Naissance…
Aout 1989 en Avignon. Mark Allen remporte de haute lutte les 1erchampionnats du monde de triathlon. Il devance Glen Cook et Richard Wells… L’événement fait l’objet d’un direct de plus de trois heures sur canal plus.
Marc Toesca commente la course aidé comme consultant du meilleur triathlète français de l’époque : Yves Cordier… (pour les amoureux des petites histoires du triathlon, il faut savoir que ce fut une longue bataille entre Embrun et Avignon pour savoir qui des deux villes cette année là allait être le support de cette course… La cité des Papes remportant finalement la mise… Ce qui amena Gérald Iacono à avancer l’Embrunman exceptionnellement de la mi Aout à début juillet… Yves Cordier, caracolant en tête de la course lors du vélo percuta alors un chien du côté de Saint Appolinaire… et se brisa la clavicule… D’aucun pensent que le Niçois, sur un parcours montagneux et dans la forme de sa vie était sans doute l’un des seul à être en mesure de barrer la route de l’américain cette année là… Nous ne le saurons jamais !). La « toute petite histoire » retiendra qu’en Avignon, il y eu tout de même un champion du monde français… Le regretté Jean Gilly chez les vétéran…
Voilà pour la petite histoire ! La grande, elle retiendra que c’est sans surprise également que la Néo Zélandaise Erin Baker remporta la palme…
A cette époque, les courses étaient sans « drafting », les triathlètes pouvaient se déplacer sur le vélo dans les aires de transition, les trifonctions n’existaient quasiment pas pour ainsi dire… Beaucoup diront que c’était « le bon vieux temps »… Sans doute oui pour Mark et Erin qui ne perdaient presque jamais une course malgré la faiblesse de leur natation. Imaginez un peu que ce jour là, Allen sorti de l’eau à presque 2 minutes de Richard Wells !
Cette course marqua l’avènement de la toute jeune fédération internationale de triathlon (ITU) présidée aujourd’hui par une femme, Marisol Casado (également membre du CIO.
Cependant, c’est bien le canadien Les Mac Donald qui a marqué l’histoire de cette toute jeune fédération. Il en sera le président omnipotent de 1989 à… 2008 !
ITU et olympisme :
Omnipotent, presque tyrannique même tant les prises de décisions de ce petit bonhomme étaient implacables. Il aura à son actif quelques luttes homériques avec certain de ses « collègues » comme le Français Didier Lehénaff, un temps président de l’ETU (European triathlon Union, autre organisme d’importance s’occupant du triathlon et qui finira par faire les frais de L’ITU !)
Malgré tout, les réseaux et sans doute aussi l’amitié qui liait Les Mac Donald à Juan Antonio Samaranch le président du CIO, permirent à notre sport de rentrer dans le giron olympique à Sydney. Une course remportée à la surprise générale par Simon Whitfield (Canadien lui aussi !) Le français Olivier Marceau passant tout près de l’exploit puisque, échappé en vélo en compagnie de Conrad Stolz, il mènera les débats jusqu’à 4 kilomètres du but…
Ainsi aujourd’hui, après quatre olympiades, le triathlon apparaît comme bien implanté parmi les sports olympiques et peut voir l’avenir en rose de ce côté là.
ITU, des réussites…
Certes, notre discipline aura prit des « part de marché » sur cette période. Aujourd’hui, c’est sans conteste un sport arrivé à maturité. Il existe une série mondiale sur courte distance, des championnats du monde longue distance, du cross triathlon… les formes de pratiques se diversifient y comprit sur les épreuves de haut niveau avec l’apparition des relais par exemple. En ce sens, on peut rendre hommage à l’ITU qui permet une évolution notable de notre sport.
La série mondiale, bien que perfectible dans sa conception, rassemble effectivement la majorité des meilleurs triathlètes de la planète. Les courses y sont de plus en plus indécises et spectaculaires… la dernière en date à Londres en constitue un parfait exemple. Une course qu’il fut d’ailleurs possible de suivre avec un live d’excellente qualité.
Et des échecs…
Le duathlon, éternel parent pauvre du triathlon, qui semble condamné à simplement exister comme pratique de préparation et d’accompagnement pour les triathlètes. Les championnats nous livrent des vainqueurs quasi anonymes. Qui est au courant que cette année, la France possède les deux champions du monde… et qui se souvient de Yann million, multiple champion du monde… On a parfois l’impression désagréable qu’il y a même une « volonté » de ne surtout pas chercher à développer cette discipline.
Mais le véritable point noir, c’est la longue distance… Celle ci échappe presque totalement à l’ITU.
Certes, il existe des championnats d’Europe et du monde mais leur importance est anecdotique au regard des véritables épreuves phares que sont les plus grand Ironman dont le 1er d’entre eux, Hawaii.
Depuis quelques années, des Ironman fleurissent un peu partout et rien ne semble vouloir stopper cet engouement. Ce « phénomène » même pourrait on dire lorsqu’on s’aperçoit que certaines de ces épreuves font le plein en quelques heures malgré des prix d’inscription exorbitant.
Là où il est difficile de trouver des amateurs pour représenter un pays sur un championnat du monde, il faut désormais un niveau de quasi professionnel pour arriver à se qualifier pour la grande messe d’Hawaii fin octobre… Cherchez l’erreur !
Cet aspect là doit vraiment nous interroger car il existe depuis quelques années, un réel attrait pour les épreuves longues distance qui sont bien « dans l’air du temps ». Mais sur ces courses, le moins que l’on puisse dire, c’est que les épreuves organisées par des instances fédérales ne sont pas très attrayantes…
Il est à notre avis important que l’ITU et ses fédérations parviennent à réagir face cela.
Si l’avenir de notre discipline est bien dans la diversité des formules et l’accès au plus grand nombre, il n’en demeure pas moins que la raison d’être et le but ultime d’une majorité d’athlètes qui se trouvent attirés par le triathlon, c’est le mythe de l’Ironman.
Si nous prenons l’exemple de la France, la seule épreuve longue distance, de grande envergure et reconnue en tant que tel, organisée au sein du giron fédéral, c’est l’Embrunman. C’est un peu léger. D’autre part, c’est une course qui existait bien avant que la fédération française ne soit crée !
Il reste encore du pain sur la planche de Marisol Casado pour continuer à faire évoluer et progresser notre discipline, notamment sur le plan de la communication. La dernière vidéo sur les 25 ans de l’ITU l’illustre parfaitement puisqu’on y retrouve parmi les images fêtant cet anniversaire, la présence de deux anciens champions du monde : Dimitri Gaag et Vanessa Fernandez… Un choix, plus que discutable pour promouvoir notre beau sport…
https://www.youtube.com/watch?v=Mz64k3yiJvs
Dire que ce jour de la naissance de l’ITU à Avignon, j’avais un an et me trouvais à 25km de là…
Et voilà la vidéo de cette course de mark allen
https://www.youtube.com/watch?v=yhpP_2DRUo0
Autant Dimitry Gaag a été suspendu 2 ans pour usage d’EPO mais pour Fernandes je ne comprends pas ton avis… Tu peux étayer?