Le calendrier de 2016 a été accueilli avec une certaine indifférence par les médias. Pourtant, le passage de 10 à 8 courses à pourtant des conséquences majeures et démontre que le modèle économique actuelle est probablement à revoir.
Sur un point technique, ce manque de courses en début de saison compliquera la tâche pour les sélectionneurs puisqu’ils devront faire leur choix sur des courses avec des parcours très plats. On est très loin des spécificités de Rio.
De plus, en diminuant le nombre d’étapes, le circuit majeur de l’ITU perdra des opportunités pour gagner en visibilité. Sa périodicité qui était d’une course au 2 à 3 semaines en début de saison passera au mois. Il est alors difficile d’instaurer une habitude et un intérêt.
Même si la WTS est très spectaculaire et que sa diffusion est excellente, elles ne touchent pas assez de personnes. L’intérêt des diffuseurs et des sponsors pour le sport triple est tout simplement en déclin. Dextro, Specialized, Eurosport UK, CBC (télé canadienne) ont abandonné le navire. Les raisons sont probablement nombreuses. Mais comment intéresser des triathlètes amateurs lorsqu’il faut payer pour voir des courses ? Pourquoi les amateurs se contentent de regarder des résumés?
Pour preuve, après Washington, San Diego et Chicago, la série mondiale n’est pas en mesure de s’installer aux États-Unis et quittera à nouveau le circuit en 2016. Avec la popularité du triathlon, des Ironman, la diffusion des courses sur Universal Sport, ainsi que l’incroyable domination de Gwen Jorgensen, ce retrait est un dur coup pour le développement du sport.
Dans le monde si secret de l’ITU, les retraits des villes sont rapidement cachés sous le tapis bleu et sans explication. Les hypothèses peuvent être nombreuses puisque les administrations des villes s’exposent aux critiques des contribuables et des commerces lorsque les rues sont fermées.
La France est fréquemment critiquée dans son inaction pour se porter candidat pour organiser une étape sur ses terres. Elle est pourtant dans le camp de raisonnable. Le retrait d’Auckland semble leur donner raison. Face aux critiques, la fédération Né0-Zélandaise a préféré justifier leur arrêt.
Dans une nation, où le triathlon est incroyablement populaire, The New Zeland Herald détaille parfaitement la situation. Auckland ne peut plus accueillir la série mondiale tout simplement parce qu’il est impossible pour eux de rendre l’événement rentable.
Même si cette course est sans conteste adorée par les élites, c’est tout simplement le manque d’athlètes amateurs qui a mis fin à cette course. Ils estiment que la course attirait entre 1000 à 1500 athlètes. Malheureusement, il fallait atteindre les 2500 à 120$ pour atteindre un équilibre budgétaire.
Cela demeure tout de même une demi-vérité puisqu’au total, cela correspond à une recette de 300 000$ et le CEO de l’événement confirme que le coût d’une WTS est de 1.1 à 1.4 million de dollars. Selon Waugh, la situation est identique, quelle que soit la ville hôte.
Ces chiffres démontrent que la tenue d’une course est impossible sans le support d’un gouvernement ainsi que des revenus télévisés ou des sponsors. Malheureusement, les retraits des villes comme Madrid, Kitzbuhel, San Diego, Genève, Chicago semblent démontrés bien démontré que le retour sur investissement n’est tout simplement pas bon. D’ailleurs, les villes européennes ont tout simplement préféré se contenter des circuits inférieurs (coupe du monde ou d’Europe).
Évidemment, des destinations comme Abu Dhabi semblent peu concernées par l’équilibre budgétaire, mais pour le reste? Est-ce que la santé de la série mondiale dépend-elle vraiment de la participation des participations des courses amateurs où la vraie problématique est dans la difficulté à populariser le sport?
Tout simplement parce que le drafting est le cancer du triathlon