Bilan « subjectif » 2015
Oh je vous vois venir… C’est un titre bien pompeux, et je vais surement oublier bien des choses ou à contrario, mettre des « trucs » qui n’ont rien à y faire… Je sais, mais dans les A.G (non pas « age group », mais assemblées générales 😉 ), j’ai toujours préféré le bilan moral au bilan financier 😉
Mon petit billet de fin de saison sera donc ( presque) 100% subjectif et émotionnel, à vous de voir si vous vous y retrouvez !
La Cup, Hawaii et nos duathlètes
Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin. Il y a deux semaines, le même week-end, se sont déroulés « la cup » et l’ironman d’Hawaii.
Pas photo entre les deux c’est sur et ce n’est pas nouveau. Par contre, j’ai bien l’impression que le traditionnel dernier rendez-vous de fin de saison dans l’hexagone est malheureusement en train de prendre l’eau depuis quelques années doucement, mais surement… Je me rappelle une époque glorieuse et pas si éloignée où on pouvait voir matcher les meilleurs clubs sur cet évènement. Des courses qui se jouaient à la seconde entre des équipes déterminées et préparées…
Aujourd’hui, plus personne ou presque chez les « gros clubs» ne mobilise ses athlètes. De fait, la « cup » n’a presque plus aucun intérêt mis à part, peut-être chez les masters…
Ah! Qu’est-ce qu’on deviendrait sans nos masters! Eux, ils seront toujours là, motivés et prêts à se déplacer partout et dans n’importe quelles conditions avec un enthousiasme de cadets ! Dépensant leur argent sans compter, pour l’amour du sport!
Notre chère Fédération à bien de la chance, c’est une sacrée manne pour elle… Je ne suis pas certain qu’en retour, elle s’occupe si bien que ça de nos ainés en définitive avec des licences et des épreuves toujours plus chères.
Sur Hawaii, que dire? C’est du velours, c’est juste la définition du triathlon… OK, c’est peut-être devenu l’empire du fric et de la frime. Sans doute, un peu de magie s’est perdu en route depuis la fin des 80’s… On est tous dans cette dualité. Mai j’aime cette course, alors, ne m’en voulez pas si je suis excessif en l’évoquant… C’est ma jeunesse, et un amour de jeunesse, comment dire? 😉
Et franchement, chapeau mister Frodeno: favori et vainqueur… Le grand Jan a désormais tout gagné… J.O, mondiaux 70.3 et Hawaii… Est-ce le plus grand? Ça me fait mal de le dire eu égard aux illustres ancien (que Marc et Dave me pardonnent…), mais je pense que oui!
Sinon, je ne sais pas si vous savez, mais il y a avait un championnat du monde de duathlon le week-end dernier. Anonymat complet pour une discipline en manque de reconnaissance. Je ne vais pas me faire des amis, mais franchement, quoi de plus normal au fond?
Le duathlon, c’est terriblement dur, ce n’est pas vraiment valorisé par rapport au triathlon et de nos jours, il n’y a plus de champions charismatiques capables de le sortir de sa torpeur… Le niveau athélique de Benoit Nicolas et Sandra Levenez est plus que respectable. Ils ont démontré qu’ils n’avaient pas à rougir face à des athlètes la série mondiale.
Ce n’est que mon avis, mais je pense que le duathlon a plus besoin d’athlètes comme Kenny Souza ou plus proche de nous, le regretté Benny Vansteeland et d’épreuves d’envergure comme le fut Zofingen à sa grande époque pour briller, que d’un championnat du monde anecdotique rassemblant une poignée d’athlètes à l’autre bout de la planète et dans un pays qui ne s’est jamais intéressé au duathlon (une Iles, pourrait-il en être autrement!)…
Le G.P Français, des athlètes béton pour un championnat au pied d’argile?
Plus ça va et plus je suis désorienté par cette compétition. De mon point de vue, il n’y a pour ainsi dire plus vraiment de cohérence et plus de logique sur ce G.P Français.
De toute évidence, notre G.P passe après, et c’est bien naturel, les compétitions internationales pour les tops athlètes mondiaux. Chez les plus jeunes, C’est l’inverse : ils ont les dents qui rayent le parquet, car c’est l’occasion pour eux de courir dans un contexte de haut niveau. Enfin, chez les athlètes « moyens », cela permet de leur payer via les primes de clubs, les quelques mois passés en Europe à s’entrainer… En gros, pour eux le leitmotiv peut se résumer à : ne pas être mauvais, mais ne pas prendre risque ou faire une dernière semaine spécifique pour arriver au top sur la course…
Résultat, personne n’a la même motivation, les mêmes objectifs et la même perception de courses où finalement, nombre de clubs ont un mal fou à boucler leurs équipes sur chaque manche. En clair, mis à part les jeunes, personne chez les athlètes du top mondial ne se prépare pour les manches du GP, les résultats en attestent et cela biaise complètement la logique sportive.
Au final, même la veille ou le matin, impossible de savoir vraiment la course que l’on va voir, car il n’y a rien de « stable » et d’établi. Ni le listing définitif des coureurs, ni leur état de forme ou leur « envie réelle » de bien faire… Compliqué!
C’est un peu comme si, à chaque fois que vous allez au resto, vous payez d’avance sans avoir le droit de consulter le menu… Je ne vais pas épiloguer, mais ce dernier, sur bien des aspects, a parfois été indigeste cet année d’ailleurs.
En fait, je pense qu’en associant au classement des clubs, un vrai classement individuel primé, on pourrait y voir plus clair dans des courses qui, de fait, sont quasi incompréhensibles pour le quidam… et même pour les suiveurs qui doivent attendre le savant calcul des résultats pour savoir si ils doivent se réjouir ou non de la prestation de leurs athlètes!
Mon championnat de France de triathlon… Où es-tu ?
Ah, je me souviens… les titres remportés par Philippe Methion, Fred Belaubre, Olivier Marceau, Sylvain Dodet, j’en passe et des meilleurs… Chaque année, sur des courses d’hommes et sur « distance olympique » (désolé, mais M, décidément j’y arrive pas…).
Je ne comprends toujours pas comment on peut se satisfaire d’un titre décerné sur une course du GP où il y a autant d’étrangers que de Français au départ et sur distance sprint! Pour moi, un championnat de France, c’est des élites, plus les meilleurs qui se sont qualifiés pour cette épreuve sur la distance « reine » du court: La distance olympique, point!
Encore une fois, aucune lisibilité ni logique sur un titre où, de fait, les stratégies des clubs pour le classement du GP et la présence d’athlètes étrangers faussent logiquement la donne… Tout cela n’est pas clair, et surtout, n’a aucun sens de mon point de vue… Il demeure qu’Alex pense autrement.
Mon palmarès français 2015
J’ai longtemps hésité, mais je donne finalement ma palme à Cyril Viennot. Top 6 à Hawaii et champion du monde. Le Jurassien confirme cette année… et est de fait obligé de faire encore mieux l’an prochain !
Mon deuxième coup de chapeau va à Vincent Luis, presque impeccable toute la saison… Sa petite baisse de régime de septembre n’a rien d’inquiétant et j’imagine que notre espoir numéro un de médaille olympique prépare déjà son année 2016 d’arrache-pied…
Petit coup de chapeau, également à David Hauss, tellement intelligent, malin et… fort pour réussir à être prêt deux fois cette année pas plus ! Mais au bon moment, histoire de chiper une qualification pour Rio qui était loin d’être évidente à priori… Cette Qualification, j’ai presque envie de dire que Pierre Le Corre la mérite tant le natif de Vannes à fait preuve de solidité tout au long de la saison… Enfin presque, car son léger passage à vide d’août n’a pas été finalement sans conséquence dans cette course pour la sélection…
Et non, je n’oublie pas Dorian Coninx, sa quatrième place à Hambourg est le prélude d’une grande carrière. Malgré une saison qui se termine sur des fausses notes (Rio et Chicago), vous connaissez beaucoup de jeune de 22 ans avec son palmarès?
Enfin, un big up, spécial pour les filles qui ont montré qu’elles avaient le potentiel, quoiqu’en disent les grincheux, pour réussir à haut niveau dans un avenir proche… Léonie Périault, Cassandre Beaugrand et Audrey Merle doivent poursuivre sur ce chemin, elles en ont largement le talent. Ce chemin, Emmie Charayron, au contact de Laurent Vidal, l’a enfin retrouvé après quelques années difficiles. Emmie, surement la meilleure Française cette année sur le circuit international et qui montre que notre « ancienne » (mais pas si vieille), ne va pas se laisser faire par les petites jeunes!
Mes coups de coeur…
Andreas Realert à Hawaii… on avait presque oublié à quel point il était talentueux… et gentil! On est impatient de vivre la suite.
Simon Viain à Embrun sur le G.P. Pour tous ceux qui étaient là, une démonstration de force et de technique comme j’avais rarement vu…
James Lawrence, 50 Ironman en 50 jours et dans 50 états différents… Au début, je me suis dit : C’est n’importe quoi, ça ne rime à rien… Et puis, non, c’est un voyage qu’a fait James… Et la totalité des fonds a été reversée à une association caritative qui lutte contre la malbouffe et l’obésité…
L’arrivée de Léonie Périault et d’Audrey Merle au monde U23. Lorsque deux belles championnes rivales et amis se déchirent jusqu’au bout, le résultat est magnifique…
Le week-end de Vincent Luis à Hambourg. LA Perf française de l’année! Et deux beaux moments à voir en live… C’était tout simplement la première victoire tricolore en série mondiale (instauration en 2009).
L’année de Gwen Jorgensen… Tout simplement implacable! La perfection absolue.
Ali Brownlee à Londres, parce que l’année du grand frère n’a pas été facile et qu’il n’a pas que des bons souvenirs dans son royaume londonien !
Jeffrey Symonds sur une manivelle pendant 50 km a la fin du bike à Hawaii… « never give up ». Un marathon couru en 2h50 plus loin, le Canadien boucle l’un des authentiques exploits du jour… et peut être de l’année ?
Enfin, gros coup de coeur à tous les organisateurs des petites courses pas chères et bucoliques qui résistent pour nous proposer des évènements à taille humaine sans frime et sans artifice. Il faut résister, le triathlon qui me plait est là… Pas ailleurs!
De mon côté, le bilan n’est pas brillant… Un seul dossard, des lombaires qui sifflent en fin de saison et quelques chroniques plus ou moins réussies! Je me suis un peu laissé aller cette année!
Je n’ai pas encore (vraiment) fait de « coup de gueule » (ou juste un peu…) Peut-être plus tard dans l’hiver, quand il fera froid et que je serais d’humeur chafouine… 😉
100% d’accord sur le fait que le championnat de France se fasse sur DO, le sprint étant quand même beaucoup moins sélectif !
Enfin un mot sympa sur Andreas Raelert (il n’y a pas que Frodeno dans la vie;-). Moi j’adore ce côté justement gentil et respectueux des autres, qui ne l’empêche pas d’être un guerrier (on n’arrive pas 2ème par hasard, et en plus il a chuté) et d’avoir un palmarès extra… et il a 39 ans, quasiment un master 😉
Sympa aussi de parler des nanas, moi j’avoue qu’avec la nouvelle génération qui arrive il y a de quoi être optimiste. Un gros coup de cœur pour Audrey Merle qui me semble au-dessus des autres… Je suis par contre un peu moins optimiste pour Emmie Charayron, elle donne un peu l’impression d’avoir perdu la foi… j’espère que l’on verra des filles aux JO en tout cas…
je dirais l’inverse pour Emmie, je crois qu’elle est sur le point de revenir plus forte que jamais. C’est une question de philosophie, le talent est là.
C’est tout le mal que je lui souhaite ! Il faut aussi qu’elle ait le soutien des instances de la Fftri, j’ai peut être une fausse impression mais on dirait que ce n’est pas le grand amour entre ces deux là…
Excellent ! Merci Xavier 🙂
😉
C est Top ! N arrêtes pas ça me permet de comprendre ce monde du Tri tellement complex
Allez 90k ce matin, je vais nager!!
Abrassos do Brasil
Merci Philippe ! 🙂