Sarah-Anne Brault, récente recrue de l’équipe Trimes est allée chercher un résultat historique pour la scène triathlétique québécoise. Jamais un représentant de la belle province n’avait obtenu un aussi bon résultat à ce niveau de compétition. À sa première saison totalement dédiée au sport triple, elle obtient déjà un résultat qui éclipse ceux des beaux jours de Kathy Tremblay.
Fait important, la famille Brault est originaire et réside à nouveau à Québec. Sarah-Anne Brault a pourtant été développée par le Manitoba et le coach Gary Pallett. Depuis le retour de la famille dans la belle province, Sarah-Anne reçoit à nouveau le support de la belle province.
Cette performance est une demi surprise en soi puisque personne ne doute véritablement du potentiel de Sarah-Anne, on ne pensait pourtant pas la retrouver déjà à ce niveau de performance puisqu’elle revient de blessure. Elle avait d’ailleurs du renoncer à faire la grande finale à Londres. Depuis, elle était rentrée dans un long processus afin de redevenir une athlète en reconstruction.
Même si tout le monde appelait à la patience dans son cas, elle vient de passer très près du premier podium de sa carrière dans les Séries mondiales de triathlon en finissant quatrième à la première étape de la saison à Auckland, en Nouvelle-Zélande, ce dimanche. Dans ce cas, la surprise est vraiment réelle.
« Je suis super heureuse! C’est beaucoup plus que ce à quoi je m’attendais. C’est fou! » a souligné Brault.
Sortie 16e de T2 après un vélo qui a été vraiment disputé à l’ usure. Son groupe avait un retard trop important pour rejoindre Jodie Stimpson. Tout au long de la course à pied, Sarah-Anne a mené son groupe avec des athlètes émérites comme Moffatt, Hewitt, Haug, Jackson, Jenkins. C’est seulement dans le dernier kilomètre que l’allemande Anne Haug a réussi à se détacher du groupe laissant Sarah-Anne et Helen Jenkins dans une lutte finale pour la 3e place.
« J’ai vraiment travaillé pour apprendre à bien nager ces deux derniers mois, alors de me retrouver dans le peloton de tête était impressionnant aujourd’hui, a dit Brault. Je suis remontée dans la portion vélo et la chose la plus importante à la course à pied était de ne pas être intimidée par les gros noms autour de moi. Je savais que je pouvais bien courrir et c’est ce que j’ai fait. »
« À la course à pied, j’avais peur ne pas mener le peloton. Je ne voulais pas reculer parce que je ne savais pas si j’allais être capable de revenir. Je dois juste continuer d’apprendre à courrir à ce niveau.J’ai travaillé avec notre nouvel entraîneur cette année (Jamie Turner) et ça semble vraiment être payant pour moi. »
« Mon meilleur résultat aux Séries mondiales de triathlon était une 11e place à Hambourg, l’année dernière. C’était une surprise pour moi et cette fois c’est encore plus gros, a ajouté Brault. Je ne pense pas que ça va changer quoi que ce soit pour moi. Mon objectif est de courir en Séries mondiales. Je pense que ça m’assure un laissez-passer pour les Jeux du Commonwealth, ce qui était mon principal but cette année. »
Connaissant le palmarès de ses adversaires, cette course est un boost énorme pour le reste de la saison. On a vu une Sarah-Anne capable de nager avec les meilleurs et c’était l’aspect où le doute était le plus grand et elle n’a pas eu peur de prendre la direction du peloton à plusieurs reprises. Malheureusement, elle s’est laissé piéger dans l’attaque des 2 néo-zélandaises, Samuels et Mcilroy.
Elle terminera sa course avec un temps de 35 min 29s. C’est un temps qui peut paraitre assez lent dans les nouveaux standards mais Auckland reste une course très atypique sur le circuit avec 24 côtes à franchir. C’est un effort très différent.
Dans cette performance, Sarah-Anne devrait être en mesure d’être sélectionnée pour les jeux du Commonwealth. C’était l’un de ses objectifs principaux pour la saison.
Sa performance remet de l’avant le questionnement sur le développement des athlètes en triathlon puisqu’elle vient elle aussi du circuit universitaire NCAA où elle y pratiquait l’athlétisme. Même si elle continuait le triathlon, ces périodes focalisées sur la course à pied, lui ont peut être permis de mieux développer sa course à pied.
Évidemment, cette surprise canadienne devrait avoir des suites. Ellen Pennock, Amélie Kretz, Joanna Brown, Kristen Sweetland et Paula Findlay ont toutes le potentiel pour faire des top 8 cette saison. Tout cela indique une saison très excitante et dans la performance de Sarah Anne Brault ont doit surtout y voir que même en se développant au Manitoba, rien n’est impossible.
Pour nos lecteurs français, Sarah-Anne est sociétaire du club de Metz.