Une dynamique devenue classique? Les ITUiens prennent le contrôle.
Avec la densité actuelle, St-George n’a pas échappé à l’exception. Avec l’arrivée de nombreux ex-ituiens dans le sport, ils ont appris à faire subir ce que les Brownlees leur faisaient. Soit de faire la différence dans l’eau et de s’assurer de tenir un tempo à vélo assez fort pour ne pas laisser les moins bons nageurs revenir dans la course. Kienle, Weiss, Rapp, Vanhoenaker, tous ont été contrôlés.
On doit parler de Post-Londres. Depuis les jeux et la transition des vétérans en ITU au 70.3. Ce sont eux qui contrôlent le sport. On les imaginait ne pas tenir le rythme à vélo et pourtant, ils l’ont neutralisé. Cette course les affrontait pourtant à ce qui se fait de mieux en vélo.
La natation…
Comme toujours, Andy Potts sort premier de l’eau avec une avance d’une minute sur les autres. Malheureusement pour l’américain, cela n’est pas significatif sur le reste de la course. Il est devenu un lièvre. Dans le top 10, on retrouve 5 Olympiens et Matt Charbot qui est un ancien ITUiens.
1 21:49 3 Andy Potts USA
2 22:49 1:00 11 Jan Frodeno DEU
3 22:50 1:01 34 Patrick Lange DEU
4 22:51 1:03 1 Brent McMahon CAN
5 22:52 1:03 20 Clayton Fettell AUS
6 22:55 1:06 5 Terenzo Bozzone NZL
7 22:57 1:08 51 Brian Fleischmann COL
8 23:00 1:11 24 Matt Chrabot USA
9 23:00 1:12 9 Bevan Docherty NZL
10 23:00 1:12 19 Tim Don GBR
Face à ces dynamiques où les groupes s’imposent, Kienle et Weiss sont obligés de démarrer très fort leur vélo. Cette course instaure d’ailleurs un doute puisqu’ils ne sont plus en mesure de rentrer en T2 avec une avance. Difficile à dire si Kienle n’est pas encore dans son peck de forme ou les autres ont tout simplement appris à le contrôler. Il était tout même en mesure de mettre au minimum plus de 5 minutes à ces pros à Las Vegas. La majorité des pros accusent moins de 3 minutes sur lui et sachant qu’il ne progresse pas en natation…
Tout cela lance un message aux triathloniens qui ont préféré arrêter leur carrière en ITU parce « qu’ils ne faisaient pas les packs ». Le 70.3 n’est peut-être plus l’échappatoire rêvée. À l’image de l’ITU, on peut même s’attendre à voir le niveau continuer à progresser dans l’eau puisque Potts prouve qu’il y a encore une grande marge.
Après 22 miles à vélo
1 1:14:59 42 Andrew Yoder USA
2 1:15:51 0:52 3 Andy Potts USA
3 1:15:54 0:56 8 Joe Gambles AUS
4 1:15:57 0:58 24 Matt Chrabot USA
5 1:16:26 1:28 1 Brent McMahon CAN
6 1:16:31 1:33 23 Tim Reed AUS
7 1:16:34 1:35 5 Terenzo Bozzone NZL
8 1:16:36 1:37 7 Ben Hoffman USA
9 1:16:37 1:39 19 Tim Don GBR
10 1:16:39 1:40 11 Jan Frodeno DEU
Après 40 miles.
1 1:55:30 42 Andrew Yoder USA
2 1:56:55 1:26 20 Clayton Fettell AUS
3 1:57:06 1:37 8 Joe Gambles AUS
4 1:57:09 1:40 1 Brent McMahon CAN
5 1:57:11 1:42 3 Andy Potts USA
6 1:57:13 1:44 10 Marino Vanhoenacker BEL
7 1:57:15 1:46 7 Ben Hoffman USA
8 1:57:16 1:47 5 Terenzo Bozzone NZL
9 1:57:18 1:49 11 Jan Frodeno DEU
10 1:57:19 1:50 19 Tim Don GBR
Un peu comme toujours Andrew Yoder finit par partir seul et rentrer en T2 avec une avance de 2 minutes. Mais comme ils disent, on fait uniquement un bon vélo quand il est suivi par une bonne course à pied. Yoder sera rapidement rejoint par la meute. Tout comme Potts en natation, les pros ne se préoccupent plus de lui laisser une avance.
Entrée en T2
Marino Vanhoenacker a tenté de s’échapper dans les derniers kilomètres, mais en vain.
1 2:32:32 42 Andrew Yoder USA
2 2:33:37 1:05 10 Marino Vanhoenacker BEL
3 2:33:38 1:06 20 Clayton Fettell AUS
4 2:33:40 1:09 8 Joe Gambles AUS
5 2:33:41 1:09 1 Brent McMahon CAN
6 2:33:42 1:10 7 Ben Hoffman USA
7 2:33:43 1:12 5 Terenzo Bozzone NZL
8 2:33:43 1:12 19 Tim Don GBR
9 2:33:44 1:13 3 Andy Potts USA
10 2:33:47 1:15 9 Bevan Docherty NZL
Et à l’image de l’ITU… un Brent McMahon sort avec une avance grâce à une transition parfaite. Les derniers efforts de Marino pour entrer en tête en T2 n’auront pas servi.
2 2:34:59 0:48 1 Brent McMahon CAN
3 2:35:05 0:55 19 Tim Don GBR
4 2:35:05 0:55 5 Terenzo Bozzone NZL
5 2:35:05 0:55 10 Marino Vanhoenacker BEL
6 2:35:06 0:55 8 Joe Gambles AUS
7 2:35:10 0:59 20 Clayton Fettell AUS
8 2:35:11 1:00 7 Ben Hoffman USA
9 2:35:12 1:01 2 Kevin Collington USA
10 2:35:14 1:04 9 Bevan Docherty NZL
Le fait marquant est que Frodeno était alors à plus d’une minute en arrière. Il n’a pas été en mesure de rester avec le groupe sur les derniers kilomètres. Sa décision de laisser partir s’est avérée être la bonne. Mais les grands absents sont surtout Kienle et Weiss.
Après 2 miles à la course à pied
Tim Dom est parti comme une bombe pour imposer son rythme. Ah, l’héritage ITU…
1 2:44:59 19 Tim Don GBR
2 2:45:03 0:05 8 Joe Gambles AUS
3 2:45:03 0:05 1 Brent McMahon CAN
4 2:45:10 0:11 3 Andy Potts USA
5 2:45:14 0:15 2 Kevin Collington USA
6 2:45:18 0:19 5 Terenzo Bozzone NZL
7 2:45:22 0:23 42 Andrew Yoder USA
8 2:45:24 0:25 7 Ben Hoffman USA
9 2:45:47 0:48 20 Clayton Fettell AUS
10 2:45:56 0:57 10 Marino Vanhoenacker BEL
Après 4.94 miles
Seul McMahon est en mesure de suivre Tim Don. Frodeno est l’unique athlète à reprendre du temps sur eux. Terenzo Bozzone et Bevan Docherty qui sont vus comme des références en 70.3 ne sont pourtant pas capables de suivre. Dans le cas de Docherty, il prépare Ironman Texas, alors il est difficile de savoir si son manque de vitesse est attribuable à son entrainement spécifique.
1 3:02:33 19 Tim Don GBR
2 3:02:41 0:08 1 Brent McMahon CAN
3 3:03:13 0:41 8 Joe Gambles AUS
4 3:03:21 0:48 3 Andy Potts USA
5 3:03:37 1:05 2 Kevin Collington USA
6 3:03:41 1:08 5 Terenzo Bozzone NZL
7 3:03:47 1:14 11 Jan Frodeno DEU
8 3:03:57 1:25 7 Ben Hoffman USA
9 3:04:46 2:14 9 Bevan Docherty NZL
10 3:05:04 2:32 20 Clayton Fettell AUS
Après 7 miles
Le Canadien prend la tête, on pense alors qu’il va être en mesure de garder son titre.
1 3:10:49 1 Brent McMahon CAN
2 3:10:54 0:06 19 Tim Don GBR
3 3:11:47 0:58 3 Andy Potts USA
4 3:11:49 1:01 11 Jan Frodeno DEU
5 3:11:50 1:02 8 Joe Gambles AUS
6 3:12:15 1:26 2 Kevin Collington USA
7 3:12:20 1:32 5 Terenzo Bozzone NZL
8 3:12:36 1:48 7 Ben Hoffman USA
9 3:13:22 2:34 9 Bevan Docherty NZL
Mile 11.5
Tim Don et Frodeno ne sont qu’à 17 secondes du Canadien.
Et finalement…
Frodeno passera finalement McMahon dans le dernier kilo. L’allemand a véritablement mis le turbo vers la fin et signe un demi de 1:09:12. Difficile de savoir si le parcours avait la distance, il court tout de même 1:30 plus rapidement que le second temps.
Chez les français, Antony Costes prend une 26e place , Jonathan Tryoen la 33e et Trevor Delsaut une 39e.
Frodeno la nouvelle référence?
Avec sa victoire À Auckland et Oceanside, il gagne les trois courses avec les plateaux les plus relevés. Une victoire au Championnat d’Europe complèterait une sorte de Grand Chelem. Il sait désormais qu’en exécutant parfaitement ses courses, il doit gagner. Il prouve d’ailleurs qu’il est en mesure de gagner, quelque soit le profil de la course.
Qui pourrait casser la série?
Évidemment, McHanon était très proche et sachant que Frodeno était en difficulté sur la fin du vélo, le Canadien peut exprimer des regrets. On peut s’attendre à voir les autres commencer à courir contre Frodeno, un certain Crowie avait le droit à ce traitement ces dernières années.
Dans le cas de McHanon, même si cette deuxième place à un gout amer, il vient de prouver encore une fois qu’il est l’un des top en 70.3.
Évidemment, le seul homme qui pourrait priver l’Allemand du titre, c’est possiblement Javier Gomez. Encore une fois, le titre pourrait dépendre du calendrier…
Il ne faut pas oublier que…
Frodeno a avant tout comme objectif de gagner Kona cette année. Il pourrait donc être moins présent ces prochains mois
Et Bozzone?
Est-il conservateur dans sa planification. Possible.
Le grand perdant de cette course?
Les fans. La WTC n’a pas souhaité diffuser cette course en direct. C’était possiblement la plus intéressante depuis très longtemps. Avec la qualité du plateau, c’était pratiquement assuré.
Consensus sur la difficulté de la course.
Tous les pros se sont exprimés sur ce point et sont unanimes. En fait la difficulté vient avant tout de la densité où les pros se sont poussés plus. Les victoires faciles pour les ténors sont chose du passé.
Des points KPR 70.3 inaccessibles.
Si vous analysez les résultats, on peut affirmer que tous les athlètes dans le top 20 ont offert une performance digne d’une victoire d’un 70.3 régulier. On rappelle que cette course étant un championnat, elle offrait 1500 points et une bourse cumulée de 75 000$. Dans la course à la qualification, elle semble être un impératif pour obtenir un ticket pour Mont-Tremblant, mais face à la densité actuelle, certains peuvent se questionner sur cette opération.
On se rappellera qu’avant l’instauration d’une qualification par points, les pros avaient le talent de s’éviter. Ils n’ont désormais plus le choix de se confronter. Face à la difficulté de faire des points dans les courses majeures, il ne serait pas étonnant de voir des pros changer de tactiques.
Les Australiens avantagés?
Le circuit Ironman était surtout concentré sur l’Amérique du Nord. Puis Challenge a commencé son invasion en Océanie, cela a entrainé une explosion du nombre de courses sur ce continent. Par son placement sur le calendrier, les courses étaient moins denses et plus nombreuses. Par ce fait, ceux qui ont fait ces courses sont nettement favorisés dans la course à la qualification face à ceux qui font la saison nord-américaine.
C’est Antony Costes et pas Anthony Costy !