Frein à disque pour sauver l’innovation dans le design des vélos?

L’UCI a finalement donné le feu vert afin de permettre aux équipes du World Tour d’utiliser des vélos équipes de freins à disque durant deux courses durant les moins d’août et septembre.

Les tests se continueront durant la saison 2016 et uniquement si les tests sont concluants, ils seront alors permis en 2017. En traduction, si vous faites des courses sous les réglementations de l’UCI, il serait préférable d’être patient.

L’ITU suivant la réglementation de l’UCI, prendre le départ d’une épreuve de l’union internationale de triathlon avec ce type de vélo ne sera donc pas permis.

Pour ce qui est des courses Ironman, la situation est très différente puisqu’il n’existe pas de réglementation claire. D’ailleurs, les Ironman sont généralement gagnés sur des vélos illégaux pour l’UCI. Un triathlète peut donc déjà avoir des freins à disque sur son vélo. Il devra par contre accepter que certaines organisations puissent lui refuser le départ.

Mais que faut-il penser de l’ajout de ces freins sur les vélos de routes? La grande question est de savoir pourquoi cela à pris autant de temps s’ils sont si indispensables! Il y a une question de risque de brulure, mais surtout un problème d’uniformisation dans les technologies.

Contrairement aux dérailleurs, SRAM et Shimano n’utilisent pas les mêmes standards. Ils existent une multitude de standards qui devront disparaitre.

Un rapport de force entre constructeurs, mais aussi avec l’UCI. 

Après tous les scandales de l’UCI, la nouvelle équipe voulait absolument se montrer moins blindés face aux différentes critiques de ses pratiquants.

Dans ce dossier des freins à disque, on doit surtout y voir le travail de Lobbying de la WFSGI (World Federation of the Sporting Goods Industry). L’industrie du vélo à besoin de nouveautés afin de vendre toujours plus de vélo.

On a d’ailleurs observé un ralentissement dans l’introduction de nouveau vélo. Specialized avec son Venge, Scott avec son Foil. Ces géants semblent à court d’argumentation pour introduire des nouveautés où attendaient justement la période d’essai des freins à disque pour sortir des mises à jour dans leur gamme aéro route.

La situation est identique avec les vélos de TT, que cela soit le Specialized Shiv, Le Canyon Speedmax, on se retrouve avec des designs presque âgé de 5 ans. Les vélos de 2010 sont pratiquement identiques de ceux de 2015. On ne peut pas dire l’inverse avec ceux de 2005.

Que les freins à disque soient le progrès ou pas, il ne fait aucun doute que les équipementiers appliqueront une pression sur les équipes afin de générer un intérêt chez les amateurs. Pour beaucoup, un vélo ayant plusieurs saisons est technologiquement toujours à jour.

L’industrie se sent totalement bridée. 

Le Tarmac SL4 démontre très bien ce phénomène. Specialized n’a pas introduit ce vélo avec des nouvelles formes, mais avec l’argumentaire d’avoir uniformiser la rigidité et la réactivité des vélos dans toutes les tailles de cadres.

Maintenant que l’UCI acceptera l’usage des freins à disque, il ne fait aucun doute que l’industrie va sauter sur l’occasion et utiliser une argumentation pour vous faire croire que cette technologie est indispensable.

Attendez-vous à voir rapidement des vélos de TT avec cette technologie. Damon Rinard (le cerveau de Cervélo qui travaille désormais pour Cannondale) l’avait d’ailleurs mentionné qu’il fallait se faire à cette idée.

En attendant plus?

Les récentes rumeurs annonçaient que l’UCI pensait abandonner la limitation du poids ainsi que la règle du 3:1 (rapport dans les profils – longueur/largeur). Est-ce que l’introduction des freins à disque permet à l’UCI de s’acheter du temps?