Texte de Power2Max/Alan Conzens (texte original). Trimes a décidé de le traduire puisqu’il reflète l’importance de la gestion de l’effort à vélo.
Début avril, deux athlètes supportés par Power2max étaient en action à Ironman Afrique du Sud, Nils Frommhold et Bertrand Billard. Au final, victoire pour Nils et abandon de Bertrand (début en ironman du français et sociétaire de Aix en provence). Le danois gagnera en signant les meilleurs temps dans les 3 disciplines privant de la victoire des athlètes établis comme Faris Al-Sultan et James Cunnama ou encore Ronnie Schildknecht.
Nils et Bertand ont accepté partager leurs données. Cela nous permet donc de faire une analyse comparée entre les deux.
En chiffre.
Ces deux athlètes ont des poids presque identiques (76kg vs 75 kg) et aussi proche en taille (1m88 vs. 1m93). Les deux profitent d’excellents vélos aéro (Canyon Speedmax CF and Cannondale Slice RS). Nils enregistra un temps de 4:37 contre 4:52 pour Bertrand.
La dynamique.
Après quelques problèmes dans la T1 pour Nils. Il aura a chasser pour rattraper Faris, Bas et Georg Potrebitsch sur les premiers kilos à vélo. Le groupe restera soudé pendant les 90kms. Puis Nils s’échappera pour rentrer en T2 avec 5 minutes d’avance.
Betrand s’est aussi perdu dans la transition. Après 15km, il a pu profiter d’un groupe avec James Cunnama. Tout en gardant leurs distances, ils ont très bien travaillé mais cela s’est compliqué durant la deuxième moitié. Rejoint par Ronnie Schildknecht, pour un court moment, Betrand n’a pas été en mesure de le suivre jusqu’a la T2.
« Watt does it take? »
Lorsque nous avons reçu les données des deux athlètes, ce qui nous a frappé c’est que Nils était plus rapide tout en ayant généré moins de watts. Rappelez-vous que les deux athlètes ont des gabarits très similaires.
4:37 avec 294 watts normalisées/ 272w en moyenne pour Nils
Index de variabilité 1.08 et 3.9w/kg normalisé.
4:53 avec 301 watts normalisées/ 287w en moyenne pour Bertrand
Index de variabilité 1.05 et 4.0w/kg normalisé.
Ces chiffres correspondent aux valeurs d’un pro ayant le potentiel pour gagner avec une plage entre 3.7 et 4 w/kg normalisé sur 180 km.
Cela démontre aussi la difficulté des Ironmans à ce niveau puisqu’il faut pousser des grosses puissances à vélo et être en mesure de courir un marathon solide derrière. Nils a été en mesure de le faire alors que Bertrand a préféré se retirer après 15k, préférant se réserver pour d’autres courses sachant que sa collecte en points KPR ne serait pas satisfaisante.
Gains marginaux?
Pour aller plus en détail, nous avons réalisé ce graphique basé sur les chiffres de puissance (tracé sur période de 5 min) et les vitesses. Les deux athlètes utilisaient des GPS et cela explique la non régularité des courbes .
Les variations de leur puissance sont avant tout dictées par les montées, les faux plats et les descentes. On remarque plusieurs pointes à plus de 350 watts (rappel chiffre basé sur des périodes de 5 min) et des vitesses proches de 60 km/h.
On remarque que la puissance de Nils est généralement plus basse que celle de Bertand mais que sa vitesse est pourtant plus élevée. Mais son indice de variabilité (puissance normalisée/puissance moyenne) est plus élevée, cela signifie que ses variations de puissance sont plus grandes et qu’il a poussé plus fort sur les montées et moins pédalé dans les descentes tout en étant en mesure de garder une excellente vitesse (position aéro de descendeur) et possiblement très bonne technique.
La gestion de l’effort de Nils dans les montées a été très bénéfique. Tout en restant dans les limites, il a su exploiter son potentiel à pouvoir élever son effort lorsque cela était le plus avantageux (montées). La variabilité de l’effort est une spécificité qui est souvent mise de coté dans la longue distance puisque l’athlète pense qu’il doit fournir un effort constant. Nils a avoué avoir passé un moment difficile durant la 4e heure, mais un bonbon l’aurait sauvé…
Ce qui est frappant dans la performance de Nils demeure sa capacité de maintenir une vitesse supérieure dans le vent de face (seconde moitié) même avec une puissance plus faible. On rappelle que les deux athlètes étaient seuls. On peut en conclure que l’efficacité de Nils vient avant tout de son excellent aérodynamisme qui est provoqué par une longue liste de facteurs. Choix des roues, vélos mais surtout position et maintient.
Cela rappelle l’importance des gains marginaux, avec un plateau de pros de plus en plus compétitif, une différence de 10 watts peut décider entre une victoire ou un DNF. Nils a avoué avoir travaillé très fort avec Canyon sur son aérodynamisme en s’entrainant sur piste avec son power2max pour trouver les zones à améliorer puisque dans un environment contrôlé, il est forcément possible de juger de sa position en comparant sa vitesse à sa puissance.
L’avenir.
Avec sa victoire, Nils peut désormais se concentrer sur Kona. Bertand profitera de son apprentissage pour se préparer adéquatement pour Ironman France où la gestion de l’effort prendra une place encore plus grande avec ses longues montées et ses descentes techniques.
Nils Frommhold site officiel
Bertrand Billard site officiel