Le champion olympique de Beijing fera ses débuts cette année à Kona. Lui qui était invaincu cette saison en 70.3 s’est fait priver de la victoire par nul autre que Javier Gomez durant le Championnat du monde à Mont-Tremblant.
Jan Frodeno a du franc-parler et on doit avouer qu’on est fan.
Même s’il n’a pas encore gagné un Ironman (3ème à Frankfurt), il est pourtant vu comme le grand favori. Cet ancien athlète ITU s’est expliqué à Bob Babbitt sur ce qu’il l’avait motivé à passer aussi rapidement à l’ironman.
Mon résultat à Londres était mon plus grand succès parce que j’ai réussi à terminer 6ème avec juste 6 semaines de course à pied. J’étais blessé et les meilleurs spécialistes au monde ne savaient plus quoi faire avec moi. J’avais un nerf coincé dans mon mollet et j’étais tout simplement incapable de courir un mètre pendant 6 mois. En même temps, je repartais avec rien à Londres, je ne voulais pas terminer ma carrière en ITU de cette façon, alors je voulais que Hambourg soit ma dernière course, puisque cette course se passait chez moi, c’étaient aussi les championnats du monde par relais. Après cela, je savais que je voulais vraiment passer à l’ironman.
Connaissant son talent, il a été questionné sur son refus de tenter une autre campagne olympique. Je sentais que j’avais vraiment besoin d’un changement, je souhaitais explorer d’autres choses et le sport est tellement différent en Amérique du Nord en comparaison à l’Europe. C’était comme un vent frais dans ma vie, j’adore, je suis vraiment heureux là où je suis.
Celui qui pense que le marathon d’un ironman est facile n’a tout simplement jamais fait sa dernière heure. C’est la chose la plus terrifiante, j’ai récemment regardé la télévision et c’est incroyable à quel point on oublie… Quand tu cours 28:00 sur 10k, c’est certain que cela fait mal, mais après la course, c’est fini et 3 minutes plus tard, tu te dis que tu aurais pu pousser plus dans le dernier kilo. Dans la dernière heure d’un ironman, que tu cours 3 minutes ou 5 minutes au kilo, cela fait aussi mal. Cela devient tellement mental, tu dois toujours trouver de l’énergie quelque part.
Même pour un champion olympique, cette course est spéciale pour lui. C’est la course qui a toute l’attention, c’est évident qu’il y a plus de pression et cela devrait toujours être comme ça pour un championnat du monde.
Et son objectif?
Je voudrais avoir une très bonne course du début à la fin. Je préfère la voir étape par étape. Je sais que cela sera une longue journée. Cela sonne « cliché », mais c’est comme cela que je veux l’envisager et non commencer à parler d’un temps… On ne sait pas ce qui peut arriver.
J’ai des temps dans ma tête. Et quand je vois comme la route Queen-K est rapide, je me demande souvent pourquoi les temps ne sont pas plus rapides. Mais, il y a les circonstances de courses. Je suis un débutant, je suis là depuis 2 semaines et j’ai pourtant l’impression d’avoir récupéré mes jambes hier!
J’ai commencé ma carrière en Afrique du Sud, j’ai grandi là-bas, je suis adapté à cette chaleur… Cela me donne probablement un avantage puisque les conditions sont semblables…
Si je termine dans le top 5 et surtout à la place que je veux (1er), je serai heureux. Mais soyons honnêtes, je ne m’entraîne pas pendant 8 mois en me défonçant sans cesse pour terminer 5ème. Qui fait cela? Mais la réalité est peut-être autre.
Ecoute son interview avec TheRealStarky…