Série Mondiale, la course au titre mondial – Alistair Brownlee sorti, Vincent Luis prétendant sérieux.

Lors de la publication du calendrier de la série mondiale, on se demandait tous comment les élites allaient réussir à passer au travers des 10 courses WTS. Le challenge semblait tellement colossal qu’on pouvait croire que certains athlètes allaient se contenter de faire la course aux points afin d’assurer leurs dossards en série mondiale et se concentrer sur les événements à enjeux comme le Rio Test Event et la Grande Finale.

C’était d’ailleurs la stratégie privilégiée des frères Brownlees. Baser toutes leurs saisons afin de satisfaire les critères britanniques pour obtenir leur sélection pour Rio, soit en montant sur le podium à Rio et à Chicago (Grande Finale). Malheureusement, cette saison sera interrompue par plusieurs blessures.

Gagnant 2 courses sur les 3 premières étapes de la saison, on croyait que Johny Brownlee était enfin prêt pour prendre la succession à son frère. Mais le retour du Roi verra aussi Alistair gagner 2 courses sur ses 3 apparitions avant d’être aussi à nouveau blessé.

Même si la performance d’Alistair à Londres a clairement lancé le message qu’il était toujours le plus fort lorsqu’il était en santé avec son récent forfait pour l’étape suédoise (Stockholm), il sera pour lui impossible de prétendre au titre mondial puisqu’il ne pourra marquer des points dans 5 étapes. Son retard sera donc trop conséquent pour rester dans la course avec les Espagnols.

Contrairement aux Britanniques qui ont préféré miser la saison sur 2 rendez-vous, les Espagnols ont privilégié la série mondiale en basant leur sélection olympique sur le classement de la série mondiale (la fédération espagnole offrait aussi une sélection directe en cas de victoire au Test Event de Rio et des Jeux européens de Bakou).

Ce critère alimente évidemment de longues discussions, pourtant, malgré des creux, les Espagnols semblent passer à travers en répondant présents à la majorité des courses. Est-ce que cette distinction peut aussi se transformer en force pour le futur? À force de vouloir chercher le fameux « peak » pour le jour j, est-ce que l’on s’expose plus à la blessure?

À ce jeu, Javier Gomez, Mario Mola et Fernando Alarza occupent les trois premières places du classement. Cela reste un ordre virtuel puisque ces athlètes ont déjà à leur compteur 5 étapes. Sur les 9 courses régulières, seuls les 5 meilleurs résultats comptent.

Vincent Luis avec ses 4 podiums dont une victoire à Hambourg a donc son mot à dire pour ce titre mondial. Pour cela, il devra absolument aller chercher un résultat à Edmonton. Même si le français a limité ses apparences cette saison, c’est déjà lui la véritable révélation de la saison.

Luis est devenu le premier français à gagné une course de la série mondiale depuis son instauration en 2009. Le sociétaire de Ste Geneviève peut prétendre au doublé en jouant sa carte pour le titre mondial. Il ne fait aucun doute que cela aurait un impact très important sur la communauté triathlétique francophone.

Ironiquement, les deux frangins du Yorkshire ont chacun deux victoires cette saison en WTS. Mola, Luis et Gomez n’en ont qu’une. Tout est donc une question de régularité.

Une course au titre à trois?

La Grande finale est une course additionnelle aux 5 premières étapes. Les écarts entre Gomez, Mola et probablement Vincent Luis devraient être si faibles que le gagnant l’ultime étape. Comme l’année dernière, Alistair Brownlee pourra encore une fois jouer au trouble-fête en tentant de gagner cette course et mettant un doute sur la légitimité du titre mondial.

Murray et Alarza sont probablement déjà trop en retrait pour véritablement être encore dans la course.

Et comme à l’habitude, Brett Sutton critiquera à nouveau l’ITU par le fait que le champion du monde n’est pas désigné sur une course d’un jour… Le monde tourne rond, non?

1 commentaire
  1. ‘les deux frangins du Yorkshire ont chacun deux victoires cette saison en WTS. Mola, Luis et Gomez n’en ont qu’une.’

    ça fait quand même 4 titres de champions du monde qui échappent aux Brownlee, alors que depuis 2009 ils sont les meilleurs: 2010, 2013,2014 et 2015.
    alistair avec sa technique de course ne gagnera jamais hawaii (marathon)

    jonathan brownlee a démontré à Auckland en 2015 que si tout le monde est à son meilleur niveau, désormais c’est lui le n°1. il y a intérêt qu’il gagne le titre olympique en 2016, tanpis pour le titre mondiale!!