Merci coach!

Problématique
Est-ce possible de gagner raisonnablement bien sa vie comme entraîneur en triathlon?

La recherche du bien réciproque, donc d’une forme très saine de complicité, pourrait s’avérer être une importante clé du succès. Cet article aborde divers aspects liés au coaching (1), tout en prenant position en faveur d’une certaine tendance reposant sur cette complicité entre athlètes et entraîneurs.

D’abord, allons-y quelques généralités afin de mieux définir la profession.

Profession Entraîneur-e
En 2005, on dénombrait au Canada un peu moins de 2 millions entraîneurs-es (2). Selon Jean-Marie De Koninck, président de l’association canadienne des entraîneurs, 95% des coachs au Canada œuvrent dans la sphère communautaire (3). Je ne possède pas de données précises quant à la proportion d’entraîneurs bénévoles, mais au Royaume Uni elle s’élève à 76% (4). Cela me semble énorme.

En 2005 au Québec, pour plus de 45% des entraîneurs en charge d’au moins un athlète de haut niveau (5), donc la crème de la crème, le coaching ne constitue pas un emploi à temps complet. Qui plus est, depuis 1986, 25% des entraîneurs de haut niveau occupent un emploi à temps plein dans un domaine n’ayant rien à voir avec le sport (6). J’admets candidement appartenir à cette statistique.

Retraite trop précoce?
C’est dans la tranche d’âge 35-44 ans qu’on retrouve la plus forte représentation d’entraîneur-es élites (5), avec plus de 40% (7). Cela suggère une retraite précoce; une perte de savoir alors que l’entraîneur entre dans la fleur de l’âge?

Les 2 motifs les plus souvent évoqués sont le salaire anémique et la lourdeur de la tâche (8). L’activité physique est enseignée au niveau universitaire en tant que science. Et pourtant, le salaire horaire moyen pondéré offert au coach oeuvrant au plus haut niveau de performance s’élevait à 15$/hr en 2005 (9), soit un bon 10$/hr en deça de la moyenne pour un diplômé universitaire. Calculé sur une moyenne de 40h/semaine, la crème de la crème pouvait espérer un revenu annuel avoisinant les 31500$.

Les investissements gouvernementaux dans les sports
On doit résister à la tentation de blâmer de facto les instances gouvernementales pour le cruel manque de fonds qui afflige la profession d’entraîneur. Une analyse économique présentée à Sports Québec en 2010 révélait que l’investissement gouvernemental au Canada dans le sport amateur était très semblable à celui de nos cousins Australiens (10).

L’entraîneur-e: une option ou une nécessité?
À notre époque, soit à l’ère de l’Internet, cette jungle d’intelligence collective où se cultive – entre autres choses – le savoir « minute », il est très facile de se croire instantanément très savant. Vous savez? Ce sentiment très familier de tout connaître sur tout? D’ailleurs, l’auteur américain Nicolas Carr est préoccupé par cette tendance très lourde.

Carr s’inquiète du fait que le style de lecture promu par le l’Internet, un style qui place l’immédiateté au-dessus de tout, puisse fragiliser notre capacité pour la lecture profonde, soit celle qui permet l’accès au savoir réel. On ne complète pas un Bac en sciences comptables simplement en « Googlant » quelques mots clés. D’ailleurs, il est connu pour avoir publié un texte intitulé: « Est-ce que Google nous rend idiot? » (11).

« Oui mais ça coûte cher un entraîneur, je n’ai pas les moyens ! ». Ah oui? Vraiment?

L’avènement des clubs de triathlon
Je n’ai pas de statistiques historiques entre les mains. Mais j’ai débuté en triathlon en 1993. Je peux attester que depuis ce temps, les clubs de triathlon poussent comme des champignons au Québec. En 2012, selon le rapport annuel publié par Triathlon-Québec, plus de 68% de tous les membres fédérés font partie d’un club (12). Il demeure probablement des régions moins bien servies, mais généralement l’accessibilité à un-e entraîneur-e compétent-e est tout-à-fait acceptable. Certains clubs parviennent, en vertu d’une structure de prix très abordable, à démocratiser l’encadrement. Encore là sans statistiques à l’appui, mon impression est que le coût annuel d’entraînement en club n’a pas augmenté depuis mes débuts; en fait il semble même avoir diminué!

Parallèlement, il semblerait que les perspectives de rémunération des entraîneurs, n’aient jamais été aussi bonnes, du moins si on se fie au succès que vivent certains coachs nouveau genre. Mais sans augmenter ni l’apport gouvernemental ni les frais d’inscription aux clubs, comment est-ce possible ?

Création / partage de richesse
Une tendance assez nette semble pencher vers l’offre de produits et services complémentaires, par l’entraîneur-e « moderne ». Il s’agirait d’un bel exemple du principe d’utilisateur payeur se déroulant dans le contexte d’un échange gagnant/gagnant. On garderait les coûts d’inscriptions en club relativement bas pour une meilleure accessibilité, tout en offrant des produits et services additionnels à la discrétion des athlètes.

Dans certains cas, cette approche s’apparente beaucoup à ce que plusieurs experts définissent comme du marketing furtif, ou « stealth marketing » (13). Dans ce contexte, l’entraîneur-e devient à toutes fins pratiques représentant-e d’une marque et touche donc des revenus de commissions. Dans d’autres cas, ce sont des services professionnels directs, ou connexes, qui sont offerts sur une base commerciale « équitable ».

La satisfaction totale et la création/partage de richesse
Il suffit de côtoyer les athlètes que ces clubs « nouveau format » rendent heureux-ses, pour conclure que la satisfaction totale semble souvent atteinte. On aime s’acheter un nouveau vélo, du moins lorsqu’on se sent prêt. Et on semble aimer l’idée d’encourager notre entraîneur par la même occasion. Tout athlète n’a pas nécessairement besoin d’un plan à long terme personnel. La plupart ne le suivez même pas… Mais ceux qui en ressentent le besoin sont généralement enclins à payer pour la juste valeur d’un tel service.

Des exemples
Oeuvrant principalement sur le circuit Québécois, je me permets de limiter mes exemples à ce marché. La tendance devient de plus en plus nette chez nous. Quelques bons exemples incluent:
– le Club de Triathlon les Chickens, supervisés par Bart Rolet, lequel opère également un commerce de coaching en privé en plus de faire la promotion d’une marque de vélos
– le Club Triomphe Triathlon dirigé par Pierre Thiffault, lequel offre également des plans d’entraînement détaillés en privé, de même que des ateliers privés et semi privés de course à pieds.
– un 3e exemple, un cas fort intéressant. Le club Capitale Triathlon, situé à Québec la ville, lequel est constitué légalement en structure à but lucratif!

Il existe bien sûr de nombreux autres exemples, le cas Cycle Technique et son centre d’entraînement en serait un autre. J’ai préféré ne pas faire une recherche exhaustive, et donc je tiens à préciser que mon but n’est pas de faire la promotion de quelques clubs. Vous trouverez dans les références de bas de page la liste de tous les clubs inscrits à notre fédération provinciale, Triathlon-Québec (14). N’hésitez pas à utiliser les commentaires du présent article pour parler de « votre » club!

Une saine évolution
Une saine évolution de ce concept serait ultimement que des athlètes ou familles moins bien nanties puissent bénéficier de programmes financés en partie par cette synergie. J’évoque plus tôt dans l’article la grande accessibilité de certains clubs dont les frais d’adhésion très abordables permettent en partie d’atteindre cet objectif. Mais les jeunes, et surtout les élites ont des besoins additionnels, souvent très contraignant. Cette réflexion s’applique au concept en général, et à aucune entité en particulier.

En conclusion
Il semble de plus en plus envisageable de bien gagner sa vie en tant qu’entraîneur. Pour y arriver peut-être devons-nous assouplir, ou étendre notre perception de ce que peut inclure cette profession? Et même pour l’entraîneur impliqué dans une pratique plus traditionnelle, le point de départ d’une meilleure reconnaissance de la profession d’entraîneur est peut-être simplement de ne jamais rater une occasion de dire, Merci coach!

Notes et Références
(1) Coaching n.m. Fonction, activité de coach. (Dictionnaire Larousse)
(2), (3) À props de l’association Canadienne des entraîneurs – ACE
(4) Sports Coaching in the UK III
(5) Tous les entraîneurs qui,depuis 2000, ont eu l’occasion d’entraîner des athlètes ayant participé à un ou plusieurs grands événements sportifs internationaux
(6)(7)(8)(9) La situation de l’emploi de l’entraîneur Québécois d’athlètes de haut niveau
(10) Analyze économique du système sportif fédéré Québécois
(11) Nicolas Carr : “Est-ce que Google nous rend idiot?”
(12) Triathlon-Québec: Rapport annuel 2011-2012
(13) Commercializing Social Interaction:The Ethics of Stealth Marketing
(14) Triathlon-Québec: Liste des clubs au Québec

14 commentaires
  1. Je suis dubitatif sur le salariat d’un entraineur dans des clubs sportifs amateurs.

    Dans le club multisport où je suis le triathlon, le football, le rugby ont des entraineurs rémunérés : ils ont des sponsors, font de l’événementiel et s’en tirent plus ou moins bien (l’entraineur de triathlon est licencié faute de moyens l’an prochain). En arts martiaux, en plongée, en surf, en natation : les coachs sont tous aussi qualifiés mais bénévoles. Résultats il n’y a pas de compétition organisée par le club mais en individuel seulement aux frais de chacun des participants et le coaching individuel est en cours particuliers payants.

    Le sport est avant tout un art de vivre ou pour certains un loisir et le prix des cotisations administratives (département, région, national, international) et de location des locaux, en France, représente 80% du montant des cotisations. Un salaire ce n’est tout simplement pas envisageable pour nos clubs amateurs.

    Je suis content d’enseigner bénévolement sur mon temps libre, j’apprends de mes élèves, ils apprennent de moi et la relation me semble ainsi plus saine.

    1. Merci pour ton commentaire!

      3 entraîneurs sur 4 au Royaume Uni en 2011 étaient bénévoles. Vous représentez l’actif le plus important pour une saine évolution de la cause sportive amateure, depuis toujours, et pour très longtemps.

      Ici au pays, plus de 95% des entraîneurs oeuvrent dans la sphère communautaire.

  2. Super bon article Charles. Je ne suis plus entraîneur depuis plus de 15 ans et c’est encore une période qui me rappel d’excellents souvenirs. Dommage que c’est un milieu presque impossible de bien gagner sa vie…

    1. Et c’est pour prévenir la perte d’actifs précieux tel que toi que j’ai rédigé cet article. Mais attention! Moi aussi j’ai jadis affirmé: Fontaine, je ne boirai plus jamais de ton eau 😛

  3. Couple things:

    These are just thoughts that occurred to me while reading your article. They are not intended as criticisms, and may in fact end up off topic! But I love discussing coaching and the coaches’ life so I wanted to share. Because my comment is long, it is in English. Maybe Alex can invest in a translation engine? 😉

    The « science » of coaching is over-stated. I would prefer the sport not go down the road of recruiting and finding coaches only from physiology or biology or phys. ed degrees. I have never taken a biology course passed grade 10 (sec 4), yet I am fairly well-versed in what the energy systems are, etc. It’s kind of a limited field of study in terms of the basics. Of course, things are always expanding and we are always learning more, but to keep up, what’s required is simply a matter of literacy, not even undergraduate or graduate level knowledge.

    I’m not talking about being able to read a blog. As you rightly point out, that’s a different story. The National Post just did a feature with runners where you could « ask for advice » from « peers » that is to say, other runners. The results were a huge fail. There IS a need for coaches, if only to keep people pointed in the right direction.

    There are lots of ways for coaches to « get paid » but you have to look for it. I got $6000 this year from the government to take the Level 4 course at INS. I got an additional $2000 to travel to BC and Oregon to do research on the topic of « successful distance running communities. » The « requirements » to receive this money and enter into the program were having my level 3, and a letter from Athletics Canada. And I had to go learn about coaching once a week for a year. Small price to pay.

    Another example: the FQA just paid for my trip to the NACACTFCA congress in Curacao. I got to meet Joe Vigil, one of my coaching heroes, and got invited to an IAAF Level 4 conference in California over New Years. I also learned that there is a full-scholarship for this program, and I have been recommended for it by my federation. Again, all that was required was Level 3 and some emails.

    There is also money to be had through the Excellence Program if a coach has a certain number of athletes AND his or her club can match the amount. So for example, if a club pays a coach $7500, the federation will double it. But this is limited to I think less than a dozen track coaches in the province.

    Regarding club structure: track and field clubs are REQUIRED to be OSBL. You have to have a board, you have to be registered with the government.

    My club does pay me, but it is a fairly modest amount. Actually, I am paid by a Triathlon Club as well now (McGill Triathlon Club), in addition to the track club (McGill Olympic Club). But between the two I make around $8000 total. I officially work 3hr/week for the MTC, and I am at practice 6hr/week with MOC. If you do the math that works out to about $17/hr. I also do some private coaching at a rate of $75/month for a training plan and $25/hr for a private training session. To be honest the amount I make there is minimal, as I prefer to funnel people into the respective clubs.

    That said, that certainly doesn’t include going to races, making training plans, and individual meetings with athletes. I spend most of my Sunday updating training plans for the MOC. (MTC doesn’t require any preparation on my part as someone else makes the program). I would venture to say that between plans, reading, and travel to races, I spend an additional 15hr/week on coaching. So now we are down to about $6/hr.

    I share this just so people have an idea. As a previous commenter said, it is a labour of love, but I think it is not fair to other coaches to not try to get paid for it. If I had become a lawyer, and loved it, I still wouldn’t have worked for free. Just because you like your job is no reason why it should be done freely.

    To round back to my first point about education, while I think it’s not necessary to have a specific kind of degree to be a coach, I do think that the coaching education levels should be a priority for anyone who wants to coach. There is always a lot of pushback on this point as some older coaches think that because they have been doing it for a certain amount of time, they don’t have much to learn. Of course this is not true. The other argument is that the coaching education stuff is nothing more than hoop-jumping. I disagree. First, it is very valuable stuff. I have rarely come out of a coaching education session thinking it was a waste of time. There are exceptions: the level 3 « ethics » modules because I feel like I’ve taken that course about 5 different times–if you are going to be unethical, taking a course won’t stop you! The other exception was the course on sports psych at the INS. There was a particular instructor who was just an idiot. She put forth statements basically linking race and nationality to personality type, which turned me off her right away. Luckily, another instructor, Olivier Turdel (I will name him because he deserves to be known) is probably one of the best teachers I have ever had, and he gave us a lot of insight in the area of sports psychology. The second reason why it is not just hoop-jumping is, as I described above, if you know where to look, you can get it all paid for, and even get paid to do it! So why the heck would you not?

    This may be too long for the comment field, but anyway, good job Charles, great to read this. I would love to hear about other coaches’ experiences, too!

    1. Hi honourable coach!

      To the best of my knowledge, this is a bilingual platform. Let us all chill out in our mother tongue 😉

      I find your comment a bit short according to my own standards. But that’s because I am a living reaction against the tweeter way of teaching/learning. I’m a paperless coach (and a paperless software programmer for that matter). My background is music. My highest qualification in sports is a PNCE Level 1, intro to easy going sportish kind of practice (I forgot the exact title).

      It would be a catastrophy if all of a sudden they started filtering letting in only those who *paid* for a degree (the word paid is the key here).

      You clearly deserve much more than you earn. If there are any people here who still don’t know who John Lofranco is, well he’s probably your safest path to sub-30 10k! I know other running coaches who are making a very successful ($$) career under the ‘new’ model. So I’m glad you feel comfortable with your situation, but remember this element of the article about avg age that coaches retire. You’re still far from there I believe… Persisting is what can really make the biggest difference.

      Personally, I’ve made the choice to avoid relying on any public founding. It’s a bit as if I felt that these paths were for anyone but I. It’s fine, I live very well with this. I just have a strong feel of insecurity, and even if I did get founding, I would fear loosing it. So I’d rather plan minding my own business.

      I am very comfortable with criticism. Mind you, I made a big effort to be « understood » in writing the article, to avoid confusion. However your voice as well as anyone’s is much more than welcome. I too want to hear about any of you guys’ stories.

      Thanks for chiming in mate, and have a wonderful season (not too wonderful though, as we compete against each other after all :P)

      Regards,
      Charles

      1. Thanks Charles. Some responses to your response:

        1) I have never coached anyone who has run under 30min for 10k (yet! Just got a message from an athlete who ran 5x1mile in 4:41 on a hilly course, so, um, I guess it’s coming soon!) But I do appreciate the plug!

        2) I think you should take public money. Here is why. First, the money I described that I got was a one-shot deal. So there’s no « fear » of losing it. You just get it. Second, the Federation money, while renewable, yes, is tied to performance. I think that’s fair. And if you are entitled to it based on the performance of the athletes you coach, then you should take it. Coaches should get what they deserve (some people would take that the wrong way, haha). We can’t sell ourselves short, in any area.

        3) Regarding age, that’s a great point. I have made a point of ensuring that I do not end up as an old, single, childless coach. It’s a bit of a pattern, and I don’t want to repeat it. Certainly burnout is another issue (if you don’t burn your family, you may burn yourself). I have been spotty at this, but I do make sure I have some family time on a regular basis. While the runners are like my family, they also appreciate that what goes on at home is a priority. I do have a « side-job » of university instructor to fall back on, but I love to coach, and I intend to keep doing it.

        4) Probably the biggest coach killer is bureaucracy and administration. I don’t know what it is about these positions that make former athletes and coaches forget what it was like to be on the ground, but often, there’s a real disconnect between what’s actually going on and the « ideal world » of the federation. I write that in lower-case because at the moment the Athletics Federations in both Quebec and Canada are moving forward in a very positive way. In Quebec, we were so far down the rabbit hole that it may seem like things are not getting better, but they are. So hopefully this continues. I can’t speak for triathlon of course, but I do hear stories…

  4. Pour les athlètes de haut niveau y-a-t-il des usages en Amérique du Nord?
    % sur les primes, Forfait annuel, ou un mix

    1. Oui absolument Daniel. Pour prendre un exemple près de nous, je sais que le salaire de Pierre Lamy est en partie affecté par le nombre d’athlètes « cardés » qu’il compte sous son aile.

      L’ennui par contre avec cette approche, c’est que ça donne lieu à des épisodes de maraudage. Bref, c’est comme ça depuis la nuit des temps je crois; et on ne gagne pas énormément de médailles au niveau mondial. Je peux lui demander, mais je crois que c’est un montant fixe par athlète.

      Merci pour ton commentaire!

    2. Dans un autre ordre d’idées, cet été j’ai fait la savoureuse rencontre d’un coach de natation qui s’appelle Ron Jacks. Il est entre autre, le coach de Richard Weinberger (3e à Londre sur 10k). Lui tu vois? Il est hors circuit. Son club est une compagnie privée, et il n’en a rien à cirer du financement publique (qu’il perd en étant pas un OSBL).

    3. Juste pour ajouter de l’eau au moulin. Si tu prends des athletes au quebec, un entraineur qui a des athlètes élites aura des aides de la fédération en fonction du « cardining » ou selection pour des projets pour les accompagner à un camp, course comme les jeux du Canada.

      A ma connaissance, dans cette elite (tri au québec), ils profitent généralement d’une structure adaptée pour eux qui rend l’encadrement accessible (U Laval).

      Dans le cas d’un pro en ironman et donc un sport non fédéré, il existe des tarifs forfaitaires et/ou des revenus basés sur les résultats. On parle d’une cote entre 10 et 20% sur les prime de course. Le pourcentage est en fonction de bcp de facteurs. A quel point l’entraineur à besoin de coacher un athlète connu ou pas. À quel point, il est suceptible de de toucher des bourses ou pas etc…

      Depuis un moment, ceci est aussi de plus en plus fréquent chez les elites ITU qui décident de quitter les structures fédérales. Généralement, les fédérations financent ces projets et certains donnent aussi un pourcentage de leurs primes de course

      1. C’est sur qu’en France, les fédérations ont un staff technique important qui est fourni mais pas mal d’athlètes ont des entraineurs personnels qui peuvent être soit rémunérés directement par l’athlète soit rémunérés par le club ou est licencié l’athlète.
        Je pense que contrairement au maraudage que nous indique Charles, si maraudage il y a, il se passe en sens inverse. A savoir il est plus fréquent qu’un athlète change d’entraineur et regarde ce qui lui est proposé plutôt qu’un coach qui va arracher un athlète d’un autre coach.
        Des que tu coaches un athlète de haut niveau tu vas être contacté par de nouveaux athlètes. Si tu as plusieurs athlètes de haut niveau les fédérations peuvent le cas échéant faciliter les déplacements sur les compétions majeures plutôt que ce ne soit les athlètes qui paient pour le déplacement de leur entraineur.
        Comme je dis souvent ce sont les athlètes de haut niveau qui font les entraineurs de haut niveau….mais c’est le point de vue du physiologiste de l’exercice qui n’est pas partagé par tous.

        1. Énorme question Daniel, qui me reste en travers de la gorge depuis que je coach. Ma seule conclusion à date: synergie. Le coach apprend des athlètes de haut niveau, et leurs résultats généralement supérieurs contribuent à la réputation de l’entraîneur.

          Mais certaines considérations complexes (voyages, problèmes, amélioration de la composante psychologique, partage d’expérience vécue avec d’autres athlètes de haut niveau) demeurent selon moi, l’apanage du coach. La gestion de l’équilibre au niveau charge de travail (on parle pas d’y aller au pif ici, mais soit en TRIMP soit en TSS), ça aussi l’athlète ne peut généralement pas y arriver tout seul.

          Mais je suis en partie d’accord avec toi. Aussi fort que j’aime penser avoir « développé » des athlètes, je n’y arrive pas. On s’est développés mutuellement.

        2. C’est drole mais tu vois avec la génération facebook et tout, je crois justement que l’entraineur est entrain de reprendre le dessus dans le sens qu’il doit etre de plus en plus un mentor et de rassurer l’athlète par ses succès précédents. Un athlète peut facilement se perdre dans la complaisance facile de facebook.