Ce sont les U23 qui ouvriront le bal de la grande finale. Pour de rares cas, en prenant part à cette course et non celle des élites, certains athlètes perdent l’opportunité d’aller chercher leur qualification pour les Jeux olympiques. Ne cherchez pas Tyler Mislawchuk (CAN) à 21 ans, il sera en action du coté des élites.
L’américain, Kevin McDowell, est l’un d’eux. En année préolympique, même si on s’attendait à voir de nombreux athlètes faire l’impasse sur les U23, la starting list nous confirme qu’on assistera à une course très ouverte et très relevée.
Le titre de champion du monde, un passage obligatoire?
Regardons dans le passé, depuis la création de la série mondiale, les anciens champions sont Dorian Coninx (2014), Pierre Le Corre (2013), Aaron Royle (2012), Sharp (2011), J. Brownlee (2010), Loeschke (2009). Seuls, Sharp et Loeschke ne seront pas présents cette année à la grande finale. Gagner ce titre est généralement un excellent indicateur pour le futur puisque 4 athlètes sur 6 ont déjà terminé dans les 5 premiers d’une WTS.
Et pourquoi pas U21? Et Coninx?
Certaines fédérations affirment qu’un athlète de 22 ou 23 ans qui suit un développement classique devrait déjà être en mesure d’être compétitif en série mondiale. Dans cette logique, les athlètes couronnés à 20 ou 21 ans ne défendent tout simplement pas leur titre. Ils ont obtenu leur droit d’aller courir dans la cour des grands. Dorian Coninx est l’un d’eux. Il prendra part à la course des élites même s’il est encore éligible pour 3 saisons.
Une question d’expérience?
La course des U23 est toujours particulière puisqu’elle regroupe certains habitués de la série mondiale avec d’autres athlètes totalement inconnus avec peu d’expérience dans des courses plus denses. Sur un parcours plus technique, cela peut jouer des tours sur les trajectoires dans les virages.
De plus, les favoris et noms plus connus sont vus comme des athlètes qui doivent faire l’effort. Les ententes dans les groupes sont rarement bonnes. On peut donc s’attendre à ce que les athlètes habitués de la WTS imposent la manière de faire qui leur a généralement été imposée par les autres élites.
Natation ?
Contrairement au passé, il n’y a pas de nageurs nettement au-dessus des autres. Le québécois, Alexis Lepage (CAN) est largement en mesure de nager en tête et de prendre part au bon groupe. Sachant qu’aucun athlète n’affiche un profil dominant dans les trois sports (contrairement à un Coninx en 2014). On peut espérer voir une sélection se faire après les 1500 mètres de natation.
Le vélo, les efforts invisibles.
Le parcours vélo n’a aucune difficulté apparente, il offrira tout de même 40 demi-tours. Toutes ces relances risquent fort d’user certains athlètes… Croire qu’il n’est pas possible de faire une sélection à deux roues dans le Grant Park serait une erreur majeure.
La lutte perpétuelle de l’athlète au profil complet contre le coureur.
Effet direct des dernières années en WTS, la nouvelle génération comporte des athlètes surdoués en course à pied mieux armés pour se défendre contre des Brownlees et Mola. On pense tout de suite à l’Australien Jacob Birtwhistle. Malheureux deuxième, derrière un Raphael Montoya (absent) chez les juniors en 2014, il ne fait aucun doute que l’Australien veut encore plus chercher son premier titre mondial.
Même si son compatriote, Declan Wilson n’a pas su répondre aux attentes ces dernières années, son profil de coureur ne nous permet pas de l’écarter pour la course au titre.
À ce chapitre, l’américain Lukas Verzbicas est aussi attendu. Ancien champion du monde et détenteur d’à peu près tous les records collégiaux en athlétisme, Lukas espère toujours renouer avec la victoire depuis son grave accident. Nouveau disciple de Brett Sutton, il pourrait bien nous sortir un lapin de son casque.
Dans les anciens champions juniors, le talent de Sullwald Wian (AFS) n’est certainement pas à remettre en cause. Ennuyé par plusieurs blessures, le sudafricain est enfin sur le bon chemin. Sa récente performance à Edmonton (top 5) lui permet de croire en ses chances. Excellent nageur et habitué à attendre la T2 sagement, Sullwald est un tacticien qui jouera le tout pour le tout.
Comme toujours, il faudra se méfier des Britanniques et pour cause, Gordon Benson a démontré cette année sa faculté à répondre présent en gagnant les jeux européens. Étonnamment, celui qui s’était mérité du bronze dans cette catégorie en U23 n’est pas dans le processus olympique. Être le troisième « brits » continu à être une fonction inaccessible.
Marc Austin, vice-champion du monde U23 en 2014 n’a non plus pas su répondre aux attentes cette saison. Blessé en début d’année, son retour à son meilleur niveau pourrait bien tomber au bon moment.
Et les Français?
Simon Viain sera le seul représentant tricolore. 4e en 2014, le sociétaire de Montpelier n’a pas déçu cette saison en marquant un peu plus son territoire en série mondiale. Gagnant du Grand Prix d’Embrun, il sera très attendu à vélo pour imposer son rythme. Après Coninx et Le Corre, comme on dit dans l’hexagone, jamais deux sans trois.
On surveillera aussi Ron Darmon, qui à la double nationalité française.
Les Canadiens, la relève qui veut surprendre.
Ironie du sort ou pas, Alexis Lepage sera le seul canadien à participer pour une deuxième fois en U23, tous les autres sont à leur première année d’éligibilité.
Pour Alexis Lepage, montant à deux reprises sur le podium en coupe continental, même s’il n’a su se faire justice en série mondiale, il ne fait aucun doute qu’il a le potentiel pour améliorer son sort de 2014 où il avait terminé 7e.
Rusell Pennock et Xavier Grenier Talavera sont deux athlètes qui sont toujours en apprentissage sur la distance olympique. Affichant des profils complets, c’est bien la qualité de leur course à pied qui sera déterminante.
Chose rare, on retrouvera deux frères jumeaux dans cette course avec Taylor et Austen Forbes. S’ils sont en mesure de limiter la casse après la natation, il pourrait bien causer une double surprise.
On surveillera aussi les athlètes francophones, Rodolphe Von Berg (USA), Sylvain Fridelance, Christophe de Keyser (BEL) et Bob Haller (LUX).
La course aura lieu jeudi à 7h ( 8h EST, 14h France). Trimes et Triathlon Québec couvriront la course sur Periscope (vidéo).