Certains pensent que les règles sont faites pour être contournées. Suivant la récente publication du rapport CIRC (cycling Independent Reform Commission), l’UCI a décidé de passer à l’action.
Le plus grand changement est que l’UCI se donne désormais le droit de tester ses pros à n’importe quelle heure. Dans le passé, les contrôles étaient interdits entre 23:00 et 6:00. Certains expliquaient d’ailleurs le succès des athlètes espagnols par le fait que leur plage horaire était plus longue pour des raisons culturelles.
Cette initiative devrait dissuader les athlètes de faire du micro-dosing (transfusion de 150 à 200ml au lieu de 500ml) durant la nuit.
Cette nouvelle a été généralement mal accueillie par le peloton pro. Seul Chris Froome s’est publiquement prononcé en faveur. J’accueille les tests 24/24 favorablement, même si cela sera un dérangement, cela permettra de nettoyer le sport que j’aime. Il faut le faire, dit-il dans un tweet.
Ironiquement, le deuxième changement touche un aspect dont il a été le sujet d’une polémique. En juin 2014, Froome a obtenu une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (TUE) pour des corticoïdes afin de soigner une infection bénigne de voies respiratoires. Cette substance dopante permet de perdre du poids et d’atténuer l’inflammation. Selon le rapport, c’est un produit largement utilisé et les athlètes sauraient comment facilement convaincre les médecins pour l’obtenir.
Le scandale dans lequel Froome a été impliqué est le fait qu’il a obtenu le droit d’utiliser ce produit sans passer par une commission (3 docteurs minimum) et que le traitement de son dossier s’est fait en accéléré. L’UCI s’était fait accuser de favoritisme et l’agence anti-mondiale a d’ailleurs demandé des changements dans cette procédure (ISTUE).
Et le triathlon?
La semaine dernière, l’ITU a communiqué les noms des athlètes qui sont sous leur programme antidopage (RTP) pour des tests hors compétition . La désignation s’est faite en fonction du classement mondial, mais aussi des médaillés dans les catégories U23 et Junior. On y retrouve d’ailleurs la Française Cassandre Beaugrand. C’est un programme très contraignant pour les athlètes puisqu’ils doivent déclarer à l’avance leur positionnement, on rappellera que L’ITU a instauré le passeport biologique depuis 2010.
Et les autres? Ces athlètes sont sous la responsabilité de leur agence nationale antidopage. Malheureusement, les efforts de ces organisations ne sont pas constants, d’où la nécessité de mettre les meilleurs athlètes sous le programme de l’ITU. Les récents scandales russes permettent de douter de la bonne volonté de certaines nations.
Et les TUEs.
Puisque c’est une problématique grandissante en cyclisme, rien ne dit qu’elle n’est pas présente en triathlon. L’ITU a aussi son propre comité pour valider les exemptions médicales thérapeutiques (TUE). Elle légifère uniquement sur les athlètes qui sont dans son propre programme d’antidopage (RTP).
Pour le reste, l’ITU a un accord avec les agences antidopage national (NADOs) pour suivre leurs décisions avec les TUEs.
Malheureusement, il est impossible de savoir quels sont les athlètes qui profitent d’une TUE puisque les fédérations ne rendent pas cette information publique.