Ce que nous avons appris > Triathlon individuel des Jeux du Canada.

Comme nous l’avons déjà dit, avec toutes les courses importantes que nos jeunes ont déjà, la valeur sportive de cette course est relative puisque les meilleurs participent déjà à multiple championnat, mais c’est l’une des rares occasions ou ces athlètes doivent courir dans un intérêt collectif (provinces).

Les jeux du Canada sont aussi une excellente simulation ou l’athlète doit gérer le processus de qualification et apprendre à performer le jour J. ironiquement, les athlètes ont beaucoup plus de pression sur cet événement puisque c’est l’une des rare fois ou les médias et les familles se déplacent vraiment.

Et les courses individuelles, c’était comment?

On doit avouer que la course féminine a beaucoup ressemblé à nos prévisions à quels détails prêts puisque Edwards « n’a pas fait le pack » et surtout qu’une inconnue soit Emily Wagner était dans ce groupe des 3 (avec Boulton) en avant.

Emy Legault a eu l’intelligence de dicter le rythme à vélo et de creuser l’écart puisque c’est Edwards qui réalise le meilleur temps en course à pied (18:31). Elle paye très cher son mauvais enchainement puisqu’elle est sortie que 10 secondes derrière Legault durant la natation.

Elle a aussi surtout gagné sa médaille d’argent avec son démarrage en vélo. C’est malheureusement un aspect qui nous fâche parce qu’on a encore vu des filles démarrer avec la mauvaise vitesse ou très mal abordé les Demi-tours (pignon trop petit).

On doit par contre avouer que nos jeunes ont une très belle maitrise pour retirer leur wetsuit puisque personne n’a vraiment perdu sa course à cause de cette opération.

Emily Wagner qui n’a que 15 ans a fait preuve d’un grand réalisme et de patiente durant la course puisqu’elle a attendu le dernier Demi-tour pour attaquer. Évidemment, avec tout juste 1 an en triathlon, elle a encore une très grande marge de progression et il faudra être très minutieux dans son développement surtout que le temps sera long avant les prochaines étapes. Certains se questionnent s’il ne fallait pas l’envoyer à Londres pour qu’elle prenne de l’expérience. Malheureusement, dans la généralité nos Canadiennes sont encore très loin des meilleurs juniors internationaux.

Elle sera d’ailleurs attendue à l’avenir puisque Emy Legault sera toujours junior l’année prochaine, elle peut déjà se questionner si elle avait pu l’attaquer plus en vélo. Présentement, le niveau junior féminin devrait continuer à nous procurer des courses avec juste 4-6 filles en avant en vélo et la sélection devrait continuer à être faite avant la T2.

La 3e place de Gabrielle Edwards peut paraitre comme une régression, mais elle est avant tout le résultat d’une course mal exécutée ou elle perd la course dans le démarrage à vélo.

Aussi, il ne faut pas oublier qu’Amélie Kretz était éligible pour faire cette course, elle qui a récemment gagné une coupe du monde (Edmonton). Elle faisait d’ailleurs les jeux il y a 4 ans, et à l’époque personne ne la voyait atteindre le niveau qu’elle a désormais.

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Chez les hommes…

On s’attendait clairement à voir un groupe de 4-5 nageurs partir en échapper afin d’éliminer les athlètes avec un profil de coureur.

Un départ qui truque?
Le départ étant un « beach start » certains peuvent courir très longtemps et avec une distance de 750m, la nage devient plus courte. Surtout que cela peut placer en avant des nageurs moins talentueux. On a pu observer un départ brillant d’Alexis Lepage dont trimes lui accorde déjà le Championnat du monde du départ de plage. Malheureusement pour lui, il s’est retrouvé bien seul en tête dans les premiers mètres. Un athlète comme Xavier a dû travailler très fort pour contourner des invités aux premières places. De plus la natation étant avec un wetsuit cela à niveler les niveaux et cette course à élimination n’a pu avoir lieu.

La force du Québec.
Sans hésitation, le Québec peut se féliciter du talent en natation de ses athlètes puisque les trois ont réussi à faire le pack d’une douzaine d’athlètes.

L’intelligence de course de nos jeunes.
Le sens tactique de nos jeunes est déjà très développé, on a vu Tyler Mislawchuck et Xavier Grenier Talavera attaquer le départ à vélo. En imposant un rythme très fort dans la formation du train, un athlète comme Russell Pennock qui a enregistré le meilleur temps en course à pied s’est fait éjecter de la tête. Cela est encore plus rageant pour lui puisqu’il est sorti à juste 4 secondes du vainqueur.

Tout comme les femmes avec Edwards, Russell Pennock est le grand perdant de cette course puisqu’il la perd avec une très mauvaise transition.

Les malchances d’Alexis Lepage et de Francis Lefebvre.
Évidemment, le Québec peut se réjouir de la victoire de Xavier, mais elle pouvait aspirer à beaucoup mieux. Alexis a chuté dans le Demi-tour pour commencer le deuxième tour à vélo. Dans le cas de Francis, son casque n’est pas resté dans la boite en T2, par ce fait, il a reçu une pénalité de 10s. Dans ces situations, il est malheureusement difficile de bien réagir. Et l’on apprend dans les échecs. Alexis pourra faire parler son potentiel à Londres.

Et la course à pied?
Encore une fois, Tyler et Xavier ont fait le métier en partant en surrégime afin de rapidement mettre de la distance avec les autres. Francis Lefebvre a pris le relais après 1km, seul Xavier a été en mesure de suivre son rythme. Francis devant faire sa pénalité a peut-être été trop impatient en repartant trop vite et en souhaitant revenir le plus rapidement possible sur Tyler et Xavier.

Une première pour Xavier?
Xavier gagne finalement sa première course importante. Tout comme Emy Legault (qui partage le même coach), on a vu les deux progresser continuellement ces dernières années. Il devait se prouver qu’il pouvait battre Tyler, Alexis et Francis dans la même journée. Avec ce succès, on espère qu’il va continuer à travailler fort puisque même si il sera encore junior l’année prochaine, il doit se concentrer à devenir plus compétitif sur la scène internationale. C’est d’ailleurs le même principe pour Alexis et Tyler. Même si ces trois jeunes sont dominants au Canada, la marche est encore très haute pour les prochaines étapes.

L’invité-surprise.
C’est sans aucun doute Conor Gillespie-Friesen. Peu d’athlètes le connaissaient réellement. Ce natif de la Nouvelle-Écosse s’entraine à l’université McMaster en Ontario. Ironiquement, il n’aurait surement pas été qualifié pour cette province. Il a eu un sens tactique avec beaucoup de panache puisqu’il a essayé de partir seul à vélo et a attaqué à chaque fois dans la côte. La variabilité d’intensité a surement fait très mal à certains athlètes comme à Robert Bigsby qu’on attendait dans le mix puisqu’il est sans conteste l’un des meilleurs coureurs n’a pu être en mesure de garder assez de force pour bien courir.

Le travail des domestiques?
Chez les juniors, il est plus rare de voir des athlètes très complets. Ils sont souvent ascendant nageur ou ascendant coureur. Par ce fait, certaines provinces qui avaient des athlètes très bons nageurs auraient pu demander de se sacrifier pour un athlète plus complet. Seul le Manitoba a pu exécuter ce plan puisque Riley Hunger s’est dévoué à imposer un rythme au vélo sachant que son coéquipier Tyler Mislawchuck avait besoin de garder à distance Forbes, Pennock et Lepage.

Ironiquement, les courses de la série nationale junior sont généralement plus prévisibles. Avec seulement 30 jeunes au départ on s’attendait à une hiérarchie plus respectée. En regardant les résultats de 2009, seuls 2 athlètes (Sharpe et Yorke) sont encore dans le sport, alors il est important de donner une importance relative à ces résultats puisqu’il y a encore beaucoup à faire.

11 commentaires
  1. Sans vouloir offusquer personne, ca ne m’etonne pas qu’une jeune de 15 ans qui fait du triathlon depuis seulement 1 an gagne les jeux du Canada. Pourtant je devrais l’etre, mais non… Cette jeune fille est la preuve que les bon nageurs font d’excellent triathletes. Il faudrait arreter de snober ceux qui arrivent des autres sport et au contrairepousser le recrutement entre autre dans les clubs de natation. Car de tout facon le taux de « decrochage » des jeunes de la natation doit avoisiner les 90% lorsqu’ils arrivent entre 16 et 18 ans et la plus part font facilement sous les 10 min au 800m et son apte a courir le 5km sous les 20 min. le triathlon savere un excellent choix comme deuxieme carriere pour eux! Mais malheureusement etant donne qu’il n’y a personne pour les diriger ils ne font qu’abandonner le sport. Et pourtant, plusieurs d’entre eux ont encore le gout de s’entrainer, mais plus 12h semaines a faire des longueurs!

    1. Guillaume, c’est un excellent point que tu apportes. Enfin cette réalité est surtout vrai chez les filles. Cela devient plus complexe chez les hommes parce que la course à pied est plus exigeante.

      Par contre, un nageur ne sera pas forcement un bon coureur. possiblement, mais pas toujours. Par contre, il aura une ethique à l’entrainement qu’il l’aidera.

      Pour la détection de talents, je crois que cela tombe encore dans un problème entre les fédérations provinciales et Trican. Un programme existe mais il n’a pas été suivi à cause d’un manque de fond.

      Y aussi un problème de proximité. Il y a malheureusement très peu d’entraineur capable de les encadrer et donc avant de faire de la detection, il faut aussi former plus d’entraineur…

      Dans la série, on y gagnerait aussi en detectant des coureurs.

  2. On pourrait peut-etre essayer d’inclure les coachs de natation… Mais bon, ils ont beaucoup trop peur que leur jeunes laissent tomber la natation au profit du triathlon! Je le sais j’ai deja approche un gros club de natation pour leur proposer une section triathlon et ils m’ont simplement vire de bord!

    1. Tu devrais parler directement a triathlon quebec et proposer des initiatives. C’est certain que présentement il manque de clubs pour les jeunes… la problématique vient justement du manque d’accès aux piscines…

      1. La difficulté d’accès aux piscines… je confirme que c’est définitivement un problème pour développer les jeunes présentement.

  3. IL y avait bien un super beau programme de détection des athlètes et encadrement de ceux-ci avant au Québec mais pour une raison que j’ignore ce camp qui servait à regrouper ces athlètes a disparu cette année. Alexis Lepage, Gabriel Legault, Camille Delamarre, Philippe Bédard, Amélie Kretz, Amy Legault, Élisabeth Boutin, Xavier Talaverra et j’en passe on tous passé par ce camp…

  4. En tout cas a Quebec vous semblez avoir tout ce que vous voulez! Tu dois etre heureu d’y etre chuck!

    Ce que je ne comprends pas, c’est qu’on est pas mis sur pied un equipe national au stade olympique il y a 5, voir meme 10 ans… Bon maintenant il va falloir attendre un autre 2 ans (si non plus)que les travaux finissent!

  5. Bonjour,

    Je suis en France, et je suis tout à fait d’accord sur le fait que le meilleur réservoir de triathlète se trouve dans les clubs de natation. Et ce n’est que le début, la préparation physique dans les clubs est en constante évolution et de plus en plus orienté, sur la pluridisciplinarité donc bien entendu la course à pied. Comme partout, on peut observer du bon et du… moins intéressant.

    Ce n’est pas une généralité, mais beaucoup de nageurs sont de très bon coureur, grâce à des près disposition, mais aussi grâce au travail à sec effectué dans les jeunes catégories.

    Les deux meilleurs espoirs du triathlon, en France, sont à mes yeux Cassandre Beaugrand (1997) chez les filles. Excellente nageuse, qui fut un moment l’un des meilleurs espoir de sa génération (2ème à Lucien Zins, classement benjamin sur le cumul de point sur 6 épreuves), et dernièrement 2éme à la FOJE en course à pied sur 1500 (4’27 de mémoire). Chez les garçons, je dirais Dorian Coninx, qui ne fait pas du Triathlon depuis très longtemps (à peine plus de 2 ans maintenant), ancien finaliste aux championnat de France minime et cadet en natation). Il n’a pas vraiment de référence en course à pied qui révèle sont réel niveau, si ce n’est un sympa 15’01 sur un 5000 dans des conditions difficiles.

    C’est deux triathlète ont un point commun, ils sont issu de la natation. Je ne sais pas pour Cassandre mais pour Dorian le triathlon n’était pas un objectif de carrière. Son éducation sportive lui à permis une réorientation quand sont projet de natation est devenue plus compliqué. Et si on regarde de plus près la délégation française aux derniers championnat d’Europe Junior, elle était constitué d’au moins 4 « nageurs de formation». En plus de Cassandre et Dorian, on peut rajouter deux partenaires d’entraînement de ce dernier, Lucas Jacolin et Margot Garabedian (Pour les 5 autres je ne pourrais être formel).

    Mais généralement ce profil de triathlètes est en marge de tout système. Il ne s’entraine pas dans un club de tri et s’entraine sur les autres disciplines en marge (entraineur particulier, d’autres affiliation dans un club d’athlétisme et ou de vélo, ou encore un parent), parfois en cachète pour ne pas faire pâlir les clubs de natation.

    Pour l’avoir vécu, les clubs de natation sont très fermés à l’idée d’un partenariat avec un club de triathlon, et encore plus si c’est un nageur issu de leur structure qui s’oriente sur du triathlon. Ils ont vraiment l’impression de perdre des nageurs. Ils préfèrent avoir des nageurs qui arrêtent de nager à 15 ans ou alors des nageurs de moins en moins performant.
    Je parle de ce que je connais, il y a surement des régions ou ça se passe différemment (je suis toujours content quand je vois des triathlètes avec les couleurs de l’Olympique Nice NATATION, ou des nageurs du Valence TRIATHLON).

    Pourquoi un tel comportement ?
    Ils banalisent la performance en triathlon, pour eux il est facile de courir vite quand on nage « vite ». C’est une méconnaissance de la discipline.
    Mais surtout pour des raisons financière. C’est à dire que les clubs dépendent des subventions publiques et veulent des résultats en natation, si le club de triathlon voisin obtient des meilleurs résultats, ils auront des meilleures subventions, des créneaux supplémentaires,… Ils ont l’impression de contribuer à leur perte.

    Je pense que l’avenir est dans les groupes d’entrainements, en marge de toutes les structures associatives ou fédérales.

    Sportivement

    1. Merci Guy pour cette mise en situation! Pour le cas des nageurs… en fait leur succès vient avant tout de la densité du talent (sport beaucoup plus populaire) et de la culture de ce sport qui permet à un jeune d’accumuler beaucoup d’heures en endurance et intensité.

      Malheureusement, je ne crois pas qu’un nageur deviendra automatiquement un bon triathlete. Le vélo est plus problématique que l’on pense (technique etc…).

      Mais je suis assez certain que la culture du nageur facilite la transition.

  6. Faut pas oublier l’éthique de travail.

    Le pire ennemi du triathlète (dans certains cas du moins), c’est le triathlète lui même.

    Natation = service militaire.
    Cyclisme = n’importe quoi et son contraire…
    Triathlon = ?

    Charles