Au banc des accusés lors d’une mauvaise course, les crampes n’ont jamais perdu de leur popularité. Il y a quelque chose de mystique dans ce phénomène puisque certains y sont si familiers et d’autres, pas du tout. Alors, sont-elles le produit du sort, pourquoi apparaissent-elles seulement lors des compétitions?
Ce week-end, on a assisté à deux cas très intéressants lors des derniers championnats du monde, Antony Costes s’est dit victime de crampes dès le début de la natation et Jan Frodeno nous avoua qu’en évitant de justesse la chute, sa réaction a provoqué le fameux fourmillement dans son corps. Pour ma part, le fait de placer un laptop pendant 10 minutes sur mes genoux lorsque je suis en position assise entraine invariablement des crampes.
Ce phénomène est complexe et malheureusement, il est aussi difficile à étudier. Les discours habituels sont pourtant d’attribuer les crampes à une perte de sodium/électrolyte ou à de la fatigue, ce qui ironiquement, ne correspond pas à nos 3 exemples cités. Difficile de s’y retrouver puisque certaines marques de boissons sportives justifient leur utilisation afin de les éviter.
Même si la prise de banane, de capsules de sel ou d’électrolytes seraient des moyens préventifs pour les éviter. Les scientifiques commencent enfin à déchiffrer ce mystère et de nombreuses idées reçues tombent.
Les muscles ne crampent pas tout seuls…
Bouger, est une activité neuromusculaire, votre cerveau envoie des signaux à vos cellules nerveuses dans votre moelle épinière qui est connectée à vos muscles. C’est donc ce processus qui stimule vos muscles afin de les contracter. La crampe est causée lorsque le muscle refuse de se relâcher.
On aime faire cette analogie, votre cerveau est comme un ordinateur, il envoie ses ordres et doivent s’adapter en fonction des informations qu’il reçoit (position des joints, longueur des muscles, tension des tendons, température du muscle, etc.).
Et votre corps agit comme un ordinateur en surcharge.
À l’image d’un ordinateur, lorsque le processus est connu et familier, tout se déroule sans embuches. Il se figera lorsque vous lui en demanderez trop ou lorsqu »il sera en manque de ressources.
Votre système neuromusculaire devient instable et provoque une crampe lorsque certaines conditions semblent être réunies, accumulation de dommages musculaires, mauvaise position, fatigue ou stress trop prononcé.
Poussant à la consommation, la déshydratation très prononcées, le déficit en glucose / sodium / électrolyte sont fréquemment énoncés comme les raisons principales, ce qui n’est majoritairement le cas.
Même si les causes restent très variées, les récentes études du neuroscientifique, Dr. Rod MacKinnon avancent une nouvelle piste. Elles confirmeraient que nous ne sommes pas responsable de nos crampes. Cela n’aurait rien à voir avec votre forme ou votre nutrition, mais bien une question de déséquilibre dans le système nerveux.
Indépendamment de votre état physique, en modifiant le signal électrique de vos nerfs (motoneurones), la crampe apparait confirmant que le phénomène était bien une question de nerfs et non de muscle.
De plus, on a appris que nous ne sommes pas tous égaux pour éviter la surexcitation de nos nerfs. Cela expliquerait d’ailleurs pourquoi certains sont fréquemment pris avec des crampes et d’autres pas.
Il existe de vieilles croyances, comme celles de la moutarde ou du jus de cornichons en conserve, permet de guérir les crampes. Cela s’est confirmé sur certains cas qui ont été stimulés électriquement afin de provoquer des nerfs surexcités. Les scientifiques spéculent sur fait que le jus contiendrait une acidité qui provoquerait des conditions afin de calmer le système nerveux. Tout semble indiquer que d’autres aliments ayant un effet basique sur l’acidose métabolique qui permettent de vous soulager plus rapidement de vos crampes.
Avant tout, il ne faut pas oublier que lorsque le corps envoie un signal, c’est qu’il demande de vous stopper pour se protéger. Effacer une crampe peu donc cacher un problème nettement plus important.