Si vous avez suivi les derniers marathons majeurs de la saison, vous devriez savoir qu’Adidas a fait le plein avec les victoires de Wilson Kipsang et de Mary Keitany au marathon de New York. Sans oublier la cerise sur le gâteau avec le récent record du monde en 2:02:57 de Dennis Kimetto à Berlin.
Tous ces athlètes utilisaient les Adios Boost 2. Pour ceux qui ont déjà essayé cette technologie, ils savent que cette chaussure donne une impression d’absorption et d’un retour d’énergie unique. Ces récentes victoires pourraient démontrer la supériorité de cette technologie, (enfin les cyniques nous rappellerons aussi les soupçons de dopage).
Évidemment, cette domination vient aussi dans la sélection des athlètes par Adidas.
Ce succès n’a pas empêché de s’attirer des critiques. Certains spécialistes disaient s’étonner que les meilleurs coureurs au monde couraient encore avec des chaussures aussi lourdes et avec autant de drop (dénivelé). L’Adios Boost 2 à un poid de 8.1 oz et un drop de 10 mm. En fait, elle correspond à ce type de chaussure qui a été tant décriée quelques années plus tôt. L’argument principal était qu’avec un dénivelé aussi important, on favorisait une attaque sur le talon.
Adidas est de la vieille école. Elle n’est jamais véritablement tombée dans le minimalisme. Dans leur philosophie, une chaussure de marathon a besoin d’un drop prononcé puisque le coureur finira sur les talons.
L’argument commun des détracteurs est que les marques imposent leurs chaussures. En fait, cela n’est pas totalement vrai. Si vous regardez bien l’image, les athlètes pouvaient utiliser une version modifiée de la chaussure.
Face à la critique Mike McManus, directeur marketing d’Adidas a publié cette photo. Le revêtement en caoutchouc est différent. Leurs athlètes préfèrent ne pas utiliser le DSP. La plaque en plastique est noire et non jaune fluo sur la chaussure utilisée. Difficile de savoir si le plastique est différent ou pas, mais cela prouve que les athlètes d’Adidas ont leur mot à dire sur la chaussure. Cela casse un peu le mythe de l’athlète sponsorisé qui se fait imposer une chaussure non performante. Et si les Kenyans voulaient vraiment courir avec 10 mm de drop?
Et les autres marques? Nike qui est la seule marque à tenir tête à Adidas, a toujours laissé ses athlètes choisir leurs chaussures. D’ailleurs, Lelisa Desisa (2e) et Stephen Kirpotich (5e) utilisaient le Nike Zoom Streak version 3 qui ne sont plus commercialisé.
Pause vidéo… (réalisé au 25 miles par Balanced Runner)
Quelques corrections pour encore une fois un peu plus de rigueur.
1. » Pour ceux qui ont déjà essayé cette technologie, ils savent que cette chaussure donne une impression d’absorption et d’un retour d’énergie unique. » WHAT? Est-ce une joke ou vous êtes sérieux?
2. « Ces récentes victoires pourraient démontrer la supériorité de cette technologie » : WHAT? Est-ce une joke ou vous êtes sérieux? Connaissez-vous la différence entre une corrélation et un effet de causalité?
3. « Adidas est de la vieille école. Elle n’est jamais véritablement tombée dans le minimalisme. » FAUX : Adidas à produit une grande gamme de chaussures minimalistes… qui ont été plus popularisées en Europe que au Québec… il ont même copié Vibram (avec poursuite secondaire) avec des chaussures à 5 orteils!
4. « Dans leur philosophie, une chaussure de marathon a besoin d’un drop prononcé puisque le coureur finira sur les talons. » WHAT? : D’abord aucune compagnie (Adidas compris) n’a promu un drop élevé pour l’attaque talon. Ensuite, le changement du type d’attaque au sol (avant ou mi-pied vers l’attaque talon du début à la fin du marathon) représente moins de 5% des coureurs (2012-Larson).
5. « Si vous regardez bien l’image, les athlètes pouvaient utiliser une version modifiée de la chaussure. » : Est-ce une joke? On parle ici de la couleur du plastique et d’un petit morceau subtile?
6. « … athlètes d’Adidas ont leur mot à dire sur la chaussure. Cela casse un peu le mythe de l’athlète sponsorisé qui se fait imposer une chaussure non performante » WHAT? : Premièrement nous restons dans la chaussure générique! Ensuite : ont-il le choix des drops, des poids, de la flexibilité… ont-ils même essayé différentes chaussures… ont-ils fait des tests de consommation de O2 associé au port de différentes chaussures? Réponse : NON pour la grande majorité de ces athlètes!
7. « Et si les Kenyans voulaient vraiment courir avec 10 mm de drop? » Q : Pour quelle raison voudraient-ils avoir du drop? (Autre que de continuer dans leur habitude d’avoir toujours chaussé des chaussures à haut drop?) Les avez-vous déjà questionné? J’ai eu la chance de discuter avec plusieurs athlètes élites dont plusieurs kenyans… plusieurs ne savent même pas ce qu’est un drop 🙂 … et à l’heure actuelle, aucune étude justifie le drop pour la performance ou la prévention des blessures!!!
PS : j’adore TRIMES… mais il faut arrêter de perpétuer des mythes teintés de bobard marketing
Blaise tu sors un peu les trucs hors contexte. Je ne dis jamais que ces résultats sont l’effet des chaussures. Mon point, c’est qu’il faut arréter de dire que les athlètes n’ont pas le choix d’utiliser la chaussure de leur choix et qu’Adidas leur imposerait une mauvaise chaussure.
Adidas proposait des chaussures effectivement style vibram, mais elles étaient pour le cross training et non le marché du running. Le seul véritable flat est l’agio si on ne compte les japonaises. Adidas a toujours offert un drop plus prononcé que les autres marques.
Honnètement Blaise, je veux vraiment que tu m’expliques pourquoi Adidas se forcerait à leur fournir une chaussure non performante? Cela serait quoi le but?
Justement, s’il y a aucune etude prouvant que le drop avait un impact sur la performance, elle peut l’avoir probablement sur la fatigue. D’ailleurs, Il y a une etude qui prouve que Boost donne un gain sur une semelle classique… enfin l’étude est financé par eux….
Un gars comme Haile Gebrselassie avait assez de charisme pour obtenir la chaussure selon ses gouts. Je ne vois vraiment pas pourquoi Adidas refuserait d’être à l’écoute des athlètes.
Je précise
– Les athlètes ont toujours le choix. Adidas n’impose pas une mauvaise chaussure de façon délibérée. MAIS : le choix n’est que partiel, c’est a dire que les athlète ne se pose pas beaucoup de question sur ce qui est le mieux et ne teste pas ce qui fonctionne le mieux… pendant que Adidas leur donne la saveur de l’heure… sans justification.
– Que penses-tu de la série Adipure (Gazelle, Adapt, etc) toutes des minimalistes d’adidas pour la course entre autre?
– Pour le drop : ont a aucune idée si c’est bon pour la performance (probablement néfaste) ni pour la fatigue non plus… La seule chose qui est claire scientifiquement est que plus la chaussure est grosse (drop inclus) plus ont fait la promotion d’une attaque talon et de moins bons comportements de modération d’impact (potentiel de blessures à considérer).
– Je suis certain que Adidas répondrait aux demandes de certains athlètes talentueux (comme certaines compagnies l’ont fait avec Kilian et Anton en trail, …) mais beaucoup d’athlètes ne demandent juste rien, se posent pas trop de questions, pensent comme plusieurs que les compagnie leur donnent ce qui est le mieux pour eux… et qu’un drop de 10 ça doit être bon si les compagnies vendent ces chaussures là 🙂
Ah non… pas encore du lessivage de cerveau de ces apôtres des minimalistes qui s obstiner à nous imposer cette mode. Soyez vous même un peu sérieux et admettez qu il y a une frange des coureurs qui ont pu changer techniquement leur foulée grâce à cette méthode mais qu elle ne s applique pas à tous et qu elle ne garantit aucunement d être à l abri des blessures. Cette obstination aveugle dessert votre discours.
C est rigolo de voir qu il y en a toujours pour nous dire ce qui est mieux pour courir alors que dans les faits, on vois de plus en plus de monde (elite) aller vers des hoka des Brooks… Bref, quand on en a assez de se blesser… On revient au basic
En cas ou les évidences scientifiques vous intéressent, voici les données probantes actuellement connues :
Prévention des blessures
1. Les données actuelles ne supportent pas la prescription basée sur l’analyse statique (Wet test) ou dynamique (degré de pronation) du pied.
2. La densité de la semelle intercalaire (molle versus dure) dans la chaussure traditionnelle n’a pas d’influence sur le risque de blessures.
3. Les coureurs habitués aux chaussures minimalistes sont moins à risque de blessures que les coureurs habitués aux chaussures traditionnelles .
4. Faire une transition d’une chaussure traditionnelle vers une chaussure minimaliste peut augmenter le risque de blessures, particulièrement aux jambes et aux pieds.
5. Aucune évidence n’a été trouvée quant à l’effet des technologies, comme les différents type d’absorption, les différents dénivelés (drop) et la flexibilité, sur la prévention des blessures.
Études biomécaniques
1. Malgré l’inconsistance des données, la chaussure minimaliste tend à diminuer la charge sur le genou, la hanche et le dos, et à l’augmenter sur la jambe et le pied, tandis que la chaussure traditionnelle fait l’opposé. La chaussure minimaliste a récemment été définie par un consensus d’experts.
Amélioration de la performance
1. L’ensemble des études concluent que le poids de la chaussure est un élément déterminant dans l’amélioration de la performance d’endurance. Chaque 100 g dans la chaussure augmente la consommation d’oxygène de 0.7 à 1%.
2. Des évidences limitées suggèrent qu’un peu d’absorption (10mm) et de rigidité dans la chaussure serait la meilleure combinaison pour améliorer la performance en endurance.
Ben, si je lis bien, je n ai pas l impression qu il m’ est conseille d aller courir avec des sandalettes sur le macadam en bas de chez moi. Ça serait même plutôt le contraire.
Il ressort que vous essayer d avoir définitivement raison en nous lançant en touffe des argumentaires que vous glanez dans les publications( à défaut de publier vous même autre chose que des revues de littérature). C est votre business, on a bien compris. Vous oubliez seulement que 99,99% ( le chiffre n est pas officiel, je m en excuse, et un peu approximatif) des coureurs sont récréatifs. Ça veut dire que nous ne pesons pas tous 50 kilos pour 1.60m. Une foulée adéquate (je rigole encore de votre description de l attaque proprioceptive du talon) et un seuil a 18 ou 19km. Au contraire.
Les gens se chaussent en fonction de leurs besoin. Pourquoi aller faire des footing long avec des racing flat?
Cher Loic,
Nos recommandation ne sont pas que tous doivent courir avec des sandalettes. Voir http://www.therunningclinic.ca/blog/2013/12/3-debat-la-chaussure-de-course-previent-elle-les-blessures-3-debate-can-running-shoes-prevent-injury-3-debate-¿el-calzado-de-carrera-previene-las-lesiones/
Pour les publications, sache que je suis d’abord un clinicien… et que pour répondre à cette question de chaussure, mieux vaux faire des revues systématiques que des RCT ou des CS! En dehors des revues systématiques, j’ai 2 autres papiers publié (per-review), 2 soumis et 3 finalisés en écriture ou en cours… et toi? As-tu des publications qui enrichiraient mes connaissances?
Pour les récréatifs et les ‘lourdes personnes’ je vois que tu ne connais pas grand chose 🙂 (sans rancune). Avant d’aller plus loin, peux-tu me justifier la chaussure traditionnelle vendue à 98% des clients des magasins populaires et spécialisés… obèses inclus?
pour mettre la table : http://www.therunningclinic.ca/blog/2013/02/boutiques-chaussures-specialisees-specialized-shoe-stores/ et
http://www.therunningclinic.ca/blog/2012/08/minimalisme-pour-debutants-minimalism-for-beginners/
Bonne lecture!
Je suis pas rancunier. Et je n ai pas besoin de defendre mon steack ici. Je connais ton site merci. Je n y suis pas aller depuis tres longtemps.
Pour la justification de quoi que ce soit, on peut demander a mo’ pourquoi il court en pegazus au training.
Ca serait d ailleur interessant que des elites prennent part a la discussion pour nous donner leur point de vue. Ont apprendraient surement beaucoup sur leurs habitudes.