Après son récent podium, Pierre Le Corre vient de confirmer qu’il fallait désormais compter sur lui, même si Vidal ou Hauss nous ont habitués dans le passé a cette régularité, les performances de Pierre sont d’autant plus significatives qu’elles sont réalisées sur distance olympique et sur des parcours aux styles opposés (Auckland et Gold Coast). Trimes a souhaité échanger avec lui pour mieux refaire la course. Voici donc ce regard de l’intérieur.
En natation, Varga qui décide?
La natation fut effectivement très compliquée. Pendant la course je n’ai pas compris comment j’ai perdu les pieds de Polyanski. J’ai donc visionné la course pour mieux comprendre ce qui s’est passé. Plusieurs points sont entrés en jeu concernant les écarts à la sortie de l’eau :
– Richard a nagé très fort.
– Il y avait beaucoup de courant et de clapot, il était donc difficile de rester dans les pieds et les passages de bouées étaient assez périlleux.
– On peut observer qu’à la fin du 1er tour et au début du 2e tour, personne n’arrive réellement à prendre l’aspiration de celui qui le devance. C’est un peu comme un élastique ; la file s’étend et se resserre en fonction des accélérations de ceux qui essaient de boucher les trous, et cela rend la natation très difficile.
– Au début du deuxième tour les « Polyanski » font l’effort pour boucher le trou avec Varga et Brownlee, j’arrive à suivre, mais à la bouée je prends une trajectoire un peu large, je perds les pieds de Polyanski et le temps que je relance, il est déjà a 3m. Cette fois l’effort est trop important pour moi.
À ce moment-là, je sais que Gomez est derrière moi et j’attends qu’il passe devant pour rattraper ma bêtise. Mais il n’est pas dans sa meilleure forme et je dois finir tant bien que mal jusqu’à la sortie d’eau. Le trou est conséquent et je me dis que la journée va être longue.
À velo, l’entente?
On n’était pas très bien organisé, les relais n’étaient pas consistants. On a pu maintenir l’écart sur les 2-3 premiers tours. Tant que le 3e groupe se maintenait à 30 secondes, on pouvait continuer à se battre. Puis dans le 3-4eme tour l’écart entre le 2e et le 3e groupe s’est réduit à 10 secondes. Je demande à Gomez ce qu’il veut faire et il me dit d’attendre le groupe qui n’est plus très loin et de travailler avec eux. Il est toujours difficile de se retrouver coincé entre deux groupes qui travaillent fort.
Tu poses le vélo et tu te dis…
Je me dis que ça va être plus dur qu’à Auckland. Je ne me trouve pas aussi à l’aise, j’ai mal aux jambes, je sais que j’ai perdu beaucoup d’énergie et que ça va être difficile pour moi de rivaliser avec les premiers. Je pars cependant avec le groupe et je m’accroche pendant deux tours.
Lorsque Mola accélère…
Avant la montée au 4e km Mola prend les devants et commence à accélérer progressivement. Il maintient un rythme impressionnant qui fera souffrir tout le monde. À ce moment-là, j’ai du mal à tenir sur mes jambes, musculairement, je commence à accuser le coup. Je décroche et prends mon rythme.
Une 6e place après un podium, c’est…
Ce n’est pas une régression, c’est simplement un contexte de course différent. Il m’était difficile de faire mieux au vu des circonstances. Il est important dans le sport que l’on fait d’être conscient de ses compétences et de celles des autres. Ça me conforte forcément sur mon niveau actuel, mais j’ai envie et besoin de progresser encore dans les 3 disciplines pour graviter plus proche du podium et plus régulièrement.