Opinion > Ce que l’on retiendra de Kona, Version business

Voici un texte opinion signé par Olivier Spagnol. Kona reste un mythe mais ne pas dénoncer cette dérive, c’est probablement ne pas rendre service à une course qui continue à nous faire rêver malgré tout. Il y a les athlètes et leurs histoires et le reste…
Quelques jours après l’atterissage sous toutes ses formes, on est encore bien la tête dans le c.. Foutu décalage. C’est un vrai truc à gérer cette histoire. Déjà, dans l’avion, on dérouille bien fort, pas vraiment la meilleure position pour, des horaires longs, la perte de notion du temps, et le blues du retour. Ensuite dans la journée. 1 neurone opérationnel sur les 3 ou 4, 2 à l’heure, pas l’envie de gd chose, les yeux qui se ferment à 19h30. Ne regardez pas la télé, parce qu’il y a un moment où vous vous retrouverez à rêver de ce que vous êtes en train de regarder: déjà 10mn que vous vous êtes dit “je ferme les yeux 2 secondes”. Et ils sont restés fermés. C’est profond, c’est imparable. Presque désagréable quand vous retardez l’heure de vous coucher par nécessité de vous recaler au plus vite. Ca devient le calvaire d’après repas, et d’entre 20h-21h. Enfin, moi ça me fait ça. 🙂 Ca rappelle juste que tout là bas, c’est far far far away. Et c’est ce qui en fait encore plus son charme et pour moi, son attirance.
En tout cas, au retour, faut faire gaffe, parce que vous pouvez sombrer. Et pas que dans le sommeil. Le retour au vrai monde, le beurk, le pas fun, le froid, le qu’est-ce-que-je-fous-là quoi. Je blague. Hors de question de gâcher ces moments de retour. On prend simplement le temps de se poser, on revit un peu de ce qui s’est passé. Et progressivement on se remet sur le chemin. Cette année, possible qu’en 3 ou 4 jours, ça sera plutôt pas mal, surtout en fait de ne pas avoir les yeux grand ouverts à 3h du mat. Et entamer ces moments de gamberge. D’ailleurs, histoire que vous sachiez tout, cette nuit, avec l’envie de soulager la vessie vieillissante, réveil dans le gaz total, j’étais dans le schéma de l’appart d’Hawaii, et je tâtonnais (histoire de ne pas allumer la lumière pour ne pas réveiller complètement la bête) sur ce schéma là. Forcément, ça devenait compliqué d’être à moitié en rêve, moitié dans le gaz, moitié à Villeneuve Loubet et moitié à Kona. Ce sont ces moments là qui font que le truc est top cool au final. Toutes ces petites expériences de vie, qui nous forcent à l’adaptation, et à se bousculer. Comme quoi, les voyages forment aussi la vieillesse. Pendant ces moments d’éveils nocturnes, on remet l’esprit en route. On fait le bilan, on analyse. Parce qu’il faut absolument que l’expérience fût bonne. Sinon, chiotte, on a largué son pognon pour des figues.
Tiens, ben, parlons-en du pognon. Qu’est-ce que l’on retiendra de Kona 2015? No stress, vous n’allez pas avoir les chiffres de course, ils m’embêtent déjà, je ne vais pas vous les aligner, pour vous dire que j’ai été bon. Ou pas. Cette année, c’était différent. Un peu de recul, moins la tête dans le guidon. Un peu – beaucoup – moins UP2, un peu plus moi. Après tout, je me paie intégral le voyage, vais pas y aller pour bosser 15 jours d’affilée, sans blagues. Donc moins de. Et plus de. Plus d’observation de ce petit monde. A l’aube de changements de vie, il est temps de savoir où l’on évolue, les intervenants, la dimension, etc…. Alors j’ai un peu regardé de plus haut ce monde du triathlon, que je connais bien (personne ne pourra me l’enlever) dans tous ses aspects. Finalement, il n’est pas nécessaire de prendre bcp de hauteur, le périmètre est plutôt limité. Et quand on gratte un peu la couche de vernis, le produit devra retourner chez le fabricant Asiat, parce qu’ils ont rogné sur les budgets, ils ont fait cheap (normal) et on arrive vite à la réalité de la chose. Le monde du triathlon, c’est un joli monde. D’esbrouffe. Tout le monde esbrouffe l’autre. Il y a ceux qui cavalent sur la Queen Ka pendant toute une semaine, pour vous montrer combien ils sont en forme, ceux qui vont au Pier tous les matins pour psychologiquement déstabiliser leurs concurrents et rentabiliser de leur présence le coût exhrobitant du séjour…. Ca s’active, ça montre que. Cinéma bien rodé, bien en place la dernière semaine, c’est un truc de dingue, ça en fout et ça s’en fout plein la vue, c’est insupportable. Certains en arrivent même crâmés le jour de la course, parce qu’ils ont mis toutes leurs ressources d’esbrouffe dans ces jours d’avant, il ne leur reste plus assez de stock pour briller le jour tant attendu. Ou peut être pas tant attendu. Après tout, peut être que pour certains la course se fait jusqu’au Vendredi.
Et puis il y a le business du Triathlon. Le business de l’Ironman. Les marques qui ont 4 jours ou un peu plus pour elles aussi esbrouffer autant que possible les Ironmen et leurs accompagnants. C’est un autre truc de dingue. Ca discute, ça fait des photos, ça s’active, ça séduit, etc…. Il faut vendre des bikes à 12000 boules, alors faut vraiment mettre les moyens. Enfin, il faut au moins faire croire qu’on les a mis. La grosse couche de fin vernis. C’est très étonnant tout ce délire. Toujours en grattant un peu, on voit qu’il y a ceux qui ont pris le stand, ceux qui ne l’ont pas pris, mais qui se sont arrangés avec les autres, ceux qui n’ont pas pris, et qui se sont collés au plus près du village. Ceux qui n’ont pas pris, et qui ont fait leur propre village. Faut dire qu’à 4500 doll, va falloir vendre quelques matos pour rentabiliser. Et faire croire que. Le but est de montrer qu’on est gros. Qu’on joue dans la cour des grands. Ben ouais, on est à Hawaii, faut pas déconner, c’est le Tour de France du triathlon. Tout le monde (enfin certains) retiennent leur respiration pour le Bike Count, ça va jouer le business là-dessus. Des casques à 50 dollars, l’alpagage des nageurs pour leur foutre leur swimskins bariolée à 50 boules…., les stands de nutrition sur Alii Drive “on est les meilleurs”. More than et les autres. Ca vend ses trucs made in china hors de prix, le merchandising Ironman qui ne désemplit pas, avec le TShirt déjà déformé à 25 doll, le survêt “Im Ironman” à 100 doll le haut, l’entrée à l’Awards Ceremony pour bouffer des lasagnes, du boeuf sucré à 55 doll pour les accompagnants, Etc… It is Ironman World. Le gros délire, 4 jours pour être. Sans trop dépenser, en faisant croire, et pour encaisser à max ou faire en sorte d’encaisser pendant l’année à max, et vendre son cadre de bike à 5000 doll quand on peut se payer un scoot de marque à 2500 euros…
C’est une chose fascinante. En prenant le recul, on s’aperçoit que ce monde d’esbrouffe entraine une dynamique d’esbrouffe. Le petit monde du triathlon veut jouer au grand, et emploie tous les artifices. Au final, tellement peu de professionnalisme ressort de tout ça. Forcément. A force de gratter à droite à gauche, sur les venis et tout le reste, on attire des éléments bizarres. Ca foisonne de pseudos. Les “presque”. Ceux qui sont “presque” des, mais qui finalement ne le sont pas. Ceux qui font tout et rien à la fois. Ces gens qui ne mettent pas leur c….. sur la table en se disant, Ok, voilà mon boulot, je lâche tout le reste et je m’y mets à donf. Histoire de passer du mode “amusement” au mode “je vis avec ça”, qui s’apparente souvent dans ce petit monde à “j’en survis”. On les retrouve dans tous les domaines, tirant ce petit monde vers un incroyable cheap, grattant tout ce qu’ils peuvent. Bien dommage. Mais tout ça est bien de la responsabilité des premiers acteurs économiques. Le monde du tri, petit monde, qui brille, marché niche, dont le pouvoir d’achat unitaire de la base installée fait s’ouvrir les yeux de ces acteurs économiques, mais qui ne veulent pas forcément se donner les moyens de. Et ils alimentent ces pseudos en quête de brillance, et qui permettent de réduire les coûts de manière drastique. Pourquoi se payer un pro quand on peut faire du “presque”. Qui s’en rendra compte? Pas celui qui va foutre ses 5000 doll. Il suffira de l’embobiner un peu. Et forcément, malheureusement, tout ça entraîne ce petit monde dans un cercle désespérant d’incompétence grandissante. Ben ouais, quel que soit le domaine, soit on fait 100% et on s’engage, soit on accepte d’être un peu moins bon et que le résultat soit un peu moins bon. D’être presque comme un 100%, mais presque. Un peu comme un Age Grouper, qui se pense meilleur qu’un pro. Mais qui ne l’est pas. Parce que lui s’amuse, et que le pro survit (essaie). Parce que le pro (le vrai – il y en a qques uns) doit gagner sa vie et a fait ce choix là. Le plus délirant est de voir ces pseudos vendrent leur service, comme des pros. Ca s’appelle du dumping. Quand un cadre Chinois rentre en UE, et en France, il est soumis à taxation pour justement équilibrer le dumping. Mais dans le triathlon, non. Ceux qui veulent être grands ou presque peuvent rogner sur ceux qui mettent leur c….. sur la table, qui eux feront leur salaire de la prestation qu’ils vont vendre et pas de l’entreprise qui les emploie en dehors du monde du triathlon, parfois et souvent même la fonction publique. Le plus amusant dans l’histoire, c’est que les marques qui favorisent ces mécanismes, qui grattent sur les couches de vernis, vont vouloir vendre leurs produits tout sauf cheap. Ah ben non. Elles, elles ne font pas du cheap, leur client doit passer à la caisse s’il veut s’offrir leur haut niveau. Mais ça ne marche pas. On ne peut pas gagner en jouant petit et en investissant petit. On ne peut pas se prétendre de haut de gamme en bâtissant sur du cheap, du pseudo service, du copinage ou du clientélisme. Disons que le monde du triathlon est bien trop petit pour cela, et la proportion est désormais trop importante pour permettre aux acteurs compétents, aux proven-track-record (versus le vent des pseudos) de tirer leur épingle du jeu.
Vous allez me dire: sans blagues, tu peux parler, toi tu fais une équipe d’amateurs et tu vas gratter du matos. Certes. Petit détail, c’est un concept. Les couilles sont sur la table, puisque c’est l’activité 100% à mon niveau, celle qui fait survivre et le proven track record, il y est. Pas de taf en fonction publique ou autre à côté, pas de salaire qui tombe, pas d’autres ressources. Simplement, un concept adapté à la dimension du triathlon et à ses moyens. Ou du moins aux moyens que lui donnent les marques. C’était pour la petite mise au point.
Petite conclusion. Quand on prend cette belle discipline qu’est le triathlon, qui de par nature a une certaine dimension, qui permet des expérience personnelles uniques, et du développement de certaines valeurs que l’on pourra ensuite mettre en oeuvre dans le vrai monde, là où ça ne pardonne pas, le grand et le vrai monde. Elle s’est faite doubler. Son essence même a généré un “esbrouffisme” incroyable, un cheap déroutant, alimentant un micro microcosme replié sur lui-même, qui a d’ores et déjà raté le vecteur d’ouverture qui lui permettrait de se développer. Alors, sauve qui peut? 😉
Ooupppssss. C’est l’heure de la sieste.
12 commentaires
  1. Desole, y a peut eter quelque chose de bien dans cet article mais je ne le saurai sans doute jamais car cette moraline est dans le fond comme dans la forme absolument illisible

  2. Je n’ai vraiment rien compris au texte à cause des phrases pas finies, ça n’a ni queue ni tête. En déchiffrant, on a l’impression d’une critique agressive du système entier, WTC + pros + age grouper + marques de triathlon… est ce que c’est le cas ?

  3. De quoi tu parles sans farce, t’as laissé passer un texte de merde Alex…j’ai rien de rien compris de son message, du fond, de la forme, mais on comprend qu’il chiale mais contre qui ou quoi?!?! hum

    1. C est peut être un discours d initié, moi je le comprends. Y a actuellement un grand malaise dans le milieu de triathlon au point de vue de là business… Tu peux prendre trimes qui n a même pas le revenue de 2 stands a kona…

  4. Effectivement, j’arrive à peu près à comprendre le sujet mais c’est mal exprimé et surtout mal rédigé. Dommage car il y a matière à creuser….

  5. Est-ce que je comprends que M. Spagnol trouve que Kona est rendu un peu trop mercantile? Que le triathtlon c’est un sport et ne devrait pas être une business comme il est devenu? Ça rejoint la pensée de Sutton.

  6. Pas mieux que les autres, c’est tellement mal écrit qu’il est quasiment impossible de comprendre réellement de quoi il s’agit. Si on comprend la trame, très surement vraie et justifiée, on ne comprend jamais vraiment bien le comment du pourquoi (en l’occurrence).
    C’est dommage, car c’est un sujet vaste sur lequel il y aurait beaucoup à dire et échanger.

    Carton rouge Trimes.

  7. Même avis que précédemment : mal écrit, mal exprimé. Un article plein d’aigreur, de sous entendus malsains. En plus venant d’une personne qui vit par ce système qu’il critique et qui a lui même planté tous les concepts qu’il a créé ou tenté de créer. C’est bof et sans intérêt. Trimes nous a habitué à beaucoup mieux que ça !

  8. Hier soir je n’ai pas eu envie d’être désagréable en postant un premier commentaire… Je me suis dis que je devais être moi aussi un peu aigri…
    A lire les posts depuis je suis rassuré 🙂
    Je suis du même avis que lafontaine, à force d’être « presque » bon en se croyant « réellement » on en devient « carrément » pathétique (et c’est sans parler des plantages à répétition qui ont tous tournés autour de « l’esbroufe » (et tourne encore)). Up2loose

  9. Je suis pour la critique mais Quand tu participes a cette kermesse depuis X années, j’appelle ca cracher dans la soupe.Ca ne te plait pas?Ok tu fais comme plein d’autres triathlètes tu vas faire des courses non labellisées ou des courses à la saucisse autour de chez toi et tu arretes de pleurnicher.

  10. Je suis assez surpris de lire cela car M.spagnol a été une des premières personnes que j’ai côtoyé lorsque j’ai commencé le triathlon à l’age de 15-16 ans. Il faisait parti de ces personnes qui au départ des courses était respectés, admirés et qui bien sur posséder le matériel dont tout le monde rêvé. Au départ de chaque courses je me disais régulièrement que j’allais prendre une rouste et en avais la boule au ventre et puis finalement non c’était même le contraire.Quelques années après j’ai arrêté le tri car, fatigué et lasser de voir effectivement cette course au dernier cri. Mais il n’y a pas que sur les grandes épreuves de renom qu’on voit cela.
    Je recommençais il y a 2 ans après 13 années d’arrêts, 20 kilos de plus…Il y a toujours cette course à l’armement, ça me fait toujours flipper et effectivement maintenant je prends des bonnes fessées. Mais cela ne me fatigue plus et m’amuse plus, s’il y a des gens qui ont envie de se faire plaisir avec le top du top au niveau du matos et bien temps mieux pour eux. Par contre ça reste encore un des seuls sport où nous avons la chance de pouvoir encore côtoyer les stars de la discipline au départ de la course, avec qui tu peux parler et dans certains cas faire un par-équipe avec. Alors franchement c’est encore un beau sport. que des gens veuillent en faire leur beurre c’est tout à fait légitime quand on sait que c’est un des sports qui à la plus forte croissance.
    Il faut juste savoir laisser sa place et admettre que la course au top 10 n’est plus possible, que certains triathlons ou il n’y avait pas grand monde sont victimes de leur succès. bref ce sport évolue avec ses travers mais je pense qu’il évolue dans le bon sens.
    Ce n’ai pas une critique mais le point de vue du petit gars qui admiré M.Spagnol quand il a débuté au triathlon du pays Grassois en Junior, qui a eu la chance de côtoyer certains très grands espoir du tri français à Valence et après avoir arrêté 13 ans revient et retrouve un sport dont l’essence même n’a pas trop changée, seul l’emballage.
    Mais qu’est ce que l’emballage.