La force et la passion, Léonie Périault se fait trimer

Léonie Périault est un personnage atypique. A tout juste 20 ans, elle possède un des palmarès les plus impressionnant de la nouvelle vague française. Championne de France junior de cross, vice championne d’Europe et du monde de triathlon junior et déjà sur le podium des championnat de France de triathlon élite l’an dernier, elle vient tout juste de prendre une prometteuse 2eme place aux championnats d’Europe U23 dès sa 1ere année espoir.

Pourtant, la sociétaire d’Issy-Les-Moulineaux, formée à Versailles reste bien loin des projecteurs et trace tranquillement son petit bout de chemin en toute simplicité et sans pression. La clé du succès ?

Léonie, peux tu nous dire ce qui t’a amené à pratiquer le triathlon ?

Je suis à l’origine une nageuse (et oui c’est ça le pire), j’ai respiré du chlore et ciré les gradins de 1995 à 2007.

Je me suis retrouvée sur mon premier triathlon (au stade français) en 2002 grâce à mon entraineur natation de l’époque à Vélizy (Ludovic Dalliez) qui était entraineur de triathlon au stade français et qui nous a proposé d’essayer avec une amie, j’en ai fait 1an dans ce club mais j’ai malheureusement du arrêter pour des questions de logistiques. En 2007 Versailles triathlon organise un aquathlon, non loin de chez moi j’en profite pour renouer avec le triple ( double effort), j’apprends à ce moment là que Versailles triathlon ouvre une section jeune en septembre sans aucune hésitation j’ai immédiatement remis mon dossier d’inscription et voilà grâce à Versailles tri, je pratique et je me suis « épanouie » dans cette discipline depuis maintenant 7ans ( de benjamine 2ème année à maintenant), tout en continuant à m’entrainer avec le club de Natation : SN Versailles.

Quand as tu compris que tu avais du talent pour ce sport ?

Je ne l’ai toujours pas compris… Et le talent ne suffit pas, seul le travail paye.

J’ai surement certes plus de qualités intrinsèques sur terre que dans l’eau mais le terme talent me gène.

Qu’est ce qui te plait le plus dans le triple effort ?

La variété des sports, l’enchainement des disciplines, la complémentarité de l’effort, la compétition, le dépassement, l’environnement, le voyage, la sensation d’évasion…

Une journée de Léonie Périault en ce moment, ça ressemble à quoi ?

 En ce moment… une journée se résume à dormir, profiter, manger, un entrainement quotidien et regarder la coupe du monde (Allez les bleus !) entre amis dans notre fief Versaillais autour de quelques canons (j’ai entendu dire que c’était bon pour la récup mais bien entendu toujours avec modération)

Je vous rassure ce genre de journées sont très occasionnelles, mon coach m’a juste accordé quelques jours de repos pour profiter et me reposer avant de réattaquer la suite de la saison.

T’arrive il de t’imaginer sur le ponton de Rio dans deux ans ?

Sur le ponton non, mais dire que je n’y pense pas serait un mensonge… Pratiquant un sport olympique j’ai forcément les 5 anneaux dans un coin de ma tête mais je n’aime pas me projeter… Je préfère vivre au jour le jour, on verra jusqu’où ça m’amènera… De plus en plus de gens de mon entourage m’en parle, mais j’ai toujours garder les pieds sur terre et je reste surtout réaliste… J’ai encore un long très long chemin à parcourir.

As tu des modèles sportifs en triathlon et dans le sport en général ?

En triathlon pas spécialement… Je suis juste très admirative d’athlètes comme Jess H, Frodeno, Gomez, Whitfield et bien entendu les frenchies qui m’ont vendu du rêve à mes débuts (Belaubre, Hauss, Vidal, Moulai, ect…),(pour l’anédocte, lors du triathlon du stade français en 2007 ma première année de triathlon Aurélien Raphael était là tout auréolé de son titre de champion du monde Junior : malgré ma timidité, je suis venue lui demander un autographe sur ma coupe… j’en étais très fière)

En tout que grande amatrice de sport en général, j’ai en effet des sportifs que j’admire je peux même parler de FAN, je ne vais pas faire très originale mais ce sont des sportifs qui m’ont marqué :

Zinedine Zidane (malgré son coup de tête, il m’a fait aimer le foot une telle classe une fois le ballon aux pieds, très timide et humble il s’exprimait sur le terrain),

Tony Estanguet (pour son éternel confrontation avec Martikan, et 3 fois champion olympiques le Monsieur, celui de 2012 reste le plus beau pour moi)

Mr Roger Federer personne ne lui résiste, la classe incarnée !

Lavillenie et Fourcade pour ceux qu’ils ont accompli d’extraordinaires et d’uniques récemment pour ne citer qu’eux… 

Quel est ton meilleur souvenir sportif en tant qu’athlète et…  en tant que supportrice ou spectatrice ?

En tant qu’athlète c’est forcément mon année 2012 avec mes titres de vice championne d’Europe et du monde à Auckland !

En tant que supportrice et spectatrice j’en ai 2 souvenirs :

Le premier pour le suspens et la déception : La course élite homme lors championnat d’Europe à Eilat. La place pour les JO de Londres se jouait, (le critère étant le podium en cas d’échec Vincent L blessé à ce moment, décroché le sésame)… Tony M après s’être échappé à 2 en bike, à 400m du but il était 3ème. Une pénalité de 10s, du à un bonnet hors de la boite brisa son rêve de deuxième et dernière participation au JO de Londres. J’étais réellement déçue pour lui. Du coup, Vincent que j’ai de nombreuses fois côtoyés en stage IDF décrocha le 3ème dossard J.
Le deuxième souvenir sont les JO de Londres (après de nombreuses heures de selle pour y accéder, oui nous avons fait le trajet en vélo depuis Paris). C’est à vivre une fois dans sa vie pour l’ambiance, la beauté de la course… Je n’avais jamais vu autant de monde sur un tri, et les Bronwlee favoris chez eux ont tenu leur rang ainsi que la super course des français (David, Laurent et Vincent) derrière les 3 intouchables du jour… C’était magique.

Aujourd’hui, la mode chez les élites semble de plus en plus de partir s’entraîner dans des groupes d’entrainement. Qu’en penses tu, et imagines tu tenter l’expérience dans un avenir proche ?

Je pense que cela peut être une très belle expérience qui permet de découvrir une culture du sport différente qu’en France, s’entrainer et vivre avec un groupe dont l’objectif est le même, profiter de l’émulation de groupe et du niveaux de chacun.

Oui justement je m’imagine tenter ce genre d’expérience c’est mon coach qui m’a évoqué le sujet récemment. Le plus tôt possible j’espère mais pendant une courte période de quelques mois durant l’hiver pour pouvoir effectuer un gros volume surtout essayer de passer un cap dans l’eau avec un collectif et ceci me permettrait également de progresser en anglais c’est primordial de nos jours.

On te voit régulièrement sur les courses UNSS d’Iles de France en tant que marraine ou même pour faire le vtt ouvreur. Peux tu nous parler de la relation qui te lie au sport scolaire ?

Avoir un entraineur professeur d’EPS et très présent dans l’UNSS et étant dans une académie très impliquée ça aide… J’ai découvert l’UNSS (je faisais les cross) au collège sous la houlette de Cedric Beaurain un professeur d’EPS du collège qui par la suite est devenu mon entraineur de course à pied au club de l’EASQY. J’ai ensuite repris les courses UNSS au lycée sous les couleurs de Marie-Curie à Versailles grâce à 2 professeurs « dingues » et passionnés de sport.

L’UNSS permet à des jeunes de s’investir dans le sport scolaire et d’en découvrir d’autres (exemple le triathlon…) : je garde personnellement un excellent souvenir des compétitions, en particulier de notre titre de champion de France de triathlon avec Marie Curie. L’UNSS montre aussi aux autres professeurs (des matières dites « nobles » !), l’importance du sport d’équipe…

En dehors du triathlon, dans quel métier ou activité aimerais tu t’accomplir ? 

Justement c’est une grande question, je n’ai pour le moment pas trouvé ma voie, malgré le soutien de la mairie d’Issy-les-moulineaux et de mon club : ils ont pourtant tout tenté pour que je réussisse à lier sport et étude. Actuellement ça ne préoccupe pas spécialement mais je suis consciente que je ne gagnerai jamais ma vie grâce au triathlon… Je suis allée jusqu’au bac (difficilement), j’ai ensuite tenté 2 écoles (GEA et STAPS) où je n’ai pas réussi à m’investir. Cependant je reste persuadée qu’une fois que j’aurai trouvé ma voie, je serai passionnée et motivée pour cette fois aller au bout.

J’ai quand même une petite idée derrière la tête, j’aimerai inculquer les valeurs de sport à des jeunes enfants défavorisés et/ou en difficultés (échec scolaire) à travers la pratique sportive.

 

 

 

 

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