Rideau sur ce 35ème Hawaii. Sebastian Kienle, tout le monde y pensait mais personne n’osait y croire vraiment… Un uber biker qui gagne en faisant la course en tête dès la moitié du vélo. Un pari impossible, quasi suicidaire où bon nombre de triathlètes s’étaient cassé les dents depuis quelques années avec les nouvelles dynamiques de course.
Sébastian l’a fait, alors un seul mot : Respect.
La loi du plus puissant
Pourtant, tout ne s’annonçait pas pour le mieux en début de course. La natation sous l’impulsion de Potts et Frodeno va engendrer quelques écarts mais c’est un imposant groupe de 27 athlètes qui se dégage sur la route menant à Hawi. Comme prévu, Starykovicz fait son show et attaque alors que le grand favori Jan Frodeno crève sur la remonté vers hawi. Mais l’américain n’a pas les jambes des grands jours et peu avant le demi tour, il voit revenir Maik Twelsiek et… Kienle, déjà…
Derrière les deux allemands, ce sont deux belges qui sonnent la charge. FVL, le tenant du titre accompagné de Marino Vanhoenaker. En embuscade, Romain Guillaume s’applique à respecter son tableau de marche : toujours bien se placer sans jamais se montrer de trop.
Jéremy Jurkiewicz s’est pris une pénalité et a rétrogradé mais chez les frenchis, c’est Cyril Viennot qui étonne et pointe le bout de son casque non loin des meilleurs et en très bonne compagnie sur le chemin du retour.
FVL est bien la plus grosse menace pour Kienle qui en remet une couche et pose finalement sa monture avec une confortable avance sur la plupart des super coureurs à pieds que sont les FLV, Raelert, Frommhold, Alexander et… Frodeno, qui en plus de sa crevaison, s’est vu infliger lui aussi une pénalité pour drafting. Sans doute plus par inexpérience que par manque de force.
A T2, le colosse Allemand devance son compatriote Twelsiek, Marino, FVL, Ben Hoffman, Nils Fromhold, Romain Guillaume… Il entame le marathon tambour battant pour tenter d’écoeurer tout le monde. Derrière, « les gazelles » se mettent en route, mais une à une la majorité d’entre elles va se faire exploser elles-mêmes. Raelert en est le plus bel exemple, et à un degré moindre, FLV, qui va tenter le tout pour le tout sur le 1er semi avant de serrer le moteur sur la fin et rétrograder à la 8ème place.
Energy LAb, le juge de paix de la course.
Energy lab, comme souvent est le juge de paix du marathon. Kienle gère et le passe sans encombre tandis que Frodeno malgré tous ses déboires, prouve toute sa classe et remonte un à un ses adversaires pour venir prendre une très belle 3ème place non loin de Ben Hoffman, surprenant et intelligent second et auteur d’un course régulière.
Andy Potts montre quant à lui qu’il n’a pas simplement un gros combo nat/vélo. Au pied du podium cette fois ci à quelques encablures de Jan avec lequel il aura bagarré toute la journée !
Dans energy Lab, c’est l’enfer et ce sont les plus costauds qui sortent toujours du lot, Cyril Viennot était de ceux là hier. Il vient prendre la cinquième place. Beaucoup écrivent qu’il s’agit du meilleur résultat d’un français à Hawaii… Au niveau chronométrique c’est vrai mais n’oublions pas notre Isa Mouthon nationale quand même 2ème en 1996 !
Comme Cyril, Bart Aernoutz était sans doute parmi les plus costauds physiquement aussi. Sa natation l’a condamné… Mais il revient tout de même de nulle part prendre une belle 9ème place juste devant Romain Guillaume, superbe et émouvant 10ème !
Miranda is « magic »
Chez les filles, la course aura été haletante jusqu’au bout. Comment et surtout, où Miranda Carfrae a-t-elle réussi à trouver la force pour venir prendre son deuxième trophée à Hawaii ? Impossible à dire mais on ne peut que rester bouche bée devant son chrono pédestre, le 3ème de la journée en toute simplicité, hommes et filles confondus…
Daniela Ryf et Rachel Joyce auront quasiment passé la journée ensemble. Elles pensaient sans doute à un moment donné que la victoire allait se jouer entre elles… Les deux jeunes femmes auront fait une course incroyable mais comment se douter qu’en posant le vélo avec un matelas de près d’un quart d’heure sur Miranda et en courant autour de 3h05, elles allaient se faire déborder ?
Jodie Swallow et Caroline Stephens, elles aussi très solides et régulières hier complètent le top cinq d’une course où ces demoiselles montrent leur capacité à faire descendre les chronos sur le marathon depuis quelques années. Mary Beth Ellis, qui aura passé la majeure partie de la journée devant en fera les frais, son temps marathon au dessus de 3h20 la faisant rétrograder à la 9ème place.
Voilà, Hawaii 2014, c’est fini, je suis un peu triste, il me reste à décortiquer un peu plus tous ces résultats afin de tenter d’y voir encore plus clair et tenter de comprendre d’avantage…
Deux petits coups de chapeau pour terminer : le 1er à Sébastien Stadler, 52ème et meilleur « age group » français hier. Le 2ème à Pierre Billa, mon ex-coéquipier Versaillais et exilé professeur des écoles du côté de San Francisco ; 97ème et auteur d’une course magnifique. Comme quoi, il est possible, quoiqu’en disent certains grincheux, avec une vie normale et des conditions normales d’entrainement de faire quelque chose d’excellent sur ce genre de course !
Aloha !
3ème titre pour Carfrae!
Oui, exact ! déjà !
c’est Mirinda.