Ce que l’ on a appris > ITU Abu Dhabi – Hommes, une nouvelle hiérarchie temporaire?

Abu Dhabi est une première sur plusieurs aspects. C’est la première fois que la série mondiale commence aussi tôt dans la saison et sur ce parcours. Cela signifie que les athlètes n’avaient pas de repères. Dans les résultats, on remarque une corrélation entre les résultats et certains squads. Cela s’explique par un environment d’entrainement mieux adapté et des athlètes qui ont déjà remis un dossard cette saison.

Contrairement aux femmes, on a vu des hommes mieux préparer pour cette course. Certains européens ne prendront pas la départ des 2 prochaines WTS. Cela leur a permis de faire une préparation plus spécifique pour cette course. La distance sprint permet aussi aux fédérations d’aligner des athlètes plus tôt dans leur développement.

La natation.
La distance Sprint est assez courte pour permettre à certains hommes de limiter les dégâts. Mario Mola est capable d’exceller dans cet exercice. Avec une natation de 750m, les athlètes sont encore plus nerveux. 

Abu Dhabi était l’une des très rares courses avec un départ sur une plage. Pour les athlètes, cela demeure un sujet d’inquiétude. En quelques mètres, elles peuvent se retrouver dans une position difficile.

La position au départ…
L’athlète a le choix de se placer où il veut, en fonction du classement mondial. Jusqu’à la 25e position, on a vu les athlètes garder leur position sur le ponton en partant de la gauche. Comme à son habitude, Gomez a gardé le côté intérieur malgré le fait que les meilleures femmes se soient fait piéger dans cette position. L’ exemple parfait est que Mario Mola ait manqué  totalement son départ.

Cela pourrait s’expliquer par le fait que le départ ait été donné plus rapidement que pour les femmes.

Le positionnement sur le ponton a une grande importance. C’est un aspect stratégique qui est méconnu du grand public et que donc les médias ignorent. Certains athlètes réussissent pourtant à se grouper avec des athlètes « amis » (partenaires d’entrainement). On a vu deux français se mettre côte à côte. Ce sont souvent des petits détails qui font la différence. 

Ce départ si travaillé…
Personne n’a volé le départ. Avec les départs de la plage, dès la mise à l’eau, certains athlètes se retrouvent 5m en arrière. On ne sait jamais quoi penser de cette configuration puisqu’elle peut avantager certains gabarits. 

L’aspect aléatoire de la natation.

Capture d’écran 2015-03-09 à 13.27.21


Après 100 m, on voit déjà des groupes se former. Pour celui qui est en plein milieu, il sera trés agité, pour celui qui est sur l’extérieur, il pourra nager en tout quiétude (enfin presque). 

De manière générale, les excellents nageurs vous diront toujours que les passages de bouées sont faciles, pour les autres, ils diront que c’est un combat. C’est vers la 30e place qu’on remarque la rugosité dans le passage de la première bouée. L’ITU a fait le choix de faire un U avec 4 bouées au lieu de trois. La première imposait tout de même un virage à 90 degrés.

Raphael réussira encore une fois à prendre la tête rapidement.

Faire des belles images ou nous montrer la course?

Cette diffusion a été incroyablement frustrante. Entre des commentateurs qui nous parlent des athlètes et oublient de décrire la course. Le réalisateur ne faisait jamais les bons choix dans ses plans. Entre plans serrés ou trop larges. Un exemple parfait est la première bouée, au lieu de nous montrer la rugosité ambiante… vers le milieu du groupe, il est trop rapidement passé aux leaders.

Capture d’écran 2015-03-09 à 13.32.53

Autre exemple de plan totalement manqué…

Capture d’écran 2015-03-09 à 13.43.59

Cette natation sera tout de même marquée par le fait que certains favoris seront piégés. Cela peut s’expliquer justement par la présence de nouveaux joueurs comme Coninx, Pujades. Van Riel, Knabl. Puisque les meilleurs nageurs n’ont pas forcément un bon classement mondial, il est logique que les leaders se fassent enfermer.

L’ordre de sortie sera la suivant, Pujades, Raphael, Varga, Schoeman, Godoy, Coninx, Polyanskiy, Dan Wilson, Alois Knabl, Alessandro Fabian, Aaron Royle, Van Riel, Alarza, Hauss.

Gomez sortira finalement 14e à 13s de la tête. Mario Mola et Joao Silva réussiront finalement à sortir dans la fameuse limite des 20s. Comme on l’a déjà stipulé, au delà de ce temps, il est pratiquement impossible d’obtenir sa place dans le premier groupe.

La règle du 20s respectée?
La grande surprise viendra de Vincent Luis qui sortira assez loin. Manque de réflexes de course? Il est l’un des rares à ne pas s’entrainer dans un squad. Cela ne l’empêchera pas d’avoir une excellente course par la suite. Jonathan Brownlee sortira encore plus loin. Mais son écart sera limité à 22 secondes. Richard Murray sera à l’extrême limite de faire la coupure.

La coupure se fera d’ailleurs tout juste devant notre jeune français, Raphael Montoya qui sort seulement 5s derrière Jonathan, manquera le pack. Cela reste une expérience très positive pour lui qui en était à sa première course. Cette expérience sera bénéfique dans son développement.

Les athlètes sortiront dans un flux très régulier. Même si on voit plusieurs petits groupes, Van Riel prendra la tête et stoppera son effort en attendant un relais, il n’y a pas eu une volonté claire de faire une sélection, cela s’explique probablement parce que de nombreux athlètes étaient déjà satisfaits d’être encore dans la course (non poursuivant). Cela permettra à plusieurs de revenir de l’arrière. La règle des 20s se confirme.

L’absence d’Alistair. 
C’est la grande question de la course, dans le premier paquet, tous les favoris seront absents. Les premiers virages ont désorganisé le groupe. Il y a eu plusieurs moments d’attente qui permettront finalement aux favoris de revenir rapidement. Le groupe de tête sera finalement constitué de 37 coureurs et donc avec beaucoup de passagers.

On se demande d’ailleurs si sans le travail de Pujades, Coninx ou de Royle, le groupe aurait sûrement perdu son avance. Comme toujours on a vu des athlètes rester constamment en arrière dont plus particulèrement les Espagnols. Ils seront pourtant 4 dans le top 9.

Johny Brownlee a brièvement tenté d’imposer le rythme mais face à un groupe aussi imposant, il est devenu impossible de rendre le vélo trop intense pour entamer certains. Malheureusement avec ses très longues lignes droites, il est difficile de faire la différence puisque les athlètes en arrière sauvegardent beaucoup d’énergie.

Contrairement aux femmes, aucun concurrent ne perdront leur groupe. Malheureusement, pour David Hauss, sa roue touchera le dérailleur arrière de son prédécesseur.

Le dernier effort se fera avant l’entrée de la T2. On verra même les athlètes sprinter dans la dernière ligne droite, Jonathan Brownlee se fera totalement piéger dans cet exercice.

Capture d’écran 2015-03-09 à 14.34.39

On connait tous les spécificités de la WTS, il faut sortir très vite pour Richard Murray en fera la démonstration. Même s’ils étaient 38 dans le groupe, on remarque que les premiers sont des athlètes avec une grande expérience sur le circuit. Schoeman, Riederer, Silva, Luis, Pujades (Grand Prix). En arrière, Gomez, Browlee et Mola sortent ensemble et légèrement en retard.

Mola réussira rapidement à revenir. Vincent Luis réussira à s’accrocher à lui. Cela lui permettra de revenir sur Murray.

Un nouveau Mola?
Le talent de Mola n’est pas nouveau, il est pourtant totalement bluffant sur cette course avec une cadence très élevée. Son accélération à 2 kilomètres de la fin est à mettre dans les annales. Il portera son accélération dans la succession de deux virages rapprochés dont un demi tour.

On n’oubliera pas…
Sur les 5 premiers, seuls Jo Brownlee fera des passages dans la tête à vélo…

Une victoire inévitable pour Mario Mola?
Il avait gagné une course très similaire dans son profil (Londres). Il court tout simplement 15s plus rapidement que Luis et Murray et surtout 30s de mieux que Gomez et Jo Brownlee. Les favoris n’ont pas été en mesure de se munir d’une avance sur le jeune espagnol. Sachant qu’il avait un retard proche des 20 secondes à la sortie de T1, il aurait pu perdre le groupe de tête si le club des 8 s’était vraiment retrouvé.

La grande question est de savoir si Mario Mola continue de progresser en natation. Cela semble bien être le cas…

Un autre sprint…
Jo Brownlee perdra un autre sprint contre Silva. Pour le Portugais, cela vient mettre fin à une longue série noire. Cette mini victoire aura un impact positif sur sa confiance pour le reste de la saison.

Filliol Filliol Filliol.

Murray, Mola et Silva sont tous les trois entrainés par Filliol, avec 3 hommes au 4 premières places, avant de crier au génie, on pense avant tout que ces hommes là, sont très avancés dans leur planification. La question demeure de savoir s’il est vraiment possible de garder ce niveau durant toute l’année.

Investir dans l’avenir?
La saison demeure 10 courses WTS et un Test Event de Rio qui sera décisif pour la qualification. Même si on a l’impression que certains athlètes sont presque trop tôt en forme, ces athlètes s’assureront de pouvoir jouer le titre en ayant assez de points pour être dans la lutte à la grande finale.

Et Gomez?
Difficile de juger. On a tout de même le sentiment que l’espagnol a une idée derrière la tête et contrairement aux attentes, il accepte de commencer sa saison sans être au top ou est réellement embêté par une blessure au fessier (Challenge Dubai). Il ne faut pas oublier que Mario Mola l’avait déjà battu en début de saison en 2014 (New Plymouth coupe du monde).

Les reflexes de course…
Dans cette course, on verra certains athlètes avoir des contre-performances. Cela ne signifie pas qu’ils étaient hors de forme mais plutôt qu’ils ont besoin de retrouver leurs réflexes.

Les Espagnols volent l’affiche aux Français?
Les tricolores étaient très attendus, ce sont pourtant les Espagnols qui feront le coup de force avec 4 athlètes dans les 9 premiers. Alarza semble progresser en natation. Hernandez profite de côtoyer Gomez à l’entrainement. Il reste que les hispaniques ne sont jamais visibles en vélo. Ils pratiquent le triathlon de l’ancienne époque.

Auckland, le vrai triathlon?
Avant de crier victoire pour Mario Mola, attendons Auckland, ce parcours offrira un tracé ou il est possible de se défier. Avec ses montées et sa distance olympique, on en saura plus.

Et Alan Webb?
Cette ancienne Star d’athlétisme est intéressante parce que personne n’a couru aussi vite que lui dans le passé. Il doit désormais porter cette vitesse au triathlon. Il manquera malheureusement le premier groupe en natation pour une dizaine de secondes et ne sera pas non plus capable de tenir son groupe en vélo. Il va tout de même courir 15:04. Soit 1 minute plus lent que Mola. À méditer.

10.
Ils ne seront que dix à courir en dessous les 15 minutes

13 à rester dans la minute de Mola (14:03). À titre d’exemple, 6 femmes était à moins d’une minute (CAP) de Gwen Jorgensen (15:57).

 

Aucun commentaire

Commentaire fermé