Le triathlon est a cette spécificité d’accumuler les compétitions internationales. L’offre est tellement importante que les rendez-vous rassemblant les meilleurs athlètes au monde sont très rares.
Pour garantir la présence des meilleurs sur certaines courses, les différentes institutions ont instauré des classements. En ITU, un athlète se doit d’avoir assez de points afin d’accéder aux courses principales (WTS). En Ironman, c’est la qualification pour les championnats du monde qui se jouent de cette façon.
Même si ces figures imposées assurent la présence des meilleurs, il a aussi un impact sur le spectacle offert sur les courses. Contrairement à des sports comme le cyclisme où seule la victoire compte, le triathlète se doit d’assurer un résultat pour marquer assez de points et garder la confiance de sa fédération. Être offensif durant une course est donc risqué et même mal vu. Depuis la création de la série mondiale, la prise de risque n’existe plus vraiment, personne ne court au-dessus de ses moyens. On n’a jamais le sentiment que des athlètes essayent véritablement d’attaquer les acteurs phares de la discipline.
Chaque année, lors de la Grande Finale de la WTS, les plaintes remontent à la surface puisque le titre est décerné par un classement aux points et non sur une course. Edmonton avait une saveur très étrange avec la victoire d’Alistair Brownlee. Derrière, Javier Gomez s’était assuré de terminer devant Johny Brownlee pour gagner le titre.
La présence du triathlon aux Jeux olympiques est d’autant plus singulière que c’est l’une des très rares courses d’un jour ou la place d’honneur n’a que peu de signification. On voit d’ailleurs des stratégies inédites à ce moment-là. L’utilisation des domestiques y fait généralement sa seule apparition.
Durant ce week-end, on aura le droit à trois courses d’un jour. Toutes dans des contextes différents et avec des enjeux distincts, on devrait assister à des courses avec des scénarios moins communs.
À Genève, Javier Gomez tentera à nouveau de s’imposer. Cela sera une course particulièrement intéressante parce que l’on peut espérer voir les athlètes français plus offensifs afin de maximiser leurs chances pour le battre. Pour ces athlètes, cela sera une répétition avant le Test Event de Rio.
Privé du titre européen depuis 2007 (Fred Belaubre), la France voudra marquer les esprits en gagnant le titre. Donc ce règne presque indiscuté de Gomez et des frères Brownlee, nos tricolores auront cette opportunité de commencer le coup d’État.
Il faudra aussi se méfier des Anglais. Même sans les Brownlee, les Brits nous ont montré qu’il pouvait gagner en offrant un effort collectif. Est-ce qu’il pourrait co tiquer à peaufiner leur tactique avant le test event?
Répondre présent lors des grands événements est une spécificité obligatoire pour espérer obtenir du succès aux JOs. Même si le Championnat d’Europe perd de son lustre avec l’influence grandissante de la série mondiale, ces athlètes voudront commencer du bon pied le sprint final à la qualification aux Jeux olympiques sachant qu’on n’est plus qu’à 3 semaines du test Event de Rio.
Du côté du Canada, ce week-end auront lieu les Jeux Pan américains. Un dossard olympique est à la clé. Contrairement aux Jeux de Baku où les principales nations européennes fortes sont déjà assurées d’avoir 3 dossards à Rio, ce n’est pas le cas pour les panaméricains. Que cela soit le Canada ou les États-Unis, le dossard en jeu a une importance primordiale en offrant la flexibilité d’avoir un domestique.
La première place aura donc une grande importance, on peut s’attendre à voir des athlètes agir en conséquence et l’on sait déjà que certains athlètes pourront profiter de domestiques. Ce concept doit toujours faire ses preuves, non sur son efficacité, mais sur le talent des athlètes à se dévouer et à prendre les bonnes décisions pour les autres.
Pour finir, Challenge Roth réunira à nouveau quelques-uns des meilleurs athlètes mondiaux. Sur ce circuit qui est de plus en plus marginalisé par la domination d’Ironman, les places d’honneur n’ont aucune valeur. C’est l’une des rares courses dans le mode tout ou rien. Même Kona ne peut plus se vanter de cela puisqu’un athlète abandonnant ne marquera pas les précieux points lui permettant de se qualifier plus facilement la saison suivante.