Paula Findlay se fait trimer – retour pour de bon

Après une série de revers de santé, Paula a finalement retrouvé le chemin de l’excellence. Guidée par son nouvel entraîneur Siri, les étoiles sont désormais alignées pour la saison 2015. Avec 5 victoires en WTS sur son curriculum vitae, son retour permanent à la série mondiale sera craint.

Même si 2014 s’est fini sur une note positive, c’était une autre saison difficile pour toi. Après toutes ces malchances, as-tu pensé de cesser tout arrêté? Comme si ton corps ne pouvait tout simplement pas répondre aux exigences du plus haut niveau

En mars/avril, quand j’ai subi une facture de stress dans mon pelvis et sans être avec un coach pendant plusieurs mois, j’étais vraiment éprouvé par tous ces contretemp0s. Je me suis réellement questionnée plusieurs fois si je voulais continuer dans le triathlon. J’ai des ambitions en dehors di triathlon et je me pensais que mon corps ne pouvait pas tenir à la charge d’entrainement requise pour un athlète de classe mondiale. C’était des moments difficiles, malgré tout, j’ai gardé mon amour pour le sport, ces rêves et ce besoin d’accomplir des objectifs. Je connaissais mon potentiel, et j’ai ce besoin de retrouver le succès. J’ai toujours cet amour pour l’entrainement, j’étais juste frustré par mon absence de constance à l’entrainement. J’étais malheureuse dans mon environnement d’entrainement. Alors, j’ai décidé de me joindre à la coach la plus heureuse et positive en triathlon, Siri! Elle m’a ramené à la vie, mentalement et physiquement. Après seulement 3 mois de travail ensemble. On a déjà réussi à aller chercher des résultats solides en fin de saison. 

Je me souviens que tu t’étais publiquement exprimée pour dire que le retour de Kristen Sweetland, t’avait encouragé… Toutes les deux, vous avez remporté le succès dès le début de votre carrière. T’es tu demandé si tu n’avais pas gagné presque trop tôt?

Non, je ne pense qu’il existe cette chose où tu pourrais gagner trop tôt. Je ne voudrais pas abandonner ces victoires pour quoi que ce soit. Je pense qu’avoir du succès en début de carrière apporte tout de même d’une certaine façon des challenges. Cela vous force à gérer avec des obligations et la pression sans grande expérience dans ce domaine. Le véritable désavantage dans ce succès prématuré, c’est qu’il m’a donné un sentiment d’invincibilité, alors quand j’avais une petite douleur ou que quelque chose ne fonctionnait pas à l’entrainement, j’ignorai tout simplement les messages que mon corps me donnait. C’était très inspirant de voir Kristen revenir forte (podium en série mondiale) après tout ses problèmes. Enfin, je ne pense pas que l’une ou l’autre, on regrette notre succès. C’est ultimement pour cela qu’on s’entraine aussi dur. 

Tu as subi beaucoup de pression aux Jos de Londres, tout le poids du monde (Canada) était sur tes épaules. Est-ce que cette expérience t’a changé? 

Je ne dirai pas que cela m’a changé comme personne, et j’ai toujours cru que cette pression est une bonne chose. Cela signifie que vous avez remporté le succès dans le passé et cela s’accompagne avec des attentes à continuer dans cette voie. En me dirigeant à Londres, je ne ressentais pas ce poids sur mes épaules. À la base, je fais ce sport pour moi, et même si c’est un honneur et un privilège de représenter le Canada, mais la plus grande attente venait de moi. Je savais que ma préparation n’était pas idéale, pourtant j’ai maintenu un état d’esprit positif grâce à une équipe incroyable. J’ai tenté de ne pas être distraite par l’excitation entourant les jeux. 

 

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Avec l’importance des Jeux olympiques, as-tu l’impression qu’avec ce système qui est focalisé sur ce besoin de gagner, on finit par oublier l’humain en arrière?

C’est évident qu’a tous les jours, les Jeux olympiques demeurent notre rêve et ils n’ont lieu qu’a tous les 4 ans. C’est évident que c’était l’événement le plus important de cette année-là. J’ai décidé de m’entourer de gens qui reconnaissaient l’aspect émotif de la préparation des Jeux. Je n’étais pas juste un robot programmé pour gagner une médaille aux jeux, et il y avait beaucoup de journées difficiles. Pour gérer tout cela, tu dois t’entourer capable de t’aider dans les bas et les hauts, alors j’étais capable d’ignorer le bruit et les distractions négatives.

Je me souviens que Simon Whitfield t’avait défendu durant les jeux et qu’il paye encore pour son opposition. Quelle était son intervention avec toi?

Je ne m’en rappelle pas. Simon est comme un grand frère pour moi, il m’a aidé beaucoup durant la préparation à la course, et malheureusement, nous sommes tous deux sortis avec des résultats décevants. Il est toujours un grand ami et continue d’aider et de me soutenir dans ma carrière.

À Edmonton, j’étais totalement étouffé par le soutien de la communauté..

C’était vraiment indescriptible de courir à la maison, sur le parcours sur lequel j’ai grandi. De plus, mes amis et ma famille étaient là pour me soutenir. L’organisation des championnats du monde de cette année était incroyable, l’implication de la ville et des bénévoles étaient incroyable. Edmonton a cette communauté de triathlon fantastique. J’ai toujours eu leur soutien, que je sois sur le parcours de course du Hawrelak Park, ou de l’autre côté du monde, je suis super fier de représenter Edmonton.

Cette course semble d’ailleurs être un tournant pour toi. Cela marquait en quelque sorte le début de ta collaboration avec Siri Lindley. Je sais que son travail consiste à te faire revenir à ton plus haut niveau, mais avec Siri, l’aspect mental semble être la véritable priorité. Non?

Absolument! Je voudrais que le plus grand challenge à mon retour à la compétition fût d’ordre mental. Il fallait retrouver cette confiance. Croire que je pouvais à nouveau être rapide et surtout retrouver cet amour pour le « processus ». J’avais perdu cette joie de tout donner jour après jour. C’est pourquoi il est difficile de rester motivé. Siri m’a permis de retrouver cet amour, cela permet d’aller chercher le meilleur de moi-même à toutes les séances et cela se traduit ultimement en vitesse. Je ne peux pas décrire l’excitation qu’elle m’apporte à chaque session, c’est vraiment incroyable.

Tu es arrivé à la grande finale avec un entrainement minimal à pied (3 semaines). Tu as pourtant réussi à sortir dans le premier groupe de l’eau, j’imagine que c’est aspect rassurant pour l’avenir.

Oui, c’était très excitant de sortir dans le groupe de tête et de savoir que j’avais retrouvé ce niveau de compétition. Évidemment, je n’étais pas dans une forme optimale pour Edmonton, mais compte tenu de ma situation, j’ai exécuté la meilleure course que je pouvais peut-être. Plus important encore, j’étais en bonne santé, course encore une fois, courir de ma ville natale. C’était vraiment génial pour moi.

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Et quels sont tes objectifs pour 2015?

Mon objectif principal pour cette saison est la constance. J’ai tellement confiance dans la programmation de Siri que si je reste sans accident, je pense que le succès est inévitable. Le plus grand enjeu pour moi, c’est de rester en bonne santé tout le long de la saison. Je sais que je suis sur la bonne voie pour le faire dès cette année. Je serai satisfaite si au mois de septembre je peux regarder en arrière et être fier de mon exécution dans une saison complète.

Cela peut sembler ironique, mais toi et Gwen Jorgensen, vous n’avez jamais couru ensemble quand vous étiez toutes les deux au sommet. Est-ce que tu penses être en mesure de la battre? Je suppose que la dynamique de course devra changer?

J’ai beaucoup de respect pour Gwen, et nous savons tous qu’elle est une coureuse en dynamite, mais je pense que toutes les filles ont besoin de croire qu’elles peuvent la battre. Personne n’est imbattable. Évidemment, en créant un écart à vélo sur Gwen m’aiderait, cependant, ce n’est pas facile, elle est aussi une nageuse et cycliste solide. Pour le moment, je suis principalement axée sur  moi-même. Je veux être la plus rapide et puissante possible avant de trop m’inquiéter des autres filles.

As-tu l’impression que la communauté de l’ITU t’a oublié?

Je ne le ressens pas comme ça et je ne suis pas trop inquiéte, s’ils le sont. J’ai été absente pour plusieurs années, il est donc compréhensible que je ne sois plus une cible ou une menace. Cependant, j’aime cette position d’outsider alors je suis OK de ne plus être sous les radars.

Peux-tu nous parler de ton environnement? Est-ce que tes entrainements sont devenus différents?

Il est différent du passé, parce que je m’entraîne avec des filles qui mettent l’accent sur le70.3. Ce n’est vraiment pas un handicap, ces filles sont vraiment très rapides et leurs entrainements sont très similaires. Siri demeure très individuelle et donne autant d’attention à chacune de ses athlètes. Elle adaptera les entrainements en fonction de nos sensations du jour. Je ne veux pas trop partager sur elle – mais je peux vous dire que c’est génial et je suis tellement heureuse de faire partie de se groupe.

Pouvez-vous nous dire ce qui est si spécial au sujet de Boulder? Pourquoi autant de triathlètes s’entrainent là?

Boulder a des infrastructures incroyables pour le cyclisme et la course à pied, ainsi que des supers clubs et une piscine incroyable… Le climat est parfait durant une grande partie de l’année (même si cela reste froid en hiver, j’aime la neige), et je réagis très bien à l’altitude.

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Certaines personnes s’interrogent sur ton choix, puisque tes partenaires sont principalement en longue distance. De l’extérieur, Siri s’est absentée du circuit de l’l’ITU pour une longue période, est-ce qu’il n’y a pas un risque qu’elle ne soit pas à jour dans les exigences du circuit?

Siri était une championne du monde en ITU et elle a coaché une douzaine d’athlètes dans la distance dans le passé, je n’ai aucune crainte qu’elle à toujours la connaissance pour la courte distance. Elle sait exactement ce que j’ai besoin de faire pour obtenir le maximum de moi, elle a toute ma confiance. 

Mais, il y a aussi cette croyance que tu as besoin de compétitionner contre tes partenaires pour t’améliorer. Est-ce que cela pourrait devenir une limitation pour toi?

Bien, c’est une bonne chose de pouvoir s’entrainer avec les filles les plus rapides de la planète! Plusieurs filles du groupe de Siri viennent tout de même de l’ITU et elles sont vraiment rapides dans les 3 sports. Je ne le vois pas comme faire la course avec mes partenaires d’entrainement, mais elles m’encouragent tout de même à me dépasser à tous les jours et cela augmente le niveau à chaque session. Je suis vraiment impressionné par le niveau de ces filles, elles sont dans le sport depuis plus longtemps que moi et elles ont cette richesse en savoir, j’ai tellement à apprendre de chacune d’elles. 

Est-ce que tu voudrais ajouter quelque chose?

Merci pour cette entrevue! 

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