À quoi s’attendre > Rio Test Event, la course aux multiples attentes.

Laissons les polémiques de côté pour finalement parler de sport. Les athlètes s’élanceront sur un tout nouveau parcours lors de ce test event. Ironiquement, les parcours vallonnés et donc plus sélectifs se font rares sur la série mondiale. Soyons positifs en affirmant que le challenge est digne des Jeux olympiques puisqu’il mettra en valeur les trois sports. Le terrain de jeu permet effectivement d’éviter la fameuse course d’attente.

Les enjeux?

Trois dossards olympiques sont en jeu. La plupart des nations dominantes comme la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne sont déjà assurées d’obtenir 3 départs au Jos. La course reste tout de même importante puisque des sélections automatiques sont à la clé. Par exemple, les 2 premiers Américains à faire top 8 obtiendront leur ticket pour 2016. Pour la France, on parle grosso modo d’un top 6.

Cet enjeu devrait avoir un impact sur la dynamique de la course. Pour un américain, les points pour le classement olympiques (1000 pts) restent très secondaires. Une 12e place n’aurait aucune signification.

Rio, c’est comment?

La natation. 

Avec son départ sur plage, cela devrait normalement niveler le niveau sur les premiers hectomètres. Les meilleurs nageurs ne pourront pas profiter de leur vitesse de pointe pour prendre rapidement les devants. Il y a forcément des surprises.

Une natation en mer est aussi synonyme de vagues et de courant. Sachant que le parcours sera constitué d’une unique tour en forme de cercle, il faudra être à point dans sa navigation puisque les changements de direction seront constants.

Avec tous ses éléments, il sera nettement plus difficile de profiter du drafting. On a vu à Gold Coast, un Richard Varga (SLV) et les frères Polyanskiy (RUS) très à l’aise dans ses conditions. Comme toujours, Alistair Brownlee (GBR) et Javier Gomez (ESP) devraient être dans le coup. Henri Schoeman (AFS) est aussi l’un de ses habitués au club des 8.

Le quatuor français sera aussi très attendu. Avec Vincent Luis, Pierre Le Corre, Dorian Coninx et David Hauss, ils sont tous reconnus pour leur talent en natation.

Sur papier, les Australiens seraient avantagés étant habitués à nager dans ses conditions, Royle, Bailie et Atkinson pourraient aussi pointer leur bout de nez dans l’échappé.

La mer devrait être relativement peu agitée puisque la natation est dans la partie protégée de Copacabana.

Le vélo, si sélectif que ça?

Les rapports des athlètes avec qui ont s’est entretenu varient. Certains espéraient un parcours plus dur. Le parcours est à prendre en deux temps, avec sa section à cote et l’autre en bord de la mer où le vent pourrait créer des bordures.

Même si les deux cotes à monter ne sont pas si dures, c’est l’accumulation avec 8 tours qui devrait faire la distinction de ce parcours.

D’ailleurs, selon les athlètes, il faudra plus redouter la descente que la montée. Il y aurait un virage particulièrement dangereux. Il sera donc déterminant de se placer en avant pour ne pas se faire surprendre par les trajectoires de ses adversaires.

Chez Trimes, on a l’impression que la section vallonnée donnera donc un avantage aux échappés avec ses routes plus étroites et techniques.

On peut tout de même s’attendre à ce que certains athlètes gèrent leurs efforts en refusant de rouler sur la section plate. L’échappé devra se faire avec le bon nombre pour instaurer une bonne entente. Le bon chiffre est probablement entre 6 et 15 athlètes. Sinon, il y aura ce doute qui laissera revenir les athlètes en arrière.

La règle des 20 secondes. 

Pour se faire une place dorée avec les échappés, il est primordial de sortir de l’eau à moins de 20 secondes du premier nageur. La course pour beaucoup se jouera là.

Des courses dans la course…

Évidemment, il y aura la course au podium, mais certains seront plus intéressés par battre leur coéquipier que de gagner la course. C’est un autre élément à prendre en considération.

Sans pseudo domestique?

Contrairement à certaines courses majeures ou en WTS, il n’y a pas réellement d’athlètes mandatés pour aider des athlètes sur les meneurs. Des athlètes comme, Phil Graves ou encore Blummenfelt sont restés à la maison. Alistair ne pourra pas non plus compter sur son frère puisqu’il soigne toujours une fracture de stress.

Alistair, envoyer un message ou pas?

Voilà, sur le circuit tout le monde sait que Alistair Brownlee est le plus fort à vélo. Dans le passé, il a démontré qu’il pouvait gagner une course même en étant diminué en course à pied (blessure). Son retrait de dernière minute à Hambourg voudrait indiquer que c’est encore le cas. Est-ce que Alistair aidé par Richard Varga pourrait faire ce coup de force ? Si cela est le cas, on peut s’attendre à le voir fournir un effort maximal dans le premier tour pour s’assurer d’embarquer le moins de passagers avec lui. C’est une tactique qu’il a probablement répétée. Avec son frère, il avait prouvé qu’il était possible de se munir d’une avance en étant seulement deux à vélo.

Les incertitudes… Une course politique?

Si vous étiez habitué à empocher 15 000$ avec une victoire, quelle serait votre attitude avec une course n’offrant aucune bourse sachant que votre non-sélection est pratiquement impossible ? Coup de bluff ou pas, Alistair Brownlee et Javier Gomez ne semblent pas du tout excité par cette course. Une performance en forme de protestation ou pour se réserver à la fin de saison? Entre un Alistair qui est dit probablement non partant et un Gomez qui déclare que cette course n’est pas pour lui, l’ambiance est vraiment étrange…

La course à pied… une ligne droite et voilà…

L’intégralité de la course à pied se ferra sur Copacabana. Une longue ligne droite où vous ne pouvez pas perdre de vue vos adversaires. Pour des excellents coureurs comme Mario Mola (ESP) et Richard Murray (AFS) qui sont habitués de revenir de l’arrière, c’est le scénario rêve. Pour les autres, ils pourront profiter des rares Demi-tours pour faire des attaques dans les relances. On doit s’attendre à des courses à l’usure.

Une course qui désavantage les coureurs?

Voilà, sur papier Jarrod Shoemaker (USA), Hunter Kemper (USA), Sven Riederer (SUI), Jake Birtwhistle (AUS), des Portugais, Silva et Pereira ainsi que Mola et Murray sont des excellents coureurs, mais avec le parcours proposé et l’enjeu en arrière, le vélo pèsera dans la course et cela devrait encore plus favoriser des athlètes complets.

La France en position de force?

L’école française à l’avantage de reposer sur des athlètes très complets. Fort dans les 3 disciplines, Rio est un parcours sur mesure pour eux. Ils devraient être en position de force en étant en nombre dans les échappés. Pierre Le Corre peut se montrer confiant après son podium à Auckland. La course offrant le parcours le plus similaire. Il a d’ailleurs gagné le championnat militaire à Rio en 2011. Vincent Luis est monté sur le podium à chacune de ses apparitions en série mondiale en 2016. Pour David Hauss et Dorian Coninx, après des débuts de saisons compliqués, ils sont montés en puissance dans les dernières semaines.

David Hauss et Vincent Luis ont l’avantage de pouvoir jouer la carte de l’expérience ayant déjà un cycle olympique à leur actif.

Des retours…

Kyle Jones (CAN), Courtney Atkinson (AUS), Aaron Harris (GBR), Hunter Kemper (USA) feront leur grand retour.

Les darkhorses. Les Mexicains! 

Courir en Amérique du Sud nécessite une adaptation, pour Perez et de Grajales, ils n’auront pas besoin de cette fameuse période pour s’acclimater. Habitués à ce style de parcours et au climat, ils pourraient bien créer la surprise.

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