Le statut des pros en Ironman, le statu quo…

2014 a été une saison qui a révélé publiquement les différends entre les pros et la vision de la WTC (Ironman). La compagnie mère s’est montrée intransigeante sur le nombre de femmes au départ de Kona (ration 30/50, femmes et hommes), de plus, elle a signalé que certaines courses se feront désormais sans pro.

Malgré l’impopularité de ces décisions, Ironman est resté souverain en 2015. Challenge pensait profiter d’une fenêtre grande ouverte afin de se faire une place dorée, malheureusement, le plan d’infiltration sur le marché américain se révélera trop ambitieux. Challenge sera forcé d’annuler ou de réduire les bourses.

Même si les amateurs souhaiteraient que les pros en Ironman soient mieux compensés pour leurs efforts, le recul de Challenge semble donner raison à Ironman. Le modèle économique actuel et imposé par Ironman ne permet pas de changer la répartition des revenus entre ses différents acteurs. Pourquoi? Parce que l’influence des pros reste à être démontrée. Aligner quelques-uns des meilleurs athlètes au monde sur une course n’est pas synonyme d’un revenu additionnel (sponsors, plus d’inscription).

Andrew Messick, dans une communication très optimiste à ses athlètes membres de son programme pro parle pourtant d’avancement important dans la reconnaissance des élites. Comme nous le savons tous, ce n’est pas suffisant d’être rapide. Pour des professionnels dans cet environnement, vous devez trouvent des solutions pour faire votre place auprès des fans, des communautés, sponsors et médias. Nous avons travaillé très fort cette année pour vous appuyer dans cette voie et nous croyons que nous avons collectivement fait des efforts. Nos attentions est que tous nos pros doivent jouer un rôle vital pour développer le sport, dit-il.

Il ne fait aucun doute que les récentes pertes de Challenge place Ironman en position de force. Les alternatives se font de plus en plus rares sans oublier que le système de qualification à fidéliser les pros à Ironman.

Des bourses augmentées?

En tout, 5,3 millions étaient offerts sur 100 courses Ironman en 2015. Ce chiffre passera à 5.4 millions pour la saison 2016. Cela s’explique avant tout par l’ajout du championnat régional Moyen-Orient au Bahreïn. Il n’y a donc pas de réelle percée pour les pros, surtout que cela vient remplacer Challenge Bahreïn qui offrait 500 000$.

2.2 millions sont d’ailleurs concentrés sur 13 courses dites championnats. À titre comparatif, l’ITU offrait une bourse totale de 2.4 millions sur 10 courses (WTS). Ses 2 dernières années, elle a augmenté son offre par 10%.

Dans une vision plus pragmatique, si vous additionnez les offres de Challenge et d’Ironman, il y a moins d’argent sur la table pour la prochaine saison. On ne peut donc toujours pas parler d’une situation qui évolue vers la hausse.

Des pros plus pros?

Le nombre des membres a aussi baissé en passant à 536 hommes et 298 femmes. Cela mériterait d’ailleurs une longue analyse.

Des changements majeurs pour 2017?

Ironman a l’intention de réformer complètement son circuit. Elle considère que 100 courses qualificatives sont tout simplement trop et que cela vient diluer l’opportunité pour les meilleurs pros de vivre de leur sport. Paula Newby-Fraser et Heather Fuhr travailleraient actuellement sur une réforme qui sera sans doute très influencée par le nouveau groupe propriétaire chinois (Wanda).

Des recours pour les pros, l’union PTU?

En 2015, une union (PTU – Professional Triathlon Union) s’est créée pour défendre les intérêts des pros. Son adoption dans la communauté ne fait pas la majorité puisqu’elle veut forcer les élites à devenir membre pour pouvoir s’inscrire à des courses. Même si Challenge l’impose désormais, Ironman refuse de rendre l’adhésion obligatoire pour prendre par à son circuit.

En d’autres termes, les opinions des pros sont toujours très divergentes chez les pros. Les plus influents trouvent généralement leur compte avec des contrats de sponsoring très lucratifs et considèrent qu’il a tout simplement trop de pros. La vérité n’est probablement pas si loin, il en demeure que leur statut n’évolue toujours pas.

 

2 commentaires
  1. Salut Alex , comme d’habitude un article intéressant . Si je peux me permettre d’apporter ma pierre à l’édifice.
    Pour ma part , je ne pense pas que ce soit le nombre plus ou moins élevé de pros ( Elite en France) sur le circuit qui pose problème car les bourses ne sont souvent que sur les 6 ou 8ers, maximum les 10ers … et il y a rarement des touristes dans les 10ers. Les bourses ne sont quand même pas énorme ( surtout si tu ne fais pas de podium ) mais les tout meilleurs pros doivent quand même s’y retrouver ( sans compter les sponsors )
    Pour moi, plus il y a de pros ( Elite ) , plus célà élève le niveau général.
    Le gros problème , je trouve que c’est l’accession à la catégorie pro. Il faudrait un système de montée / descente avec un classement mondial unanime ( PR + KPR ? ) . Les derniers pros descendent , les meilleurs GA montent sans dérogation. ( un peu comme en cyclisme ). Tu limites à 500 pros et tu fais descendre les 50 derniers. Et tu fais monter ceux qui font top 5 à Hawai ou aux chpts Monde 70.3 des caté de 20 à 39ans.

    1. En fait… le triathlon devrait avoir le meme système que le golf et le tennis avec des épreuves de premiers et de seconds ordres. L’ITU le fait très bien, l’athlète a besoin de monter, coupe continental, coupe du monde et WTS. Le truc, c’est que le système actuel Ironman se repose beaucoup sur les sponsors. Quand un athlète signe 2 à 3 contrats à 100 000$ chaque, c’est certain qu’il ne va pas l’ouvrir.