qu’il soit dopé ou pas, c’est qu’il ne faut pas comparé cela a des chiffres de FTP. Il en avait surement un petit peu plus sous le pied que les autres dans palhière ou ils ont accumulés plus de lactique que lui puis dans la dernière montée il s’est fait tout une partie quasiment a PMA.

    1. Antoine, je m’intéresse à ces questions depuis 2005 déjà, soit l’année d’achat de mon premier power meter.

      Ce sujet revient à chaque année; je crois que les calculs présentés dans le document auquel je réfère plus haut sont basés sur des variations possibles.

      Par ailleurs, comme j’explique plus haut, l’impact du dopage sur un grand tour devrait normalement s’observer au niveau de la récupération du coureur entre les étapes, car comme tu le dis, le coureur lui même dans ce cas confirmerait ces chiffres de vive voix.

      Y a juste des gens qui trouve ça dommage ces gens qui jouent les chiens savants par cette utilisation des données *estimées* de puissance, quand le concepteur des outils utilisés (FTP, NP, tous des éléments quasi essentiels surtout si le grade change considérablement ou si le coureur a du répondre à des attaques etc), croit que la marge d’erreur est trop grande.

      Tsé, un moment donné..

    2. Antoine,
      malheureusement, l’ascension d’un col ne se fait pas à vitesse constante, ni à puissance constante.
      Toute relance, accélération ou innefficacité du pédalage (à-coups) va causer des accélérations et décélérations qui vont venir fausser considérablement un modèle de montée tel que tu le conçois (envoyer une fusée en orbite à accélération constante). Tu sembles connaître un peu la physique. Rappelles-toi Newton (F=MA).
      Cette variable sur la puissance qui a été nécessaire ce jour là est impossible à connaître sans le fichier de puissance.

      Et là on parle seulement de physique, les variables mentionnées par Coggan concernant le matériel et autres variables sont tout aussi importantes.

      J’abonde dans le sens de Charles.

      1. Trop drôle, tantôt je jasais avec un coureur cycliste que je coach. Il vient de racer à Sutton, donc là on est comme entre 2. L’ambiance est relaxe.

        Il me dit « Ouin, j’aimerais peut-être essayé de battre mon best dans Camélien-Houde; j’ai déjà fait 4min20 »

        « Allez vas-y, qu’est-ce qui t’en empêche? »

        Il me répond « Ouin bien ça dépend pas mal du vent que je prend dans le belvédaire. S’il vente oublie ça j’peux probablement même pas faire 4:30″…

        Ensuite il ajoute: « Pis aussi ça dépend qui est là, c’est sûr que si je peux drafter même juste un peu là ça fait une bonne différence ».

        Anyway, je préfère la « twist » que Michel Moussette donne à son article. Beaucoup plus nuancé.

        Difficile de soupçonner quelqu’un juste sur l’extrait de 20min d’une performance.

        Difficile de croire en quelqu’un qui n’a jamais de défaillance d’une journée à l’autre.

  3. pour moi les estimations de puissance lors d’une montée de col ne sont qu’un indicateur à suivre parmi d’autres pour établir la qualité d’une performance, le % exact d’erreur m’intéresse peu, je sais par expérience que les estimés en côte sur des durées longues sont assez prés de la réalité pour devoir être pris en compte et non tassés du revers de la main et décrit comme « pseudo-science »

    je crois personnellement que les performances de Froome (qui est vraiment, Charles, un cycliste formé en Afrique du Sud, et non en Angleterre, ça ne fait que 5 ans qu’il est en Europe) sont intrigantes, mais ce qui m’intéresse encore plus c’est les « swings » de performances de l’ensemble des coureurs de l’équipe Sky, alors je pose des questions et j’essaie de voir quels sont les scénarios possibles

    1. Michel, on doit s’interroger à savoir qu’est-ce que la science, pour faire la distinction entre la science et la pseudo science.

      Lorsque la science publie, on est généralement très critique, se sentant même un peu « trompés » s’il y a des vices de protocole.

      La science, par opposition à la pseudo science, requiert un niveau de précision que plusieurs « scientifiques » ne reconnaissent pas comme étant atteignable dans le cas des estimations dont on parle ici.

      Crois-tu vraiment qu’on pourrait publier un article scientifique, donc de la vraie science sur ces sujets?

      1. Imagine une petite seconde, un article publié dont les conclusions concernent la puissance, et dont le protocole exclut l’usage d’un capteur de puissance.

        Vous seriez-tous à tirer à boulets rouges sur une telle étude.

        Là on parle de nuire à la réputation de coureurs, et vous achetez naïvement cette « science » sans question? Malgré que le concepteur de la plupart des théories utilisées pour quantifier la puissance vous répète, année après année, qu’un niveau de précision suffisant ne peut pas, selon *ses* calculs, être atteint?

        Come on. C’est quoi ce double standard. Mettons tous nos SRM/Quarq/etc en vente et allons-y avec un iBike. Ça détecte le grade, l’altitude, les vents. C’est 5% off mais selon votre logique, ça serait suffisamment précis pour spéculer sur la réputation de coureurs?

        Les dérives…. les dérives….

        1. Charles, je ne veux pas vraiment entrer dans cette discussion car pour moi ce n’est pas hyper important et je comprend ton point de vue par rapport à la valeur réelle de ces estimés et le côté un peu obscène et déplacé du battage médiatique… je suis conscient du vent, du crr, de la draft …

          mais 5% d’erreur sur mettons 446 watts, ça fait 22.3 watts, 450-22.3 = 427.7, donc dans le pire des cas. ça reste très très fort comme perf et juste derrière Armstrong dans ses bonnes années.

          quand tu parles de camillien houde ds le comment plus haut (c’est notre bosse au centre de la ville sur le mt-royal, lecteur non-montréalais), par expérience ton chiffre de 10sec de différence avec ou sans le vent , le point de mire, etc. on peut le doubler si tu veux … 20 sec. donc … 20 sec sur 270 secondes = 7.4% au niveau temps

          ces % d’erreur sur la puissance moyenne ou le temps d’une ascension comme indicateur c’est trop pour un coach qui veut entraîner ses athlètes précisément, mais pour évaluer des efforts ça reste pour moi un indicateur qui garde une certaine valeur

          1. Michel, on est pile dedans la discussion.

            Et on dit sensiblement la même chose.

            Tout ce que je dis, c’est que ces articles estimatifs ne sont *pas* de la science, au sens où on définit généralement la science.

            Secondo, la marge d’erreur en question impose une certaine réserve, surtout quand on parle de ternir la réputation des coureurs.

            « ces % d’erreur sur la puissance moyenne ou le temps d’une ascension comme indicateur c’est trop pour un coach qui veut entraîner ses athlètes précisément, »

            Et j’aime croire que c’est également trop pour monter des théories alambiquées reposant sur l’imprécision.

            Comme je disais, ton article me semble aborder la question d’une façon bien plus nuancée. C’est sur l’ensemble d’un Tour qu’on devrait basé nos soupçons, certainement pas sur un extrait de 20min.