Difficile d’écrire ce texte sans faire une longue énumération des différents potentiels gagnants de la course car il y en a définitivement beaucoup. Mais d’abord le parcours.
Il s’agit d’une longue course de 272km composée d’un trajet en ligne de 106km de Lucca à Florence, suivi de dix tours d’un circuit de 16.6km. Le circuit propose deux difficultés, soit le Fiesole (225m de d+ sur 4.3km) et la via Salvati (un mur à plus de 10% de moyenne sur 600m).
Mais là tu me dis, arrête Michel, c’est bien beau toutes ces statistiques mais à quoi ressemble le paysage? Alors pour ça je t’envoie vers Velonews qui a fait un petit topo photographique du parcours et en dehors de la beauté du paysage, je t’invite à remarquer deux choses : 1) la « lissitude » (oui oui la « smoothness ») des routes; 2) l’étroitesse de la finale de la montée Salvati.
On pourrait en voyant la via Salvati se dire mais comment un peloton de 208 coureurs pourra-t-il passer là s’il y a en plus des fans en liesse, gelatti à la main, qui jonchent les deux côtés la voie de la rédemption. Les Italiens ont été ingénieux et ont décicé de faire payer 100 euros les places très limitées en cette partie du parcours alors que d’autres moyens « gratuits » auraient pu être employés pour arriver aux mêmes fins. Faire payer les gens pour se tenir debout sur un terrain faisant partie du domaine public qui n’est ni arrivée ni départ … hmmmm … on n’aime pas trop le précédent. Faudra-t-il un jour payer pour assister aux courses dans les parties-clef des Classiques du printemps, dans certains lacets des cols du Tour de France?
Mais bon, nous nous écartons du sujet de ce texte et la plèbe florentine avec leurs iphone dorés et leurs souliers en peau de veau pourra toujours se rabattre sur le Fiesole.
D’abord, les favoris :
1) Peter Sagan. Il a en ce moment ce petit plus qui fait qu’il sera très difficile à battre. Nous avons vu à Québec et à Montréal comment il est présentement dans les courses d’un jour plusieurs coches au-dessus de coureurs comme Costa et Van Avermaet, ou encore Chris Froome (à moins que celui-ci cache très bien son jeu, ce qui n’est pas impossible). Certains disent que les 3600m de dénivelée positive de la course vont lui couper les jambes mais nous croyons que tout ce qui peut faire casser Sagan par rapport à certain de ses compétiteurs c’est de longues montées de plus de 30 minutes en continue et nous ne voyons rien de tel à Florence. Si on se fie aux courses (bien que significativement plus courtes) U23 chez les hommes et élite chez les femmes, nous observons que les montées successives et l’aspect technique du parcours de Florence n’ont pas suffit à créer de cassures majeures avant le dernier tour.
2) Fabian Cancellara. Il aurait perdu du poids pour mieux passer les bosses dans cette course qui lui tient tant à coeur et on sait comment il peut imposer une domination psychologique sur une bonne partie du peloton. De plus il est relativement bien entouré avec les Albasini, Elmiger, Frank et Schar qui seront et c’est important 100% à son service (il est possible que les équipes italiennes et espagnoles soit moins cohésives). Il est le favori des preneurs aux livres pour ce que ça vaut. Mais nous le sentons juste un peu usé.
Ensuite vient la cavalcade de semi-favoris à divers degrés parmi lesquels on retrouve : Philippe Gilbert, Vicenzo Nibali, Chris Froome, Alejandro Valverde, Purrito Rodriguez, EBH, LPN, Jan Bakelants, Bauke Mollema, Robert Gesink, Dan Martin, Diego Ulissi, Carlos Betancur, Rui Costa, Michael Kwiatkowsky, Simon Geschke, Sasha Kolobnev et sûrement que même-là nous en oublions plusieurs.
Pour gagner, les Français, c’est une évidence, devront partir de loin. Ils l’ont fait souvent récemment dans des courses à étapes mais ici avec les Espagnols et les Italiens qui devraient contrôler la course ce sera difficile. Mais bon, Bardet, Riblon, Vichot ou même Barguil ainsi que d’autres membres de l’équipe pourraient très bien lancer cette attaque à longue portée.
On prévoit dimanche de 40 à 50 mm de précipitations sur les belles routes fraîchement asphaltée ainsi que des éclairs, Bradley Wiggins va mal dormir ce soir. On se demande si les 100 euros pour se tenir debout dans la via Slavati incluent un imperméable-souvenir …
Bon, notre top 7 :
1) Peter Sagan
2) Fabian Cancellara
3) Peter Gesink
4) Enrico Gasparotto
5) Romain Bardet (ok d’accord Vichot est très bon aussi)
6) Alexandre Kolobnev
7) Dan Martin
Pour suivre le tout, c’est à partir de 9h30 (3h30 hae) avec une arrivée prévue aux alentours de 5h01 (11h01). Par le web différentes options te sont proposées ici -> http://www.cyclingfans.com/uci-road-world-championships/live
« Live ticker » -> http://live.cyclingnews.com/
100 euros ? Est-ce le début de la fin de cette belle idée que les courses vélo étaient du spectacle gratuit. Ca court si peu les routes « le spectacle/sport » gratuit que je trouve triste ce procédé.
Au passage, bravo à votre site que je consulte et lis souvent.
j’aurais aimé trouver d’autres sources pour confirmer cela, mais si c’est vraiment le cas tel que je le décris, oui c’est triste. en espérant que cette « expérience » ne se répète pas.
Et merci de nous lire, et bonne course!
Merci Michel encore une fois, tes articles sur le cyclisme sont de plus en plus des « incontournables » pour quiconque n’a pas le temps de se tenir à jour.
Bravo!