Suite à une première présentation de leur produit (ici), Austin Teague, responsable marketing de BSX Insight, nous a apporté quelques précisions quant à leur système de mesure de lactate, à l’heure de sa mise sur le marché.
D’abord, les points positifs, qui méritent notre attention:
– Le système est fiabilisé par des tests sur plus de 800 athlètes (coureurs et cyclistes), corrélé avec des prélèvements sanguins, avec une précision à +95%.
– Il fonctionne sur tous types (épaisseur, texture) et couleurs (biais de mesure) de peaux, même en condition humide.
– La mesure est effectuée directement à la source (mollet), sur le muscle en fonctionnement.
– Un modèle multisport en préparation (natation).
– Compatibilité avec ta montre favorite (ANT+).
Mais nous pourrions également émettre quelques réserves ou interrogations:
– 2 modèles différents (course/vélo), donc 2 prix différents (sans compter le modèle multisport), pour une même mesure de lactate ? Apparemment une question d’analyse et d’algorithme différents.
– Pas encore d’étude indépendante validant ce système de mesure, tous les tests ont été effectués dans leurs propres labos. Sans vouloir être suspicieux, seul un laboratoire indépendant et reconnu sera qualifié pour valider les mérites de leur produit.
– Un point positif qui se retourne en négatif : la mesure de la lactatémie s’effectue sur le muscle en action, le mollet. Autant cela peut se justifier en course à pied, autant le doute est permis en vélo puisque ce sont majoritairement les quadriceps qui participent au pédalage. Il faudrait déplacer le capteur… On ne peut donc qu’être curieux sur les solutions que BSX Insight va proposer natation (bras, épaules, tronc).
– Le système a l’avantage de se passer d’un test en laboratoire avec prélèvement sanguin pour déterminer les différents seuils, notamment le seuil anaérobique. C’est vrai qu’on peut faire un test VO2max à la maison sur un home trainer ou en salle de sport, munis du capteur, mais il faut avoir du matériel à disposition. Et pour information, si les prélèvements sanguins effraient le triathlète douillet, il existe d’autres moyens de déterminer ces seuils en laboratoire en analysant la VO2 et la VCO2.
– Exploitation: le logiciel extrapole le seuil anaérobique via une mesure continue de la lactatémie puis associe les différentes zones de travail en terme de fréquence cardiaque. C’est dommage de transposer la lactatémie en simple FC alors qu’il aurait tellement plus utile de la consulter en direct sur sa montre… On ne peut consulter les données qu’à postériori, une fois la session terminée. Apparemment, il n’existe pas encore de solutions techniques à ce problème. Ce ne doit pas être grand-chose, mais une coopération avec les différentes compagnies de montres (Garmin, Polar, Suunto,…) doit être nécessaire pour développer un modèle spécifique, ou du moins mettre à jour les firmwares en conséquence.
– Les seuils bougent avec l’entraînement (baisse de la lactatémie et hausse de la vitesse/puissance), il sera nécessaire d’effectuer des tests régulièrement pour ajuster ses seuils à l’entraînement.
– Un intérêt pour les courtes distances (format S et M) ou l’athlète (confirmé) flirtera en permanence sur son seuil mais l’athlète sur longue distance, en effort « endurance », aura plus intérêt à gérer sa nutrition et son efficacité gestuelle.
Bref, c’est un produit qui peut paraître prometteur sur le papier, avec une technologie qui semble fiabilisée, mais qui nécessite encore quelques améliorations pour être pleinement exploitable pour le geek-triathlète.
A 300USD le modèle de base, ça mérite réflexion.
Garmin IQ permet de gérer les périphériques Ant+ exotiques, la solution est là… après il faut coder l’application.