Trimes vous avait mentionné l’intention de Vesoul de ne plus rappeler ses étrangers. Malheureusement, la publication de la starting-list de Dunkerque confirme bien que la situation est plus grave puisqu’il déclare tout simplement forfait pour cette course. Cela ne signifie pas que le club ne fera pas un retour plus tard.. Après le retrait en début d’année de St-Quentin en Yvelines, certains clubs sont dans des positions précaires afin de trouver un équilibre budgétaire.
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Coup dur pour le championnat des clubs de D1, on vient d’apprendre que Groupe Triathlon Vesoul Haute Saône jetait d’une certaine façon l’éponge pour cette saison. C’est pourtant un club de longue date qui a su retenir les services d’internationaux comme Mark Buckingham ou encore leur tête d’affiche, Aaron Harris.
Un athlète comme Premysl Svarc s’est fait expliquer par le club que le budget de ville pour le sport étant coupé, le club ne pouvait plus garantir le fonctionnement de son club de D1. L’intention du club serait de retenir uniquement les services des français aux courses (Benoit Bigot, Cyril Pochon, Guillaume Tisserand, Manuel Roux).
Malheureusement, c’est une problématique qui pourrait se répéter à l’avenir. Avec le retrait de St-Quentin en Yvelines, les clubs doivent jongler avec le risque de devoir faire avec des budgets coupés.
Financièrement, c’est probablement un contre temps important pour des athlètes internationaux qui avaient choisi de se baser en France pour la deuxième partie de la saison puisqu’ils viennent de perdre un support financier non négligeable.
Voici la liste des athlètes touchés.
Aaron Harris, Andrea Secchiero, Danylo Sapunov, David Bishop, Mark Buckingham, Pablo Dapena, Peter Bajai, Premysl Svarc, Yegor Martynenko
Le GP coûte trop cher aux clubs dans un contexte où le financement privé est quasi absent et où les collectivités territoriales – lâchées par l’état – sont obligées de se désengager pour faire des économies. Il faut se rendre à l’évidence. Et le passage à 4 étrangers n’y est pas totalement… étranger. Les billets d’avions, c’est pas gratuit.
Et puis, il n’y a pas de passage à 4 étrangers, il y a un français au minimum, ce qui n’est pas tout à fait pareil. Personne n’oblige un club à mettre des étrangers dans son équipe.
Ce genre de réflexion me consterne. Faut arrêter de jouer avec les mots et ouvrir les yeux.
Et c’est quoi ta solution ?
Je n’ai pas de solution toute faite sachant que les arrêts de la CJUE rendent quasiment impossible de limiter le nombre d’étrangers. Mais je crois que la réflexion doit aller bien au delà de cette simple « complication ». Pour moi, le réel problème c’est la structure de financement des clubs – reposant essentiellement sur du financement public (quand ce n’est pas totalement) – qui va finir par poser problème dans un contexte où les collectivités territoriales n’ont plus d’argent. C’est eux qu’il faut aider, guider… pour trouver d’autres sources de financement. Ca passe aussi peut-être par une limitation des coûts et un encadrement des budget autour du GP. Une DNCG du triathlon.
L’encadrement des budgets est peut-être une partie de la solution pour certains sports, mais qui sont bien au-dessus des budgets du triathlon. Et attention, si pour cette raison, tous les meilleurs mondiaux courent à l’étranger et plus en France, nous n’aurons rien gagné. Et pas plus de TV qu’aujourd’hui.
C’est clair que nous n’avons aucun intérêt à faire fuir les meilleurs mondiaux du GP. Mais il faut en même temps que l’on arrive à caser les bons athlètes français qui sortent des écoles de triathlon. Sinon, à quoi bon investir dans la formation ? Le GP a-t-il pour vocation à devenir une série mondiale avec 80% d’étrangers ? Et quid du Championnat de France qui se dispute sur une étape ?
Avec l’émergence des championnats allemands et italiens, on arrive à un tournant. Il n’y a certainement une série de petits ajustements à trouver pour que le GP reste le championnat le plus attrayant et que chaque club – qu’il joue la gagne ou le maintient – y trouve son compte.
Sinon, on a tendance à ne pointer du doigt que ce que l’on estime qui va pas mais il y a aussi de très bonne évolutions. Le « lap à deux tours » chez les filles par exemple qui va permettre au « petits clubs » de ne plus faire de zéro à cause de 3 filles disqualifiées sans que cela nuise à la course des meilleurs athlètes. Fini également les filles qui viennent pour faire le nombre en sachant très bien qu’elles n’ont aucune chance de voir la ligne. Souvent des cadettes/juniors issues des écoles de tri.
Moi, j’avais proposé cela… https://www.trimes.org/2014/11/29/les-grand-prix-et-pourquoi-pas-un-plafond-salarial/ c’est quelque chose qui se fait en amérique du nord. Cela permet d’égaliser les chances.
Si les budgets sont vraiment entre 250 000 à 25 000… Je ne sais pas mais est-ce que l’on pourrait envisager un max à 100 000? Les meilleurs athlètes seraient juste mieux repartis? Enfin je reve aussi.
L’encadrement des budgets, c’est la seule solution qu’on trouvé de nombreux sports pour « sauver » leurs championnats.
Oui, pour la répartition des bons athlètes, je crois tu rêves un peu lol. Le tri ce n’est pas une course de chevaux ou le handicapeur essaie d’égaliser les chances…
Pour les 3 derniers paragraphes, entièrement d’accord.
Juste pour ajouter, il n’y a pas forcement une grande différence de prix entre un francais et un etranger… generalement, bcp se basent deja en France, Espagne durant l’été… après certains clubs payent sur une grille au résultat… francais ou etranger.
Le titre est un peu racoleur (c’est la loi du genre 😉 ) car si Vesoul n’aligne pas ses étrangers, c’est son choix économique, mais ils sont toujours au club. Et pourront participer si Vesoul le souhaite.
Donc en gros, le GP est dimensionné pour les 3-4 plus grosses écuries. Les autres… ils se débrouillent… pour rester poli.
Honnetement, je pense que c’est quand meme plus que 3 a 4 équipes… Si tu regardes bien les effectifs de toutes les équipes, il y a moyen de s’en sortir en faisant du recrutement intelligent. Je connais plein de jeunes athletes internationaux qui voulaient juste courir en FGP…
Tu as entièrement raison ! Il y a plein de jeunes athlètes internationaux qui rêvent de courir sur le GP (et pour des clopinettes). Le GP français est attractif côté athlètes, ça ne fait aucun doute !
Le problème – et je parle en connaissance de cause – c’est que faire venir un athlète du étranger pour une manche, ça a un coût non négligeable rein qu’en terme de billet d’avion. Bref, pour s’en sortir, ça coûte (très) cher. Hors, au niveau des clubs :
– on a du mal à trouver du financement privé et là, la couverture médiatique du GP français se pose. Si l’on compare avec la Bundesliga, il me semble qu’on vient de prendre un temps de retard. On manque aussi de maitrise, d’expertise dans ce domaine.
– les soutiens publics qui doivent représenter au bas mot 80% des entrée d’argent des clubs sont en train de disparaitre.
– les clubs reposent sur des structures associatives où s’impliquent beaucoup de bénévoles. Des structures qui gèrent des compétiteurs mais également de simples pratiquants loisir, jeunes… qui sont souvent les plus assidus lorsqu’il s’agit de s’investir dans le fonctionnement du club et qui comprennent difficilement que le fruits de leurs actions partent essentiellement vers les équipes du GP.
Bref, pour moi on arrive à un tournant qu’il va falloir bien négocier si on ne veut que le GP reste le circuit national N°1 dans le monde.