Rotor a étonné tout le monde l’année dernière en annonçant la sortie de leur powermètre. Historiquement, la marque espagnole était un fournisseur prioritaire pour les différentes marques comme SRM, Power2Max et Quarq puisque le design du pédalier 3d et 3d+ favorisait l’ajout des capteurs sans demander un usinage additionnel.
Malheureusement pour Rotor, ces différents constructeurs ne voulaient pas officiellement supporter les plateaux de forme ovoïde qui sont pourtant le produit phare pour Rotor et, ce qui limitait d’une certaine façon le développement de la marque. Cela explique d’ailleurs d’une certaine manière la réticence du peloton Pro à les utiliser (si on n’oublie leurs obligations avec les commandites). Comme certains ont pu le voir, Froome utilisait des plateaux ovoïdes avec un SRM. En théorie, puisque Froome utilise uniquement ces plateaux, il a donc sa propre référence, même si la mesure est sur-évaluée. Cela expliquerait aussi en partie pourquoi il est difficile de diffuser ses chiffres…
Rotor a donc répondu à cette problématique, faire un pédalier capable de supporter ces fameux plateaux en mesurant les deux bras du pédalier. Pour ce faire, il était important de créer un système capable de mesurer à toutes les phases du pédalage.
Contrairement aux autres marques, le système est muni de deux capteurs, un sur chaque bras. En théorie cela permet d’avoir un taux de data nettement supérieur aux autres. Par ce fait, Rotor est capable d’introduire des nouvelles données, comme l’efficacité du torque, la qualité de la fluidité de votre pédalage, une mesure indépendante de chaque jambe.
Malheureusement, Garmin étant généralisé et aussi un concurrent avec son système Vector, on peut se questionner si la marque américaine fera l’effort d’acquérir ces données additionnelles. Il faut comprendre que cela nécessite un effort important du processeur et cela devrait grandement limiter la durée de la batterie de votre compteur.
Rotor devra donc se trouver dans l’avenir un allier pour rendre tout cela disponible durant vos sorties puisque pour le moment ces données sont seulement analysables et enregistrable avec un PC – logiciel de Rotor. Malheureusement, pas de version Mac pour le moment.
On doit avouer que le logiciel est très bien fait, interface très claire, très simple d’utilisation.
Il faudra donc se questionner sur le véritable intérêt sur ces nouvelles données. Si ces fonctions justifiaient votre choix, vous risquez d’être déçu.
On doit d’ailleurs avouer que Rotor pourrait grandement palier à ce défaut en faisant une application pour Android ou Iphone.
Mais sont-elles vraiment utiles?
Le déséquilibre entre les deux jambes n’est pas vraiment quelque chose que l’on peut travailler sur le moment puisque cela peut changer de jours en jours, votre corps fait avec les moyens du bord. Vous pouvez ajuster sur le moment, mais est-ce que cela a vraiment un effet sur votre performance?
Pour ce qui est de la fluidité du pédalage, cela semble quelque chose d’assez facilement perceptible par tous et c’est sûrement votre adaptation en fonction des reliefs (montée) qui justifierait la pertinence sur la chose.
Ces données peuvent par contre être intéressantes pour quelqu’un qui fait du positionnement et qui VOUDRA développer une connaissance sur la chose puisque cela devrait permettre d’intervenir sur des déséquilibres diverses.
Un des points majeurs qu’il faut avouer est que Rotor a une solide réputation avec ses pédaliers qui reflètent des très bons compromis entre légèreté et rigidité.
Malheureusement, on a ce sentiment que les Rotor se méritent.
Les installations sont toujours un peu compliquées, rien d’impossible, mais il est avisé de laisser un mécanicien faire ce travail (les boîtiers non ROTOR ne sont pas toujours compatibles (Shimano), ajustement plus serré que la moyenne).
Malheureusement, pour nous les canadiens, les magasins ne vendant pas de Cervélo ne sont généralement pas formés à Rotor et n’ont pas les connaissances et les outils nécessaires.
Un désavantage à son avantage?
Le Rotor Power utilise la base du pédalier 3D+, son grand avantage est qu’il est pratiquement compatible avec tous les cadres du marché. Cela signifie que vous pouvez avoir un vélo en boîtier BSA et continuer à le garder si vous passez en BB30 ou même en BBright. C’est selon nous son grand avantage et donc son aspect évolutif. Les exceptions sont le BB94 et BB90 qui ne sont pas compatibles.
Il est d’ailleurs préférable d’utiliser les boîtiers Rotor pour éviter les surprises. Rotor utilise un axe de 30 mm et a donné le nom de Universal Bottom Bracket (UBB) à cette nouvelle norme.
Malheureusement, cela complique l’installation, il y a cette rondelle en plastique à installer ou pas. On ne sait pas vraiment… Dans notre cas, lorsqu’on poussait à plus de 350W sur l’home-trainer, on avait une sorte de bruit aigu du boîtier et une sensation de frottement alors qu’il n’y avait pas vraiment de jeu latéral. Sur la partie gauche de l’axe, il y a une sorte de bague sur l’axe du coté intérieur du bras. On a du desserrer cette bague afin de corriger ce problème.
Par contre, il faut bien avouer que la documentation est excellente.
Depuis, le pédalier fonctionne parfaitement.
On doit aussi avouer qu’à cause des petits ajustements nécessaires, la facilité à inter-changer votre pédalier entre différents vélos semble donc compromise. Surtout que la procédure pour retirer le bras droit est particulière à rotor.
Trimes en a profité pour essayer les plateaux ovoïdes. Sans rentrer dans les détails, on a vu une augmentation de la cadence, on a eu cette impression d’accélération durant certaines phases du pédalage au début.
On ressent l’effet de l’ ovoïde surtout quand on utilise un pédalier traditionnel. Y a t il vraiment un gain? Difficile à dire, on vous dira qu’on a avant tout l’impression d’être plus fluide dans les montées et dans les sprints et que c’est avant tout pour ça qu’on le garde.
Ces plateaux aideront sans aucun doute ceux un pédalage perfectible. Et nous croyons à l’argument que cela provoquera un soulagement pour ceux qui ont des douleurs dans le genoux puisque le pédalage semble changer les exigences sur certains muscles par une meilleure répartition de l’effort.
Malheureusement, la grande problématique est encore dans l’installation puisque les plateaux compliquent grandement les ajustements pour le dérailleur avant ou il faut trouver le bon ajustement en hauteur entre le point haut et le point bas du plateau (oval).
Les changements de vitesses doivent se faire plus en douceur et avec les routes du Québec, un déraillement peut être facilement provoqué par une chaussée en mauvaise condition. Il est donc important de ne pas régler son dérailleur avant trop vers l’extérieur. Pour l’intérieur, un guide chaîne vous sauvera la vie.
Et ce powermètre alors?
Premièrement, la qualité de finition de Rotor est toujours au rendez-vous. Son grand avantage du Power est son poid. Il offre la solution la plus légère sur le marché avec un surplus de juste 30 grammes, c’est d’ailleurs meilleurs que les powermètres en pédale.
Par contre avec cette solution d’un capteur sur chaque bras, l’intégration n’est pas aussi discrète qu’un SRM ou encore même un Quarq. Ceci, n’est pas totalement un handicap puisqu’il vous permettra d’avoir une certaine flexibilité – compatible avec tous les plateaux sur le marché et accès facile pour changer vos deux piles.
Évidemment, Rotor optimise l’installation pour ses propres plateaux, il y a d’ailleurs la possibilité d’ajuster la position de votre oval. Le plateaux peuvent être configurer en fonction de votre style de pédalage (triathlète, sprinter, grimpeur, etc.), Le Power offre un ajustement additionnelle permettant de trouver un entre deux. Honnêtement, il est difficile d’ajuster à ce point si vous ne sentez pas la différence et sur le point de l’esthétisme, on aurait fait sans.
Et la mesure?
Voilà, Rotor semble encore peaufiner son système. Puisque le système n’est pas composé par un powermètre, mais de deux (chaque bras). La procédure est plus compliquée puisque les différents compteurs ne sont pas optimisés pour le Rotor.
Votre compteur de puissance étant habitué à configurer un powermètre avec un seul capteur. Le Rotor étant composé de deux,il faut toujours faire la procédure deux fois. Une pour le bras droit et une pour le bras gauche. Si vous effectuez qu’une seule fois la procédure, votre Rotor Power surestimera votre puissance jusqu’à vous rendre plus fort qu’un Froome!
On vous recommande donc grandement de faire la configuration à partir du logiciel de Rotor puisqu’elle est beaucoup plus claire et beaucoup mieux adaptée pour ses deux capteurs. D’ailleurs, le système vous donnera des valeurs additionnelles vous permettant clairement de savoir si votre système est bien calibré ou non.
Si vous n’avez pas de clé ANT+ et que vous ne pouvez pas utiliser le logiciel, voici la procédure à effectuer.
Pour remettre à zéro votre ROTOR Power :
- Placer la manivelle côté plateaux dans une position de 6 heures (vertical) sans pilote sur le vélo.
Ne pas bouger les manivelles jusqu’à ce que l’étape 3 soit faite - Suivez les instructions spécifiques de votre appareil ANT+ pour envoyer le signal “EtaLONNER”.
Le bouton “ETALONNER” est généralement placé dans le menu :
Réglages\paramètres vélo\profil vélo\ “Votre profil” / ANT+Power.
3. Lire la valeur émise par la manivelle côté de plateaux sur votre console. Pour une correcte mise à zéro la valeur doit être comprise entre: 700 et 3900
4. Ne pas faire tourner les manivelles temps que l’étape 6 n’est pas terminée.
5. Répéter le processus de remise à zéro de l’étape 2.
6. Lire la valeur émise par la manivelle côté opposé aux plateaux sur votre console. Pour une correcte mise à zéro la valeur doit être comprise entre: 4000-7200.
Il est primordial de comprendre que contrairement à un Quarq ou un Power2max, le système ne doit pas être calibré (zéro) fréquemment puisque le système n’est pas affecté par les conditions atmosphériques. Cela doit être fait uniquement si il y a un changement dans votre matériel (changement de pédales, plateaux, etc..).
Et la mesure?
Le système est très stable. Généralement, il existe des problèmes avec la force du signal. Cela signifie que certains systèmes ont des pics de puissance inexpliqués. Le problème vient généralement plus de votre appareil que de votre pédalier. Le couplage a toujours été excellent avec notre Garmin 510 et une récente mise à jour à grandement améliorer leur relation.
Selon nous le Rotor se démarque par une grande stabilité dans la mesure et cela ressemble beaucoup plus proche d’un SRM. La variabilité est beaucoup plus constante par le fait que le Rotor est capable de mesurer votre puissance sur l’intégralité des phases d’une rotation.
Par contre, on a eu ce sentiment que le système avait tendance a surévalué la puissance lorsqu’on était dans des efforts légers et était parfaitement en phase avec les autres systèmes dans des efforts soutenus.
C’est toujours la problématique entre les différents systèmes, il est difficile de savoir qui est plus juste qu’un autre. L’importance est avant tout d’avoir une référence stable et selon nous le Rotor l’est. D’une certaine façon, il est possible que le Rotor soit plus dans le vrai que les autres à cause de sa procédure d’acquisition différente aux autres.
Autre fait important, il est reconnu que si vous faites du hometrainer, les puissances mesurées d’un pédalier sont généralement très inférieures à celle mesurées à l’extérieure. Avec le Rotor, on a eu l’impression que la différence était nettement inférieure à celle d’un Power2max ou Quarq.
En conclusion.
Présentement, Rotor à un excellent produit au point de vue Hardware et sans aucun doute en avance sur les concurrents. On regrettera qu’il n’existe pas encore des compteurs capables d’utiliser ce pédalier à son plein potentiel. Sans oublier qu’il est l’offre la plus légère du marché et que le système est très évolutif puisqu’il s’adapte aux trop nombreux formats de boitier. Il est aussi le seul système qui semble le plus adapté aux plateaux ovoïdes.
Le dédoublement des capteurs permet d’obtenir une mesure plus juste selon nous ainsi que des nouvelles données dont un savoir devra être développé.
Nos reproches
les deux systèmes ne sont pas aussi bien dissimulés qu’un SRM ou qu’un Quarq et que son installation est plus complexe et que les plateaux de forme ovale augmentent les chances d’un déraillement.
Le prix du système est en phase avec Quarq.
Calvause que chui largué.. 😉
On peut tu être un coach de tri et être up to date avec la puissance? Pas le temps moé.
Y en a combien de modèles différents de power meter en ce moment? On approche-tu de 10???
Bonjour,
Pour en utiliser un depuis un mois et demi, quelques précisions :
– le pédalier existe en entraxe 110 (compact) ; le montage d’une des cheminées des plateaux est par contre difficile sur ce modèle,
– le montage est réellement aisé, mais il est vrai que j’ai utilisé des roulements Rotor,
– les plateaux ovoïdes ont été totalement transparents dès la première utilisation, mais je ne dispose pas de comparaison chiffrées (Watts),
– les remontées des informations sont catastrophiques vers un 910xt : beaucoup de pertes tant en puissance qu’en cadence ; pas de réponse ni du côté de Rotor, ni du côté de Garmin à mes demandes (15 jours déjà),
– les nouvelles informations sur le pédalage (torque, fluidité) sont en course de demande d’intégration au protocole ANT+ et non chez Garmin directement ; Garmin aura la possibilité de les intégrer éventuellement dans leurs firmwares futurs (peu probable, comme tu l’as signalé),
– la différence droite/gauche est hyper-intéressant dans le cadre d’une réhabilitation et de la recherche d’une compensation d’une différence de longueur de jambe (la jambe la plus courte pousse moins) ; les rééducateurs te diront que c’est un excellent produit pour un travail d’isocinétisme.
Pour le couplage avec le garmin 910Xt. En fait… J’avais la même problématique avec un Power2Max. J’ai plus l’impression que c’est le recepteur que l’émetteur le problème.
Je fais souvent des tests ou j’utilisai un iphone avec clé ANT+, Garmin 510, clé USB Ant+ (ordi) Suunto… et le 910XT avait le plus de drop. Il est donc important de faire les mises à jour.
Merci de ta réponse !
Le 910xt a donc un véritable problème de conception qu’une mise à jour de firmware aurait du mal à régler sans un coût en terme de durée de vie de la batterie (augmentation du spectre des ondes ANT+).
SRM va sortir une version de son capteur avec des fonctions GPS. Peut-être la piste ultime à suivre pour l’avenir ?
Le problème vient-il uniquement d’un couplage avec un Rotor ou avec un autre powermeter vous rencontrez le même problème? J’ai commandé un capteur Stages et je suis le possesseur d’une Garmin 910xt… j’ai peur de rencontrer le même problème, ou alors changer pour un Garmin 510 ou le computer de SRM?
À noter que la dernière version du micro-logiciel du Rotor Power résoud la plupart des problèmes de signal rencontrés, même avec un 910xt.
C’est vraiment du tout-tout bon, désormais.
Oui tu as bien raison! Et il y a d’ailleurs Osync qui a un compteur gps capable d’acquérir toutes les données.
Donc Rotor est très recommandable.