Edito > Et toujours la guerre des sexes…

En 2015, on doit avouer que la compétitivité dans le sport féminin n’est pas toujours aux rendez-vous. Même si la densité n’est pas comparable à celle des hommes, à l’image du tennis, il n’y a aucune raison pour que la qualité du spectacle diffère. Depuis le début de la saison, les rencontres au sommet (avec plusieurs stars) sur le circuit Ironman ont eu lieu surtout chez les femmes. Ironman Melbourne a aligné Steffen, Hauschildt et Cafrae. Pour voir l’équivalent chez les hommes, il faudra attendre Ironman Frankfurt avec Kienle, Frodeno et FVL.

Cela fait pratiquement un an que les femmes militent pour obtenir le même nombre de dossard au départ de Kona que les hommes (actuellement 35F /50F). Alors que ce mouvement fait pratiquement l’unanimité chez les femmes, on assiste à des commentaires assez sexistes de la part des hommes. Ce qui est assez étonnant est le fait que le CEO d’ironman continue à garder le silence et même si ses pros montent sur les podiums avec des t-shirts affichant leur divergence, silence radio.

De plus en plus, il existe une guerre des mots entre les professionnels. D’ailleurs, les femmes se plaignent désormais des certains hommes pros/amateurs qui ferait de l’obstruction à vélo. Lorsque certains hommes se font doubler, ils accéléraient et placerait les femmes dans une situation où elles peuvent être sanctionnées. Cela est arrivée plusieurs fois. Ironman refuse de créer une règle spécifique. À titre d’exemple, en ITU, lorsqu’un athlète se fait lapper à vélo, il est disqualifé et lorsque cela arrive en course à pied, il doit impérativement changé de coté pour ne pas perturber la progression des athlètes plus rapides.

Comme on l’a déjà mentionné, la participation féminine des femmes dans les triathlons de longue distance est de moins de 10% en Europe et de 35% en Amérique du Nord. Cela démontre que cette différence est probablement le résultat d’une culture locale.

Dans le triathlon, les organisateurs peuvent se vanter d’offrir les mêmes bourses. Mais cet argument ne démontre pas que les deux sexes sont traités de la même manière. Il suffit de connaitre les primes de départs pour rapidement comprendre. Cette récente photo m’a justement rappelé que le triathlon avec ces mannequins habillées en triathlète m’a justement remémoré que les clichés machos existent toujours.

On imagine très bien cette discussion.

– Bon, comment on va vendre notre triathlon?
– Il faut vendre la croisette, il faut associer son image à celui du cinéma et ses vedettes…
– Ok, on va prendre comme ambassadeur une triathlète mannequin et faire des photos avec elle… Un mannequin avec un vélo de triathlon, il n’y a rien plus vendeur que ça!
– On va y allier plus fort, on va mettre des mannequins aussi sur la ligne d’arrivée.
– Oui, ca va vraiment mettre notre événement à part…
– On va les habiller en triathlète, cela fera moins pinup…
– Ok, mais assure toi qu’il y a une fermeture éclair à moitié ouverte devant, ca suggère, tu vois le truc?
– Tu sais, on aurait quand même pu mettre des jeunes triathlètes (bénévoles), pour eux, cela serait une super expérience et puis ca coute rien.
– Non, je t’assure, les images de la ligne d’arrivée vont se propager, c’est dans la nature des hommes…

Rassurez-vous, il y a juste moi qui voit cela comme un acte sexiste. Les salons d’autos, la Formule 1, le Tour de France, les Cheerleaders utilisent depuis belle lurette ce stratagème. Comme par hasard, se sont aussi des milieux très sexistes. Est-ce que ces initiatives sont véritablement faites pour attirer les femmes dans notre sport?

Si cela n’est pas assez, il y a eu ce image satirique inspirée de Fifty Shades of Grey où une femme s’attache et l’homme déclare qu’il en a profité pour aller s’entrainer toute la journée. En traduction, ma femme est un poids sur ma liberté. Cela correspond toujours à ce fameux rapport de force où le macho souhaite avoir sa femme sous ses ordres. Évidemment, cette image n’a pas réellement choqué le triathlète moyen.

Lorsqu’on voit que les femmes ne représentent à peine 10% des participants en Europe (longue distance), il faudrait surtout se demander si l’image que certains organisateurs donne du triathlon permet vraiment de vendre le sport aux femmes.

 

 

3 commentaires
  1. pah pah pah… Alex toujours prompt a encenser Challenge et a descendre Ironman… Et après il nous demande sincèrement s’il manque d’impartialité LOL.
    Pour les dossards pro à Kona, au delà de la réaction légitime, il y a peut-être une explication, du style essayer de représenter le ratio réel homme / femme sur Ironman qualificatif… a l’image des GA. Mais j’avoue que cela manque de cohérence face une ITU par exemple.
    Ceci étant, chialer pour chialer… on est bien prompt à traiter ce genre de problème de sexiste et à occulter par exemple l’absence masculine en natation synchro par exemple. Pour en revenir au triathlon, revenons un peu aux racines du problème : une femme dans une société moderne peut elle décemment aligner 15-20h/sem d’entraînement sans lâcher ses responsabilité professionnelle, familiale, domestique, social etc… Ca tend donc autant un problème de société, de place de la femme plus généralement.
    Par contre pour les mannequins, tout à fait d’accord… on essaie de ressembler au grand cirque médiatique de ASO sur le Tour !

    1. Sincérement, je ne suis pas plus pro Challenge qu’Ironman. Je ne suis pas fan de la nouvelle direction de Challenge avec le Bahrein et son prince…

      Pour la question des dossards, tu peux aussi prendre le Tennis comme exemple. Il y a le meme nombre d’inscrit et meme si la densité est moins forte chez les femmes que les hommes.

      Pour revenir à l’ironman, en fait avec seulement 35 dossards, tu demandes aux femmes de faire plus de courses que les hommes…

      Dans ta reflection sur le temps qu’une femme dans une société, en quoi sa charge devrait etre plus importante qu’un homme? C’est cela la base du sexisme. On devrait ne pas confondre la volonté de passer 15 d’entrainement à la possibilité de le faire.