BSX Insight – Mesurer son seuil de lactate sans piqûres

Le triathlète adore les données en tout genre : fréquence cardiaque (FC), puissance, variabilité de la FC, GPS, TSS, IF,…

Nos chers industriels l’ont bien compris, ils nous abreuvent de gadgets dernier cri (montres, capteurs de puissance), et une nouveauté est en passe de faire une arrivée remarquée sur le marché : le BSX Insight.
Peu de personnes l’ont essayé: DC rainmaker, bien sûr, mais également scienceofrunning.
Qu’est-ce que c’est ?
Un appareil permettant de mesurer en temps réel votre taux de lactate sanguin.
Comment ça marche ?
Un manchon sur le mollet (un peu comme les Booster de BV Sport) dans lequel vous insérez le capteur, normalement au contact de la peau. Pour les propriétés physiques employées, c’est encore un peu flou, voire secret, mais on peut supposer que le mode de fonctionnement se rapproche de celui des oxymètres utilisés en milieu hospitalier : le module envoie une lumière rouge, d’une longueur d’onde précise, qui sera renvoyée transformée vers le capteur après avoir traversé les tissus, et notamment les vaisseaux sanguins. Un algorithme dédié en déterminera le taux de lactate.
A quoi ça sert ?
Vaste question. Qui surtout en appelle une autre : le lactate, c’est quoi ? Pour faire court, le lactate est un produit dans le cycle de la production d’énergie musculaire. Non, ce n’est pas un déchet, il est recyclé comme carburant, quand il n’est pas trop concentré dans le sang. Il existe donc une limite coïncidant entre la fatigue musculaire à VO2max et le taux de lactate. Mesurer le taux de lactate aidera à mieux cerner cette limite.
Pour information, ce taux se situe généralement aux alentours de 8 mmol/l, taux pouvant varier d’une personne à l’autre. Lors d’efforts en laboratoire ou sur le terrain, le médecin prélève une goutte de sang à l’oreille ou au doigt pour mesurer le taux de lactate. Pas forcément pratique (il faut du matériel spécifique et un médecin), ni fiable (délai possible entre la fin de l’effort et le prélèvement), sans compter les athlètes qui tournent de l’œil à la vue du sang… (pour ceux qui veulent aller plus loin vous pouvez lire cette ressource).
D’après DC Rainmaker, les premiers tests sont concluants, il n’y a pas de différence significative entre les données de BSX Insight et celles des tests sanguins.

BSXinsight Short Version from BSX Athletics on Vimeo.

Donc, à quoi ça sert ?
Les coachs et les athlètes s’en serviront pour leur séances « au seuil » (allure 5~10km) ou pour simplement pister les progrès à effort maximal (progression de l’accumulation de lactates sur des efforts en aérobie maximal).
Cela s’adressera en priorité aux athlètes de haut niveau courant sur des distances courtes (formats S et M), qui flirtent constamment avec les hautes intensités. Pour nous autres terriens, ou sur des distances privilégiant l’endurance (half ironman et ironman), aucun intérêt. D’autant plus que l’on a déjà à disposition une batterie d’outils qui répondent largement à nos besoins, et dont les données suffisent à bâtir un programme d’entraînement et à suivre nos progrès. Un avantage néanmoins, comme la FC, la mesure du taux de lactate est instantanée, et l’on connaît son taux à tout moment de l’effort, ce qui peut être utile en course pour ne pas trop donner d’efforts superflus en côte par exemple.
Intérêt limité à première vue, mais BSX trouvera les arguments pour que nous geek ajoutions un énième gadget à notre collection…
Ce produit devrait être lancé à la fin de l’année et nécessitera un telephone intelligent.
https://www.bsxinsight.com
2 commentaires
    1. Bonne question. BSX Insight est flou sur le mode de détection des lactates (secret industriel ?). Il existe cependant une relation entre le seuil et la concentration en [H+], détectée par les signaux NIRS et corrélée à taux de lactate (http://jap.physiology.org/content/104/3/837). Peut-être est-ce là la propriété utilisée…