On aurait aimé vous écrire un long « ce qu’on a appris » d’Ironman Mont-Tremblant, mais malheureusement, même si cette course était un championnat continental (Amérique du Nord), aucune diffusion en direct de la course des pros n’a été offerte. Dans tout ce débat où on reproche aux pros de ne pas en faire assez, n’oublions pas qu’on ne leur offre même plus de visibilité en course.
La course a commencé avec une natation où les principaux favoris comme Raelert, Halksworth, Bell resterons groupés. Dans les perdants de l’exercice mouillé, c’est le canadien et récent gagnant d’Ironman Australie qui sortira de l’eau avec un retard de 7 minutes et sera virtuellement éliminé pour le reste de la course et probablement d’une qualification pour Kona.
À vélo, même si les différents pros donnent l’impression de se satisfaire d’une dynamique en groupe, cela ne sera pas le cas de Tj Tollakson. Cet ubberbiker dictera rapidement le rythme à vélo. Seul Andy Raelert tentera de le suivre mais finira rapidement par se faire à l’idée de le laisser partir. Suite à l’époque où les résultats de l’américain étaient absents et ce justifiaient par son emploi du temps très chargé entre sa nouvelle famille et sa propre compagnie de vélos, on avait oublié que cet athlète rentrait pratiquement toujours en tête en T2.
Il rentrera finalement avec une avance en T2 de 8 min sur Raelert et plus de 20 minutes sur le reste. Entre temps la course aura vu de nombreux abandons. Bell a abandonné, revenant d’une blessure au genou, il savait qu’il devait absolument gagner pour aller chercher son ticket pour Kona. Rendu à la raison, il a tiré la plug. Dans la même situation, Jan Van Berkel et Mathias Hecht (chute) ne compléteront non plus leur course. À l’arrivée, cela donne un autre championnat continental avec un plateau compétitif qui ne semble pas être au rendez-vous.
Rendu à la course à pied, Tollakson devra tout de même courir un bon marathon au cas où Andreas Raelert est dans sa meilleure forme. Avec un temps de 2:54:21, il ne sera jamais inquiété et gagnera avec une avance de 20 minutes sur Halksworth.
Malheureusement, nous n’avons pas eu le droit au Andreas Raelert des grands jours, lui qui a été à deux doigts de gagner Kona a semblé souffrir durant le marathon. Malheureusement, il a probablement perdu sa qualification pour une place de trop.
À noter que Tj Tollakson bat le record du parcours dans un temps final de 8:16:17. Même si le parcours a légèrement changé à chaque édition, l’américain peut probablement être reconsidéré pour être un acteur protagoniste dans les deux premières disciplines à Kona.
Chez les québécois, PY Gigou remporte la presque habituelle victoire en AG avec un temps de 9:08 avec un incroyable temps à vélo de 4:47.
Chez les femmes, la course présentait 4 athlètes qui se devaient d’aller chercher leur qualification dans cette course. Même si elles ne seront que 4 au départ, la course restera très disputée et incertaine. La belge Tim Deckers et récente gagnante d’Ironman France prendra la tête à vélo à partir du 120e km. Elle sera pourtant forcée à l’abandon plus tard et perd donc sa dernière chance de qualification pour Kona prouvant que l’on peut gagner un Ironman et ne pas être invitée à la danse finale.
En T2, c’est Ferreira qui rentrera la première, suivie par Burke et Shutt avec 6 minutes de retard et la canadienne Sarah Gross avec 8 minutes. Ce sera la locale qui remontera progressivement les premières, dépassant Burke et Shutt au passage du demi marathon. Même si Ferreira semblait être en mesure de tenir à distance la canadienne, elle finira par craquer et paye probablement pour sa récente victoire à Ironman Lake Placid.
Sarah Gross devient donc la première canadienne à gagner cette course et s’assure aussi de sa qualification pour Kona.
Chez les québécoises, c’est Chantal Serafini qui terminera première avec un temps de 10:05. Elle termine 7e overall.