Voici quelques unes de nos notes sur la 37e édition de Kona. Cette course qui fait tant rêver et où tout peut arriver. Ce championnat du monde continu à être si distinct des tous les autres événements Ironman, voici les raisons.
Un cirque médiatique…
Kona s’impose toujours comme l’événement de l’année auprès des médias et pour beaucoup, c’est le seul dont ils font le déplacement (à part nous…). Le fossé avec le circuit de l’ITU continue à se creuser puisque Kona en clairement l’événement incontournable selon la presse spécialisée.
Ironiquement, la couverture médiatique est devenue très protocolaire avec des athlètes familiers et des contenus rabâchés. Dans ce mode rattrapage, est-ce que l’on ne pousse pas les pros à devenir aussi prévisibles dans leurs propos que des joueurs de football? Heureusement qu’il existe quelques exceptions, il suffit de penser à Jeremy Jurkiewicz qui n’a pas caché le fait qu’il ne pourrait surement pas terminer. D’autres pros, dans la même situation, on fait comme si de rien.
Dans ce roman photo avec figure de style imposé, est-ce que l’on rend justice aux sacrifices, à la résilience et performance de mes meilleurs pros?
Rassurez-vous, on s’inclut aussi dans cette problématique. C’est notre bipolarité à nous. Entre collègues, on sait qu’on court à notre perte. Toujours ce rapport de force entre un monde d’image et celui des écrits.
Ce qui est à Kona reste à Kona?
D’après un média australien, Macca aurait agressé sexuellement une femme alors qu’elle faisait de la promotion. Une plainte aurait été déposée, reste que l’Australien a été autorisé pour rentrer chez lui. Cela reste des allégations qui n’étonnent pas vraiment les anciens.
Le vrai scandale?
Lionel Sanders est un Canadien qui s’est rapidement fait un non sur le circuit. Malgré un niveau de natation lui assurant de sortir avec un retard conséquent, ses performances à vélo et en course à pied, lui permettent d’être un prétendant sérieux à une éventuelle victoire à Kona dans le futur.
Barrie Shepley, son entraineur, agent, conseiller et accessoirement, le commentateur de l’ITU a voulu jouer au fin tacticien. Croyant que Lionel Sanders avait besoin d’aide pour mieux nager, ils ont débauché Matt Chrabot. Ancien athlète ITU, on n’a toujours pas compris pourquoi il est allé courir un ironman à moins de 14 jours de Kona. Est-ce que le ‘deal’ avait déjà eu lieu?
Chrabot a donc bien joué le rôle de domestique. Tout cela aurait pu paraitre inaperçu, mais cela n’a pas échappé à un caméraman.
La réalité est la suivante, selon les règles de l’USAT, les athlètes ne doivent accepter aucune assistance venant d’un autre athlète et interdit bien toute forme de domestique. Dans ce cas, on n’est pas juste dans une dynamique ou deux athlètes s’entraident en courant ensemble, mais bien où un athlète est au service de l’autre.
Selon certains, l’arbitre en chef était tout simplement furieux par la situation et même les admirateurs de Lionel se sont opposés à un geste considéré comme malicieux et n’ayant pas sa place dans la longue distance.
Les deux athlètes ainsi que Barrie seront forcés de s’excuser. Malheureusement, cela vient toujours ternir l’image du triathlon puisque les règles ne sont pas respectées et appliquées. Sanders a bien gardé sa 13e place. On parle d’un avertissement…
Malheureusement, tout reste confus. Plusieurs ont vu l’image d’Andrea Raelert arrosant Sebastian Kienle. Effectivement, le geste est magnifique, mais la règle l’interdit aussi. Est-ce que l’on veut qu’elle soit appliquée, bien sûr que non! Mais, elle doit alors être changée.
Une course perdue à l’avance pour Miranda Carfrae sur une malchance?
L’abandon de Carfrae (AUS) est resté longtemps un mystère. Alors que son écart paraissait presque logique avec une Daniela Ryf réussissant le bon coup en sortant dans le groupe de tête à la natation, l’Australienne n’égalera pas la marque de Chrissie Wellington en gagnant un troisième titre d’affilée. La raison de son abandon a été causée par une importante douleur au dos.
L’histoire est la suivante, à seulement 3 jours du départ, elle est rentrée en collision avec une automobiliste. La conductrice en question étant la conjointe d’un athlète dans une équipe très connue, un site web bien connu pour son coté satirique et dans le potin s’est amusé à dire que tout cela était une conspiration…
Même si elle a voulu se faire rassurante, la douleur l’a rattrapé. Parce que c’est Kona, il serait si facile de dire qu’elle a préféré abandonner que de se faire battre par Daniela Ryf, oui, mais non…
Kona c’est X-files…
Daniela Ryf, Jan Frodeno, des victoires si logiques, non?
On va a pourtant bien dit que tout pouvait arriver à Kona, non? Daniela Ryf qui crève à seulement 2 kilomètres de la transition, à quelques détails, elle aurait pu perdre la course là. Mais tout cela reste complètement mineur en comparaison à d’autres.
Jeffrey Symonds a tout simplement perdu le bras gauche de son pédalier, impossible de le replacer. Au lieu d’abandonner sagement, il a tout simplement pédalé les 50 derniers kilomètres à une jambe. Terminant le vélo en 5:05, il donnera tout sur la course à pied pour signer un marathon en 2:50!
Dans le même état d’esprit, Heather Wurtele, une sérieuse prétendante pouvait se réjouir de sortir la natation de sa vie le jour J, plus motivée que jamais elle montera sur son vélo malheureusement, son dérailleur Shimano Di2 refusera de fonctionner. Après avoir retiré la batterie, vérifier tous les branchements, rien à faire. Selon Shimano, il n’avait jamais vu ce problème, mais c’est bien une pièce mécanique qui s’est brisée.
Si on était ce fameux site, on pourrait avancer qu’il y a une conspiration contre nos Canadiens. À se demander s’il n’y a pas des saboteurs…
D’ailleurs, l’américain Matt Hanson tombera à vélo dans la première descente et cassera dans l’opération son guidon. L’assistance (SRAM) lui donnera un autre vélo. De mémoire, on a jamais vu ce type d’intervention. Et si Jeffrey Symonds ou Heather Wurtele avait pu aussi profiter de ce geste…